Les états d'âme.

On peut modifier chimiquement ses états d’âme par l’alcool, le cannabis, le tabac, etc.

On sait bien sûr que l’alcool est utilisé comme moyen d’améliorer ses états d’âme, notamment chez les personnes qui ne disposent par de motivations et de stratégies efficaces pour cela. Ses mécanismes d’action sur nos états d’âme sont multiples. Par exemple, il provoque une « myopie psychologique» en rétrécissant nos capacités de vision psychique à une seule chose à la fois, et de très près, nous retirant donc toute une capacité de recul et de mise en perspective : cette théorie explique que l’alcool puisse nous rendre « bêtement » joyeux, si nous démarrons notre alcoolisation sur des états d’âme positifs auxquels nous allons adhérer contre vents et marées ; il peut aussi nous rendre obstinément inconsolables si nous buvons sur de la morosité. L’alcool es aussi associé à la capacité de diminuer la conscience de soi, avec notamment pour bénéfice le fait de se sentir moins concerné par différents soucis qui habituellement nous tourmentaient.
Ce qui est alors recherché, c’est une sorte de « fuir de soi », d’évitement de soi, alimentée par la souffrance d’être ce qu’on est, en parallèle à la fuite du monde recherchée par l’effet myopie (si on est très myope, on ne voit que sur quoi on a mis son nez). D’ailleurs, les enquêtes conduites pour explorer les motivations à boire de l’alcool retrouvent systématiquement au premier rang des raisons alléguées la recherche d’effets sur les états d’âme : on cherche avant tout à « oublier les soucis » et « se sentir mieux ». Evidemment, on boit davantage les jours où on se sent triste, les états d’âme négatifs sont un des grands facteurs de rechute des ex-buveurs (surtout chez les hommes, alors que les facteurs relationnels dominent chez les femmes). Mais tout ceci ne marche guère, car les études montrent aussi, hélas pour ex- buveurs, qu’il existe ensuite, à court terme (après dissipation des effets immédiats et à long terme (une fois la dépendance en place), une aggravation très nette liée à l’alcool : un énorme effet rebond des états d’âme négatifs, tristesse, inquiétude, irritabilité, etc.
Le tabac est lui aussi souvent utilisé en matière de régulation des états d’âme et des états du corps et, de manière générale, chez les personnes ayant des stratégies déficientes de régulation de leurs états d’âme. Il permet en général au fumeur d’augmenter leur énergie et de diminuer leur sentiment de tension. Avec, là, aussi, les problèmes de toxicité physique de dépendance que l’on connait. De manière générale, les fumeurs semblent utiliser la prise de tabac comme un moyen de réduire leurs états d’âme négatifs et pénibles.
Enfin, l’usage régulier du cannabis relève des mêmes mécanismes : de plus en plus de nos jeunes patients anxieux ou sub-dépressifs ont recours à un ou plusieurs joints en fin de journée pour pacifier leurs états d’âme et arriver notamment à se détendre et s’endormir. Exactement comme leurs collègues de souffrance plus âgés consomment, dans le même but, leur litre de bon vin chaque soir.

Tiré du livre : de CHRISTOPHE ANDRE. LES ETATS D’ÂMES. ED Odile JACOB
Chapitre 12. Régulation des états d’âme.

Evidemment, quand un MA est dépendant de l'alcool, ses états d'âmes sont de plus en plus négatifs car l'alcool à haute dose est un puissant dépresseur... On dit qu'il y en a qui ont le "vin triste", en fait c'est simplement qu'ils ont dépassé la dose qui rend juste gai et qu'ils sont dans les effets dépressifs de l'alcool. C'est physiologique, là...

Il est rès bien ce bouquin, je ne l'ai pas terminé encore, mais je suis tombé là dessus hier soir. Je l'ai acheter en mai, mais comme j'en avais pleins de la bibliothèque, je l'avais mis de côté, pour le manque...

Il va peut être me guider vers la sagesse et la sérénité

Intéressant cet extrait!
Il me semble avoir déjà lu un petit ouvrage de cet auteur, sur l'estime de soi.
Tiens, toi aussi tu fais des "réserves" de bouquins!

L'effet "myopie" me parle tout à fait, et pas seulement parce que je suis myope J'utilisais l'alcool notamment pour atténuer mon hyperactivité, car après une légère dose de vin je m'éparpillais moins et j'étais plus calme. Mais au tout début de ma consommation problématique, c'était pour fuir une grosse déprime et les insomnies qui allaient avec.
Au début ça marche pas trop mal, mais on tombe vite dans le piège de l'alcool au quotidien ou de plus en plus souvent, et des verres de plus en plus nombreux pour obtenir un effet qu'en réalité on ne retrouvera plus.

La fille d'une de mes amies fume pas mal de cannabis depuis quelque temps et je ne vois pas ça d'un très bon oeil... ça me fait fortement penser à ce qu'on recherche dans l'alcool : elle en fume pour se détendre après un examen, le soir pour se relaxer après les cours, pour "planer"... J'ai peur que ça devienne un réflexe, une habitude, et qu'elle y ait recours à chaque fois qu'elle voudrait se sentir "autrement".

Heureusement pour moi, le cannabis a été tout de suite une très mauvaise expérience, car sinon j'aurais sans doute plongé là-dessus aussi...
Mais bon, ce ne sont pas les substances facilement accessibles qui manquent. Les interdire n'est sans doute pas la solution, je crois qu'il est plus efficace d'apprendre une meilleure gestion des émotions et états d'âme, comme le dit bien cet extrait.

Je suis d'accord avec toi Lisa sur les effets du début, mais après effectivement on tombe vite dans le piège.

Par contre les drogues là je suis naîve, ne peut point en causer, jamais touché.

Je te le recommande ce bouquin, effectivement il y a des trucs intérréssants pour apprendre à gérer ses états d'âme.

Je ne sais pas si j'y arriverais, mais cela peut qu'aider à comprendre certains états dans lesquels on se met par moment.

Est ce que l'entourage du MA peut être intéressé ou bien aidé par cet ouvrage ?

Je pense que oui... Je ne sais pas !!! Cela me permettrait de comprendre bien des choses peut être !!

Miminne, c'est pas spécialement un livre sur l'alcool, mais cela peut aider à comprendre certaines choses et certains états.

Je te mets le résumé de la dernière page.
"Bonne humeurn paix intérieure, confiance, sérénité...
Mais aussi cafard, et inquiétude, nostalgie, agacement, désespoir...
Mélange subtil d'émotions et de pensées, nos états d'âme sont le coeur battant de notre lien au monde. Toujours présents, toujours influents, ils accompagnent chaque mouvement de notre vie.
Ce livre va nous aider à les comprendre et à les moduler. Savoir descendre en soi, acceuillir ses états d'âme et les faire évoluer peut tou changer dans notre vie. Et nous guider alors vers un petit peu plus de bonheur, de sagesse et de sérénité.

Christophe ANDRE est médecin psychiatre et psychotérapeute.

22.90€ le bouquin, et je l'ai sous la main constament pas comme des prêts de bibliothèque.
Va voir éventuellement sur le site de la Fnac, il y a peut être d'autres commentaires.
Bisous, ma belle

Merci !!!

Je vais voir ce que je peux trouver !!!