Retour ici, entre espoir et desespoir

Oui bien sûr nous avons une place àpart, que ce soit dans notre famille ou dans tout autre groupe social d'ailleurs... 

Et la question importante je pense est est-ce que cette différence est valorisée dans l'enfance , ou au contraire brimée, avec la "normalité" vue comme le but à atteindre , et du coup selon cette acceptation ou pression de l'environnement on l'assume ou on tente par tous les moyens de la masquer et de la rejeter. 

J'en parle de plus en plus à mon compagnon, j'ai vite vu qu'il était autiste, alors que lui ne s'était jamais posé la question, maintenant il s'en rend de plus en plus compte. 
Mais contrairement à moi il l'a toujours assumé, sa différence (ou même je dirais plus la différence en général) était acceptée par son entourage, et il a grandi comme il était sans essayer de se changer, il a choisi une voie qui lui plait et ou la différence est plutôt valorisée, une voie passion, et même s'il voyait souvent qu'il n'avait pas la même façon d'être, les mêmes réactions, les mêmes envies que les autres, ça ne lui a jamais posé de problème. 
Alors que moi j'ai toujours tenté de masquer toute différence ce qui a mené droit dans le mur, jusqu'à la grosse rupture et la cata vers 12 ans. 

D'ailleurs ce week end j'ai de nouveau cherché les fameuses photos pour le rdv du CRA chez mes parents, et je vois un changement, aux alentours de 6-7 ans, je commence à avoir l'air absente, ailleurs, pas avec les autres, plutôt triste et anxieuse, alors qu'avant je ne vois pas trop d'éléments marquants et je semble plutôt souriante et joyeuse. 

Du coup ça pose la question aussi de l'inné et de l'acquis... on dit maintenant que l'autisme est un TED et que c'est génétique, mais qu'en est-il vraiment du syndrôme d'Asperger? Finalement les pseudo vérités scientifiques énoncées restent des hypothèses qui changent régulièrement... 
J'en parlais avec le psy qui m'a diagnostiquée, lui il se demande même si le syndrôme d'Asperger n'est pas une entité vraiment à part, quelque part en parallèle entre la neurotypie et l'autisme... enfin tout ça pour dire que rien n'est figé dans ces diagnostics, on va sans doute en apprendre encore beaucoup dans les prochaines années, et aussi qu'il ne faut pas trop s'accrocher à la "forme" du diagnostic mais plutôt au fond...

Pour ma part, enfant et adolescente, ma différence ne m'a jamais gênée, mes parents étant tellement préoccupés par le sort de ma soeur handicapée, qu'ils avaient peu de demandes me concernant. Je travaillais bien à l'école, je me faisais discrète tout en faisant uniquement ce que je voulais, je ne me suis rendu compte de ma différence qu'au contact de mon mari. Il a vite vu que je ne me comportais pas en société de façon normale. Lui est  très sociable, adore voir du monde, si je l'écoutais, la maison serait toujours pleine de copains. Pour moi, c'est absolument impossible, ou alors je ne reste pas, je vais dans ma chambre ou, si nous sommes chez quelqu'un, à une fête ou autre, je rentre à la maison, je me fais ramener ou je prends la voiture et c'est lui qui rentre avec des amis. Quand je m'ennuyais à un repas ou autre, non seulement je ne décrochais pas un mot, mais il m'est même arrivé de m'endormir sur ma chaise...C'est lui qui m'a poussée à consulter après s'être renseigné sur l'autisme.
Maintenant, il accepte assez bien ma différence, mais parfois, je vois bien que ça lui pèse. Et encore, j'ai beaucoup appris à son contact, nous sommes très forts pour imiter les neurotypiques et passer relativement inaperçus, c'est ce qui se passe souvent pour moi, mais pas toujours, tout dépend du contexte, de l'ambiance....J'oublie régulièrement de dire bonjour ou au revoir, ou merci, alors je me prends un grand coup de coude dans les côtes et ça me ramène dans la réalité des neurotypiques!!! 

Le père de ma fille est comme ton compagnon, Luze, il se fiche des autres et de ce qu'ils pensent et a eu une enfance heureuse sans jamais voir les problèmes familiaux autour de lui. Il avait et a toujours son monde à lui, le sport qu'il fait a outrance ,son métier qu'il fait à fond et avec un professionnalisme incroyable et son bricolage (il passe des heures dans son garage ou dans sa maison a tout refaire )par contre, niveau social, il est totalement à l'ouest et passe son temps à faire des bourdes. C'est très dur pour ma fille par exemple qui ne le voit quasiment pas non pas qu'il ne l'aime pas mais il ne pense pas à l'appeler ,pour lui elle est bien avec moi, heureuse donc il n'a pas besoin de l'appeler, il ne sait pas qu'elle a besoin de l'entendre  Il ne peut/sait pas se mettre à la place de l'autre et ça pose souvent des problèmes. Pour lui, il est normal et ce sont les autres qui sont bizarres, trop compliqués !!! Pour un neurotypique, c'est aussi très dur de vivre avec un aspi, il faut vraiment l'aimer pour le comprendre et accepter sa différence ,j'ai fait beaucoup d'effort pour comprendre le père de ma fille mais quand j'ai vu qu'il resterait auprès de sa femme (il ne m'avait pas dit qu'il etait marié  ), J'ai lâché l'affaire et du coup, il a perdu tout ce que je lui avais appris sur les neurotypiques et est redevenu totalement aspi au grand damne de ma fille 

Ca m'arrive régulièrement de me dire que ce serait plus simple pour moi d'être avec un neurotypique, de pouvoir m'appuyer un peu sur quelqu'un pour qui la vie est "normale"! 
En même temps j'ai du mal à comprendre ce qu'un neurotypique peut trouver à être avec un aspi, surtout s'il aime autant les liens sociaux comme ton mari Shale, je crois que ça me mettrait pas mal la pression et que je me demanderais sans cesse pourquoi il n'est pas avec quelqu'un qui a un mode de vie plus proche, et des envies communes!

Mais pas simple non plus de vivre avec un autiste, on a chacun un fonctionnement différent, et du mal à se mettre à la place de l'autre, donc des fois difficile de se comprendre et pas mal de malentendus, mais ça va mieux au fil du temps. 

Par contre ce qui peut être pesant pour moi c'est que c'est lui qui s'appuie sur moi pour tout ce qui est social etc, moi j'ai toujours peur de mal faire, alors je le reprends facilement quand il fait des bourdes ou qu'il est à côté de la plaque, je lui rappelle les codes sociaux , mais ça n'imprime jamais, la fois d'après c'est pareil ! Et puis il a une notion d'espace temps bien à lui, alors tout ce qui est horaire, rendez vous, administratif, prévoir des choses... c'est moi qui doit gérer.

Oui, ce que tu dis me conforte dans l'idée que c'est plus simple pour un Asperger de vivre avec un neurotypique, mais l'inverse n'est pas forcément vrai. Je pense que mon mari souffre sans doute assez souvent de mon manque de sociabilité, mais il a son cercle de copains, qu'il voit très régulièrement, nous avons des activités très différentes, c'est sûrement pour ça que nous pouvons rester ensemble, je ne l'empêche pas de vivre sa vie de neurotypique et il me laisse aussi vivre dans ma bulle quand j'en ai besoin. Mais si je veux en sortir, je sais qu'il est là pour m'aider. Je ne sais pas trop ce que je lui apporte, sans doute ma curiosité dans beaucoup de domaines, nous parlons beaucoup des choses que je découvre ou que j'étudie. Je m'intéresse aussi à ce qu'il fait, il fait de la peinture et de la sculpture. Enfin, je crois qu'il y a l'amour aussi qui est là...

Nous on a résolu le problème, chacun chez soi…je sais que ça a été extrêmement difficile pour lui au début, et pour moi une délivrance…
Il a enfin compris et respecte qu’au bout de 2 ou 3 jours ça devient très difficile et compliqué pour moi. Si par exemple on a des longues vacances ensemble, rarement plus de 15 jours 
J’ai besoin d’être un peu libre sinon je pete un plomb, et je pars m isoler, le temps de me retrouver au moins 2 ou 3 heures? Une matinée ou une après-midi.

Oui je pourrais sans doute lâcher un peu plus le contrôle avec un neurotypique, là je dois être vigilante pour deux ça fait beaucoup!

Même s'il essaie de faire des efforts je sais qu'il y a beaucoup de choses qui ne changeront pas... et puis c'est sans doute le fait de se sentir tous les deux assez différents qui nous a attirés, même si des fois je me demande comment on a fini ensemble   

On était au courant ni l'un ni l'autre de notre autisme d'ailleurs à l'époque... après avoir rejeté l'idée il commence à s'y interesser vraiment : )

Bonjour tout le monde, votre sujet m'intéresse. Je ne peux pas non plus rester trois jours avec quelqu'un j'ai besoin de me retrouver seul ( sauf avec mes enfants mais c'est différent ). Je pensais être différent, ou pas sociable alors que je pense l'être. Même dans la famille un weekend c'est largement assez, j'ai l'impression d'étouffer sinon, et mon moral s'en ressent, je ne discute plus trop etc.

Il y a donc un terme pour cela?

Tu n'es pas forcément autiste Asperger, tu peux simplement en avoir assez de la routine familiale qui peut être épuisante...

SHALE a écrit:Tu n'es pas forcément autiste Asperger, tu peux simplement en avoir assez de la routine familiale qui peut être épuisante...

Oui je vois :) c'est u peu ca en effet

Bonjour Gristache, ça fait plaisir de te voir ça fait un moment !
J'espère que tu vas bien : )
Effectivement c'est tout à fait logique pour tout le monde de saturer de certains moments sociaux ... 
Le syndrôme d'Asperger c'est beaucoup plus complexe que ça, ça regroupe beaucoup de fonctionnements atypiques, mais si ça t'intéresse n'hésite pas à te renseigner c'est passionnant tous ces fonctionnements du cerveau ! (pour moi en tout cas forcément ahah)

Tiens Gristache pour avoir une petite idée de ce que regroupe le syndrome d'Asperger !

A te lire Gristache tu n'es pas Asperger mais tu dois être comme, un peu sauvage et hyper sensible donc agressé par trop de bruit, mouvement, lumière mais tu as de l'empathie et tu ressens les émotions du moins tu sais à quoi les relier ce que ne sait pas faire un aspi 

On a posté en même temps Luze, j'ai seulement un des aspect de ce syndrome mais le père de ma fille les a tous 

Moi je les ai tous, mais certains plus ou moins réprimés ! 
Et mon compagnon les a tous aussi, de façon un peu plus visibles... 
Bon après c'est juste un schéma assez simple mais ça donne déjà une bonne idée !

Je les ai tous aussi, certains que j'ai réussi à améliorer ou à contrôler mieux que d'autres. De toute façon, les psychiatres et l'orthophoniste qui m'ont diagnostiquée Asperger, m'ont fait passer un tas de test, j'arrivais à un score de 98%, il n'y avait donc aucun doute sur ma différence..

Bonjour !

Un petit message pour fêter mes un an d'abstinence (le 16 juin exactement)

C'est un grand pas, même si tout n'est pas rose parce que mes comportements addictifs se sont redéplacés, vers la bouffe notamment (ça fait 25 ans que ça traîne de ce côté là c'était bien avant l'alcool...) , aussi la clope, les boissons en tout genre, bref un peu tout le reste sans que ça soit en soit "psychoactif" mais ça me bouffe bien le crâne !
Vous rajoutez à la recette un peu d'isolement, un manque d'énergie et l'envie de rien, et ça vous fait un petit cocktail sympa comme on les aime  

Ya besoin d'avancer là dessus, sans repasser par la case alcool bien évidemment, ce qui avait été le chemin les dernières fois, après quelques mois ou un an d'abstinence...

Sinon ya des choses qui avancent aussi, enfin de toute façon on peut pas arrêter le temps (même si des fois c'est ce que j'ai l'impression de tenter de faire avec mes comportements) donc les choses bougent, avancent, que j'y prenne part ou pas!

J'aimerais y prendre un peu plus part activement plutôt que m'enfermer, mais c'est sans doute une phase, avant une autre, et encore une autre... juste tenter de retrouver un peu de liberté par rapport à tout ça

Je vous souhaite une bonne soirée

Bonjour Luze,

Bien, déjà un grand bravo pour ton année d’abstinence. C’est formidable !

Je t’offre une rose de mon jardin. Ne regarde pas les mauvaises herbes, je n’ai pas encore travaillé cette partie du jardin. Tu le sais ou pas ? Les plus belles fleurs poussent sur un tas de fumier. Glups !


Félicitations . Admiration 🫢.

Bravo pour ton année sans alcool Luze !

Cela n'est pas encore comme tu le souhaites, mais avec le travail, avec les expérimentations, tu vas y arriver. Arrêter la substance psychoactive n'est souvent pas suffisant.

Pour ce qui est des addictions de remplacement, on en a tous, choisi celles qui sont le moins nocives pour toi. Essaie de dresser une liste de ce que tu sais, et reste à l'affût en tout temps à ce sujet, des activités pourraient se présenter à toi.

Ici par exemple, nous sommes qq uns avec l'addiction de demeurer dans le sujet alcool, même si on a arrêté. On en consomme plus, mais on en parle, c'est une addiction, qu'on le veuille ou non. Voilà un exemple d'addiction positive. Cela peut être physique aussi, tu vois, moi, comme stratégie de coping, quand ça va pas, je fais du bois de chauffage, j'en ai pour 10 ans devant moi hihi Un vrai fou. 

Regarde cette vidéo d'animation de l'Office Nationale du film, ce couple, ont de belles addictions et TOCs haha Je me suis inspiré de l'addiction de cet homme pour la mienne, à toi de choisir la tienne 

Le p'tit chaos - ONF

Merci ppp et Coccinella  

Je vais aller regarder de ce pas cette vidéo : )

Tu scies même ta maison ppp??

Merci pour cette video, presque flippante tellement elle nous ressemble avec mon conjoint   

On a encore fait une partie de scrabble hier soir et j'arrête pas d'aller faire autre chose parce qu'il met trop de temps  

Bon par contre j'ai pas de lunettes va falloir que je me trouve un autre TOC...

Je vous partage un petit texte trouvé au hasard de mes lectures :

Homme qu'as-tu fait de ton corps ?
Ce que j'en ai fait ?
Je l'ai méconnu et négligé. J'ai trahi ses biens les plus légitimes. Je l'ai malmené et surmené. Je l'ai intoxiqué d'aliments et de boissons, d'air impur, de fatigues et de drogues. Je l'ai enfermé dans les taudis des villes. Je l'ai asservi à mes voluptés et à mes ambitions, celles-ci m'ont guidé plus souvent que la raison et la notion de ses possibilités.
J'ai cherché les plaisirs de la vie plus que la joie de vivre.
J'ai gaspillé sa jeunesse, quant à sa vieillesse, j'en ai méconnu la dignité et la valeur spirituelle.
Je n'ai pas prêté attention aux premiers signes de sa souffrance, j'ai continué à en user, à en abuser jusqu'à ce qu'il soit hors d'état de servir.
Alors je l'ai couvert de reproches et je l'ai accusé de tous mes maux. Je l'ai traité en esclave et non en compagnon, j'ai établi une barrière entre ma vie intérieure et lui, ne lui accordant qu'une physiologie animale.
En définitive, j'ai été un maître tyrannique et injuste.
Telle est la réponse que souvent, à l'heure de l'ultime examen de conscience l'homme aurait à faire à cette question.
Qu'as tu fait de ton corps ?

luze a écrit:Je vous partage un petit texte trouvé au hasard de mes lectures :

Bonjour Luze :-)

Que penses tu de ce texte ?