Demander de l'aide

Aujourd'hui, je me suis retrouvé avec un problème de santé, si j'ai envie d'en parler ici, ce n'est pas tant le soucis, mais la gestions des besoins.

Hier, en écoutant d'autres abstinents parler, je me suis rendu compte à quel point nous avions du mal à demander de l'aide, à parler de nos problèmes qu'ils soient liés ou non à l'alcool.

J'ai donc demandé de l'aide à un ami et il était tout content de pouvoir rencontrer ma demande, cela m'a mit de bonne humeur.
C'est que c'est nouveau pour moi d'oser demander de l'aide. 

La conversation d'hier n'y est pas pour rien, quand on a reproché à P. d'être resté seul avec son problème... 
On retrouve souvent ce comportement chez les alcooliques. 
Je pense que nous faisons cela pour protéger notre sphère "alcool", laisser rentrer quelqu'un dans notre intimité, c'est nous dévoiler un peu.
P. nous disait que les réflexes acquis durant toutes ses années dans l'alcool ne se changent pas comme cela, nous restons marqués, même si nous sommes dans une abstinence "solide"

Je trouve cela interessant toutes ces réflexions continuées, ces apprentissages mutuels que nous offre l'abstinence partagée.

En espérant que ces réflexions vous inspirent 
Paco

Oui,ça m'inspire beaucoup parce qu'apres 13 ans d'abstinence, je suis toujours incapable de demander de l'aide,demander pour moi,c 'est me rabaisser,me dévaloriser,être faible et je veux y arriver toute seule comme si y arriver sans aide me rendait plus forte " je n'ai besoin de personne" est une phrase qui est sans cesse dans ma tête sans doute parce que ma.mere me disait tout le temps que j'étais incapable de faire les choses toute seule en me traitant d'assistee
Pas le temps de poursuivre la réflexion ce matin mais ca me parle beaucoup

J'ai aussi du mal à demander de l'aide. Même pour une simple angine, j'attends que ça passe tout seul, sans me plaindre , et en général ça passe. Mais pour moi appeler le médecin, c'est une horreur. 
Il n'y a qu'une personne, ma meilleure amie à qui je peux tout confier et qui peut m'aider....A elle, je lui demande assez facilement de l'aide et c'est réciproque, mais sinon, je veux être forte et me battre seule, ce qui est parfaitement idiot, je le reconnais...

Je n'osais pas demander de l'aide, ou je ne voulais pas . Osez pour avouer ma faiblesse ? Pour avoir à donner une contrepartie, de quelle nature, physique, financière, morale ? les 3 à la fois. Avoir à remercier, être redevable.
En fait j'avais intégré cette notion à de la faiblesse, bien au contraire c'est comprendre que l'on peut compter sur ses ami(e)s, son cercle plus ou moins important de relations, sa "fraternité".On s'aperçoit alors de l'effet inverse, cela nous rend plus fort.
Garder ses problèmes pour soi, c'est un mauvais calcul, on va les accentuer, s'inventer mille maux. Si, on les exprime , déjà une partie est libérée par la parole.
Enfin, si on veut atteindre son but, il faut s'en donner les moyen. Je suis sans doute utopique, mais je pense qu' Il faut espérer de l'Humain, et de son humanité altruiste. Tout n'est pas que monnaie sonnante et trébuchante.

Vos propos m'interpellent au plus haut point, car je suis le genre de type incapable de demander de l'aide. Le seul endroit où j'ai vaguement crier "au secours", c'est ici, probablement parce que c'est anonyme.
D'où l'importance de ce forum. Je suis devenu fan 

Pourquoi n'oses-tu pas demander de l'aide ? Qu'est-ce que ça réveille chez toi de devoir appeler au secours ? Tu es malade alcoolique, quand on est malade, on appelle le médecin, tu dois aussi le faire ? Je pense que tu n'es pas convaincu que l'alcoolisme est une maladie, pourtant maintenant, tout le corps médical en est sûr et le traite comme telle. Alors il n'y a aucune honte à demander de l'aide.
Pour le moment, tu ne peux pas, mais ça va venir peu à peu, ne te tracasse pas pour ça. Déjà, être venu sur le forum, c'est une très bonne chose, un premier pas important....

Le fait que je n'ose pas demander de l'aide n'a rien à voir avec la question de savoir si je considère l'alcoolisme comme une maladie ou non. C'est simplement que du fait de mon éducation je n'ai pas pour habitude de me confier.

Mais tu sais, tu peux demander  à être aidé, sans raconter ta vie....Le travail avec un psy ne vient, si tu le souhaites, ce n'est pas une obligation, qu'après que tu aies arrêté l'alcool. Alors l'important c'est d'être soutenu, suivi, d'avoir les médicaments qui peuvent t'aider à ne plus avoir de flashs et d'angoisse et ceux qui peuvent aider ton corps à se reconstituer le plus vite possible.... Sur le forum, on fait ce travail, sauf pour les médicaments, on peut t'indiquer ceux qui sont en vente libre comme le magnésium et les vitamines B, mais on ne peut pas te dire de prendre d'autres médicaments, tels des anxios, qui calment les angoisses et il y a aussi les médicaments qui diminuent les envies d'alcool, là, il n'y a qu'un médecin qui peut te les prescrire.
Sinon on peut te suivre au jour le jour, sans problème mais on peut aussi t'inciter à rencontrer d'autres personnes bien réelles pour que tu puisses remettre un pied dans la vie sociale sans alcool....Tout ceci, nous le faisons, mais il est bon aussi d'avoir des relations autres que virtuelles ;...Mais on verra ça ensemble, au fur et à mesure..

Je comprends très bien Minimax, comme dit Shale, il n'y a aucune obligation de se confier,
comme dans tout groupe, il y a les bavards, les réfléchis, les silencieux, il n'en font pas moins partie du groupe.

Quand tu en auras envie, les mots viendront tout seul

Passe un bon weekend, sans alcool, bien sûr 

Paco

Tu sais, avant de se confier, il faut faire confiance et il faut du temps pour ça   Personnellement, je suis comme toi, je ne demande pas sans doute parce que j'ai trop souvent entendu ma mère me dire que j'étais incapable de me débrouiller toute seule (mon père m'aidait beaucoup dans tout). Du coup, j'ai pris au pied de la lettre et je fais tout toute seule sans jamais rien demander. Mais c'ets pas une bonne chose je le sais, c'est tellement plus simple d'être aidé et la partage est aussi très important dans une vie. Mais j'ai longtemps cru que se confier, montrer ses failles c'est devenir vulnérable et donner à l'autre un moyen de pression, c'est idiot mais c'est tout un conditionnement qui est difficile à enlever 

Tu ne sais pas, mais c'est ici que j'ai appris à parler.

Maintenant quand j'y repense je me dis que quand je suis arrivé ici, j'étais un infirme des la parole.

D'avoir pu mettre des mots sur mon alcoolisme a été libératoire.

Passe une belle soirée, t'es sur le bon navire