lutte contre l’alcool
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Janvier 1998
+3
ppp
cristal
SHALE
7 participants
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Janvier 1998
Janvier 1998, une journée banale pour moi, alcoolique...Je ne savais pas encore que c'était une maladie...Je l'apprendrais quelques mois plus tard.
Il est 7h du matin, il faut que j'arrive à me lever, je ne sais pas comment je vais faire pour mettre les pieds à terre sans tomber...Je suis recouverte d'une sueur glacée, je tremble, je grelotte et je suis mal, si mal….
La seule chose qui m'aide à me mettre debout c'est la perspective de la bouteille d'alcool cachée dans la salle de bain, dans la corbeille à linge sale, tout au fond.
Je me traîne dans cette pièce, je ferme à clef et je me précipite vers la bouteille. J'en bois deux longues rasades qui me font aussitôt vomir, c'est toujours comme ça maintenant, mais ensuite, je peux en boire à nouveau sans le rejeter, ce que je fais.
J'ai retrouvé un peu d'énergie pour affronter la matinée, m'occuper de mon fils, avoir un comportement quasi normal devant mon mari...Tout se passe à peu près bien mais vers 10h le mal être revient et je pense que je n'ai quasiment plus de réserve d'alcool. Je prends la voiture, de plus en plus mal et je fonce dans un nouveau super marché où on ne me connaît pas encore...J'achète trois bouteilles d'alcool, le moins cher possible, la plus mauvaise qualité et je ne peux plus attendre d'être chez moi, je trouve un coin tranquille et j'en bois dans la voiture. Aussitôt, je sens que je peux repartir que ça va aller...Il y a le repas à préparer, je m'y mets sans conviction, ne pensant qu'à boire un autre verre. Avant j'ai pris le temps de planquer ces bouteilles dans des cachettes que je pense inviolable...Allons, vite un verre avant l'arrivée de mon mari...A table, il y a du vin, j'en bois que très modérément deux petits verres et j'arrive à parler de façon cohérente avec mon mari.
Mais celui-ci à peine reparti au travail, je dors debout. Je me jette sur mon lit et je cuve ...Je me réveille en sursaut deux heures après, le cœur battant à 120, en panique, complètement angoissée et à nouveau très mal. Je connais le remède, trouvé une bouteille et en avaler deux ou trois verres...Bon, c'est reparti jusqu'au dîner...Je prends à nouveau de l'alcool en cachette, ce qui me permet de refuser l'apéritif que mon mari m'offre...On mange vite fait, je n'ai plus le courage de parler...Je prétexte une gastro pour foncer dans mon lit et tout oublier pendant quelques heures, dans un mauvais sommeil, mais tout de même là, je suis hors d'atteinte...Il est 8h du soir, je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas pu voir une émission à la télé, j'essaie d'oublier en dormant que je suis qu'une pitoyable alcoolique..
J'ai retrouvé ce texte dans un journal que je tenais plus ou moins régulièrement deux mois avant de partir en cure…..
Plus jamais ça….
Il est 7h du matin, il faut que j'arrive à me lever, je ne sais pas comment je vais faire pour mettre les pieds à terre sans tomber...Je suis recouverte d'une sueur glacée, je tremble, je grelotte et je suis mal, si mal….
La seule chose qui m'aide à me mettre debout c'est la perspective de la bouteille d'alcool cachée dans la salle de bain, dans la corbeille à linge sale, tout au fond.
Je me traîne dans cette pièce, je ferme à clef et je me précipite vers la bouteille. J'en bois deux longues rasades qui me font aussitôt vomir, c'est toujours comme ça maintenant, mais ensuite, je peux en boire à nouveau sans le rejeter, ce que je fais.
J'ai retrouvé un peu d'énergie pour affronter la matinée, m'occuper de mon fils, avoir un comportement quasi normal devant mon mari...Tout se passe à peu près bien mais vers 10h le mal être revient et je pense que je n'ai quasiment plus de réserve d'alcool. Je prends la voiture, de plus en plus mal et je fonce dans un nouveau super marché où on ne me connaît pas encore...J'achète trois bouteilles d'alcool, le moins cher possible, la plus mauvaise qualité et je ne peux plus attendre d'être chez moi, je trouve un coin tranquille et j'en bois dans la voiture. Aussitôt, je sens que je peux repartir que ça va aller...Il y a le repas à préparer, je m'y mets sans conviction, ne pensant qu'à boire un autre verre. Avant j'ai pris le temps de planquer ces bouteilles dans des cachettes que je pense inviolable...Allons, vite un verre avant l'arrivée de mon mari...A table, il y a du vin, j'en bois que très modérément deux petits verres et j'arrive à parler de façon cohérente avec mon mari.
Mais celui-ci à peine reparti au travail, je dors debout. Je me jette sur mon lit et je cuve ...Je me réveille en sursaut deux heures après, le cœur battant à 120, en panique, complètement angoissée et à nouveau très mal. Je connais le remède, trouvé une bouteille et en avaler deux ou trois verres...Bon, c'est reparti jusqu'au dîner...Je prends à nouveau de l'alcool en cachette, ce qui me permet de refuser l'apéritif que mon mari m'offre...On mange vite fait, je n'ai plus le courage de parler...Je prétexte une gastro pour foncer dans mon lit et tout oublier pendant quelques heures, dans un mauvais sommeil, mais tout de même là, je suis hors d'atteinte...Il est 8h du soir, je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas pu voir une émission à la télé, j'essaie d'oublier en dormant que je suis qu'une pitoyable alcoolique..
J'ai retrouvé ce texte dans un journal que je tenais plus ou moins régulièrement deux mois avant de partir en cure…..
Plus jamais ça….
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Janvier 1998
Que c'est dur tout ça quand je te lis, je suis vraiment heureuse d'avoir eu le courage d'arrêter avant d'en arriver à la dépendance physique, ce doit être un enfer sur terre et je comprends que l'on puisse penser si fort à la mort comme seule porte de sortie Heureusement qu'il existe des cures et de plus en plus de structures adaptées, des MAB et des forums pour y puiser la force de s'en sortir.
Merci de ce partage Shale
Merci de ce partage Shale
cristal- Admin
- 01/01/2009
Re: Janvier 1998
Très touchant ce que tu nous partages Shale aujourd'hui. Tu es partie de loin, je comprends ta force de tenir Onsaide depuis tout ce temps. Je vous trouve fortes, les femmes, de vous prendre en mains après des comportements de l'alcoolisme qui vous sont malheureusement fréquemment associés (cacher l'alcool, faire comme si de rien n'était, la honte, boire en cachette, changer de commerce pour acheter l'alcool, etc.). Cela doit être très difficile de se prendre en mains dans de telles circonstances. Je vous lève mon chapeau Pour cette raison aussi Onsaide est très important. On voit bcp de femmes le fréquenter et c'est une chance que ce forum existe pour elles. Quand on est dans l'alcool avec honte, un forum, c'est discret. Longue vie à Shale et Onsaide !
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
Re: Janvier 1998
Merci PPP, mais il est vrai que si, à l'époque où j'étais aussi mal, j'aurais eu internet et que j'aurais trouvé un forum comme le nôtre, j'aurais eu moins de mal à me soigner.....Je me serais sentie moins seule...Mais à l'époque, ce n'était pas encore le cas, on avait juste internet, mais on n'aurait jamais pensé à aller chercher des infos alcool dessus...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Janvier 1998
Coucou SHALE, oui à l’epoque Il est pas toujours facile de trouver des soutiens.
Heureusement que tu rentrais en cure 2 mois plus tard, tu avais un sacré dépendance, je n’ai jamais connu seulement parce que j’étais multitoxicomane, j’etais accroc à l’heroine les douleurs on l’air identiques c’est incroyable.
J'imagine bien qu’effectivement la vie sans a du être une vraie délivrance.
Merci pour se témoignage 🥰🥰🥰🥰
Heureusement que tu rentrais en cure 2 mois plus tard, tu avais un sacré dépendance, je n’ai jamais connu seulement parce que j’étais multitoxicomane, j’etais accroc à l’heroine les douleurs on l’air identiques c’est incroyable.
J'imagine bien qu’effectivement la vie sans a du être une vraie délivrance.
Merci pour se témoignage 🥰🥰🥰🥰
Louvaji- Grand Tchatcheur
- 30/08/2021
Re: Janvier 1998
Bonjour.
Des souvenirs pas si vieux, le réveil en sueur à 3h du matin puis l'insomnie, le haut-le-cœur qui suit les premières gorgées du matin, la main crispée sur le goulot en attendant de pouvoir lever de nouveau cette bouteille de Pastis pour faire descendre quelques gorgées de plus, afin d'être prêt...
Pas de MAB dans mon coin, j'ai tout fait par internet, justement, puisque par chance l'usage s'en était généralisé, en vingt ans (novembre 2018)... Et traversé les secousses seul dans mon coin, physiquement, mais en pouvant en "parler" par clavier interposé.
Prenez soin de vous.
Des souvenirs pas si vieux, le réveil en sueur à 3h du matin puis l'insomnie, le haut-le-cœur qui suit les premières gorgées du matin, la main crispée sur le goulot en attendant de pouvoir lever de nouveau cette bouteille de Pastis pour faire descendre quelques gorgées de plus, afin d'être prêt...
Pas de MAB dans mon coin, j'ai tout fait par internet, justement, puisque par chance l'usage s'en était généralisé, en vingt ans (novembre 2018)... Et traversé les secousses seul dans mon coin, physiquement, mais en pouvant en "parler" par clavier interposé.
Prenez soin de vous.
rur@lcoolique- Super Tchatcheur
- 17/03/2021
Re: Janvier 1998
ça fait plaisir de te lire ruralcoolique,je vois que tu vas bien,c'est top et oui, "plus jamais ça" parce que "ça" a été un enfer
cristal- Admin
- 01/01/2009
Re: Janvier 1998
Moi aussi ca me fait plaisir Rure , au fait comment évolués tu avec ta PN. Tu éprouves Moins d'angoisses lors de tes rares rencontres avec elle?
Tu n'avais pas un post ?
Au plaisir de te relire
Tu n'avais pas un post ?
Au plaisir de te relire
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: Janvier 1998
Ah oui toi aussi tu reviens de loin Ru@lcoolique, l’alcool est une drogue qui crée un sacré dépendance physique et psychique.
🥰🥰🥰🥰🥰
🥰🥰🥰🥰🥰
Louvaji- Grand Tchatcheur
- 30/08/2021
Re: Janvier 1998
OUps, quel récit... en lisant ça quelque part ça soulage.
Parce que tout ce que tu décris, les planques, le vomi, les doses, les matins,
c'est tellement ça.
Aujourd'hui, en te lisant je me dis "mais quelle connerie d'avoir vécu ces
choses toute seule dans mon coin à l'époque".
Il y avait Internet pourtant, mais années 2010 le réflexe n'y était pas.
Donc oui, Internet est décidément un outil précieux, la preuve dans les paroles
de rur@lcoolique
Parce que tout ce que tu décris, les planques, le vomi, les doses, les matins,
c'est tellement ça.
Aujourd'hui, en te lisant je me dis "mais quelle connerie d'avoir vécu ces
choses toute seule dans mon coin à l'époque".
Il y avait Internet pourtant, mais années 2010 le réflexe n'y était pas.
Donc oui, Internet est décidément un outil précieux, la preuve dans les paroles
de rur@lcoolique
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Janvier 1998
J'avais pas vu ta réponse Shale concernant l'internet comme outil majeur pour nous en sortir, nous, MA. C'est vrai ce que tu nommes avec Rural et ce que Lolo amène aussi. C'est pour cela qu'il nous faut, nous MA qui nous en sommes sortis, même si nous allons bien, nourrir ce forum. Les personnes qui débarquent ici a la recherche d'aide se reconnaissent parfois en un de nous. Ils voient des affinités même. Plus nous sommes, plus nous faisons en sorte de garder vivant le forum. Un petit passage de temps en temps fait une différence , les MAB oui, mais les forums sur internet c'est très puissant comme outil (et je fais les deux)
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
Re: Janvier 1998
Tu as raison ppp. J'ai croisé pas mal de gens qui sont venus ici lire, dans les partiesppp a écrit:Les personnes qui débarquent ici a la recherche d'aide se reconnaissent parfois en un de nous. Ils voient des affinités même. Plus nous sommes, plus nous faisons en sorte de garder vivant le forum. Un petit passage de temps en temps fait une différence , les MAB oui, mais les forums sur internet c'est très puissant comme outil (et je fais les deux)
où on n'a pas besoin de se connecter.
Beaucoup de MA ne franchissent pas le pas de prendre la parole, ni en Mab ni en ligne,
et les forums comme ici ont un aspect informatif, explicatif intéressant qui est
plus accessible aussi que les articles médicaux qui sont très (trop) généraux.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Janvier 1998
Quand j'écris sur Onsaide, je n'écris pas que pour les membres, mais aussi pour tous ceux qui nous lisent et ils sont nombreux. Par curiosité, allez voir le nombre d'invités qui sont en train de lire les messages, vous serez impressionnés. L'autre jour, il y avait 4 membres et 52 invités qui nous lisaient. Souvent un beau jour, pourquoi, je ne sais pas trop, ils écrivent leur premier post et c'est parti....
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Janvier 1998
SHALE a écrit:Quand j'écris sur Onsaide, je n'écris pas que pour les membres, mais aussi pour tous ceux qui nous lisent et ils sont nombreux. Par curiosité, allez voir le nombre d'invités qui sont en train de lire les messages, vous serez impressionnés. L'autre jour, il y avait 4 membres et 52 invités qui nous lisaient. Souvent un beau jour, pourquoi, je ne sais pas trop, ils écrivent leur premier post et c'est parti....
Oui je remarque souvent un très grand nombre de silencieux, ils analysent, et s'ils se reconnaissent, s'il voient que nous pouvons aider, selon leurs besoins, selon ce qu'ils souhaitent aussi, ils franchissent le pas. J'ai aussi lu un peu avant de m'exprimer ici :-)
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
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