Rencontre avec l'alcool très jeune

Je me suis rappelée il y a peu en te lisant justement sur ce sujet de l'alcoolisme précoce, que j'y avais aussi été confrontée.
Comme la folcoche ne s'occupait absolument pas de mon éducation, ou si peu, j'étais souvent mis en garde chez mes grand-parents paternels. Qui eux aussi, trop occupés par leur chasse à courre , réceptions en tout genre, m'avaient confiés au major d’homme! Un enfance remplie d'amour!!!
Je restais souvent avec le personnel de cuisine, et là on me donnait parfois l'autorisation de boire une coupe de champagne comme "les grands", je me souviens m'être réveillée plus d'une fois en pyjama dans mon lit, sans me souvenir de quoi que se soit. J'avais 5 ou 6 ans.

Effectivement SHALE, je suis né en 1980 et l'alcool était très très banalisé, plus qu'actuellement je pense. Il n'y a qu'à comparer les consommations annuelles par habitant.
Je n'ai pour ma part pas souvenir et ce malgré un milieu familiale ou l'alcool était présent ( mais pas omniprésent), d'avoir été confronté à une consommation avant l'âge de mes 10 ans, ce qui est déjà très jeune. Néanmoins, je suis bien tombé sur une photo de mois sur les genoux de mon père lorsque je devais avoir 5 ans pas plus, avec une cigarette à la bouche, dans un nuage de fumée autour d'une table avec grands-parents, oncles et tantes....et à l'apéritif. Genre de photo vintage des année 80 quoi, ce qui n'est pas très vieux. Résultat, 15 ans de tabagisme.
Ma vraie rencontre avec l'alcool s'est plutôt faite à l'occasion de mon adolescence.

Mais maintenant que j'ai des enfants de l'âge de 10, 8 et 6 ans, et que mes parents ne font ne serait-ce qu'il illusion sur le fait de leur faire tremper les lèvres, je rentre dans une colère noire. Cela ne les a pris qu'une fois remarque.

Et pour finir, je crois beaucoup en l'exemplarité. J'évite dans la mesure du possible de les faire participer aux repas de familles ou immanquablement de l'alcool est servi ou toutes autres occasions genres apéritif.

Et comme pour la cigarette et les dangers liés au net, j'essaie de faire de la prévention.

Voilà. Une excellente journée à toutes et à tous et encore merci d'exister.

Je n'ai pas bu enfant, j'ai bu jeune ado. J'avais une petite cabane pour enfant dans les bois derrière la maison et j'avais piqué 3 bières à mon père. Je suis parti avec ces bières à ma cabane, et en ai bu une, assez rapidement. Ai adoré l'effet, et c'était parti ! Pour ne pas me faire prendre par mes parents, j'avais caché les trois bouteilles vides sous le plancher de la cabane (une planche se détachait et ou pouvait la soulever), je suis sûr qu'elles sont encore là :-). Je ne savais que dans les années qui allaient venir j'allais en boire des camions de ces bières.

Tu as raison Greg d'être vigilant pour tes enfants, beaucoup de choses se jouent à cet âge là....Alors oui, montrer l'exemple, c'est le mieux......

mon fils fait parti de ces enfants à qui l'on a trempé la tétine dans du champagne pour son baptême (17 mois ) mais je dirais presque "heureusement" je suis tombée dans l'alcool et j'en suis sortie  quand il avait 3 ans ,j'ai pu éviter les erreurs des adultes de faire "comme les grands" quand on fête les Noel ou anniversaire. J'ai briefé le papa aussi qui boit comme un œnologue donc modéremment . Cela n'a hélas pas empêché mon fils qui a aujourd'hui 16 ans de boire de la vodka jusqu'a tomber par terre  Avec mon passé et celui de ma famille,ça fait peur mais il est au courant de ce qu'entraine l'alcool ,il sait aussi que ça l'a apaisé au moment où il allait très mal
Comme quoi,on a beau être vigilant, expliquer et prévenir, ça nous tombe dessus parfois sans prévenir

Il y a aussi les modes importées et notamment le "binje drinking" très en vogue actuellement et qui a gagné les pré ados via les réseaux sociaux. L'une de mes amies qui n'a  aucun problème avec l'alcool, sa famille apparemment non plus, a retrouvé dimanche son fils ( 14 ans) ivre mort sur le parking d'un super marché . Enfin, ce sont les secours qui l'ont trouvé ,elle le croyait chez une camarade. La camarade était aussi ivre morte d'ailleurs.

C'est vraiment terrible . Je me mets à la place des parents quand ils retrouvent leurs enfants dans cet état-là..Ils doivent être complètement démunis et désespérés. Ils doivent aussi s'en vouloir.......C'est une horreur cette façon de s'alcooliser...

On ne nommait pas cela le "binge drinking" quand j'étais ado mais on le faisait dans les fêtes. J'ai le souvenir d'un amis qui faisait cela systématiquement dans toutes les fêtes, et nous, les autres, une fois de temps en temps lors des fêtes. Mon père est déjà venu me chercher chez une amie lors d'une fête alors que j'avais tellement bu que je n'avais plus connaissance de rien, je me suis réveillé le lendemain et j'étais dans mon lit. Je ne me souvenais plus des dernier moment que j'ai vécu dans cette fête. :-(

Oui tu as raison, les grosses cuites ça a toujours existé , mais ce qui différencie le "binje drinking" c'est le temps . Ils font des concours pour être ivres le plus vite possible. C'est une sorte de compétition.

béatrisse1 a écrit:Oui tu as raison, les grosses cuites ça a toujours existé , mais ce qui différencie le "binje drinking" c'est le temps . Ils font des concours pour être ivres le plus vite possible. C'est une sorte de compétition.

Ah oui ok, je n'avais pas saisi la différence :-)

Quelle histoire ce binje drinking...

Ceci dit, je ne suis pas spécialiste ... je crois que c'est né en Angleterre où les pubs ferment tôt et où il fallait se dépêcher pour se mettre à l'envers ...

En effet, grand nombre d'enfants rencontrent l'alcool alors qu'ils ne devraient pas. Mais le MA est MA on ne le fabrique pas. Les failles psychologiques vont créer de la douleur. Si l'alcool apaise ces douleurs, alors on y aura recours chaque fois que c'est nécessaire ou utile et là la dépendance pourra s'installer.
Il n'en reste pas moins vrai que les enfants ne devraient jamais rencontrer l'alcool ou ces faux alcool comme le Champomy qui ne fait que procéder très tôt aux rituels des grands ...

Tu as raison sur le rituel ( champomy) ...je n'y avais jamais pensé ...comme quoi , on en apprend tous les jours .

Sur le même thème,ils ont arrêté les cigarettes en chocolat,j'adorais ça mais c'est vrai que c'est déjà induire l'addiction
Pour l'alcool, il va falloir des années pour arriver à oter cette équation: alcool = devenir grand  Il faut connaitre les méfaits de l'alcool pour arriver à détruire cette idée reçue

Le rêve ce serait que le fonctionnement de la dépendance soit apprise à l'école, ce qui pourrait très bien se faire en première ou en terminale, mais ce n'est pas demain la veille, hélas....

les jeunes sont une cible de choix pour les alcooliers ,il ne faudrait pas les perdre

Au risque de créer une polémique, je pense que les parents ont également un rôle à jouer contre l'alcoolisation des leurs enfants. 
Si je prends mon exemple, mes parents, et ce malgré les stigmates de l'alcool après les soirées plus qu'arrosées, se qui arrivé deux ou trois fois par semaines, ne m'ont jamais rien dis. Ils ont laissé faire. Pour la cigarette, lorsque j'ai commencé à 13 ou 14 ans, même réaction: aucunes....
EN qualité de parent, nous avons comme devoir de les guider, quitte à taper du poing sur la table. Je sais que cela est plus facile à dire qu'à faire sur le moment mais je pense en toute honnêteté qu'ils nous remercierons plus tard.

Alors oui, la société en générale encourage à la consommation et a une grosse part de responsabilité. Mais c'est à nous, en tant que parents, de protéger nos enfants en les guindants.

Je suis bien d'accord avec toi Greg, les parents ont un grand rôle à jouer dans la prévention pour leurs enfants....Mais pour expliquer pourquoi ils interdiraient ce qu'ils s'autorisent, il faudrait qu'ils connaissent la maladie alcoolique et son fonctionnement, qu'ils puissent se rendre compte qu'eux ont plongé dans l'alcool et que leurs enfants vont faire de même. Mais pour eux, que leurs enfants suivent leurs traces ça a aussi un côté transmission familiale  terrible mais  persistant. Pour moi c'est dramatique car on retrouve ça dans beaucoup de familles, beaucoup trop en tout cas.....

J'ai commencé la cigarette parce que mon père , gros fumeur, estimait que les filles ne devaient pas fumer ! ( surtout la sienne). Une vraie réussite ! 
Interdire ce que l'on s'autorise c'est vraiment compliqué. 
Dans mon expérience le fait d'avoir arrêté l'alcool m'a permis d'en débattre, plus tard, avec mes enfants sans aucun tabou . Je dis bien en débattre, expliquer . 
Mais lorsqu'ils étaient ados ...je ne débattais pas, en cas d'urgence...je tapais sur la table !

quand j'ai appris que mon fils de 16 ans s'etait alcoolisé en cachette chez moi ,il a bien compris que c'etait interdit et qu'il n'avait pas interet à recommencer. Il sait pour mon histoire,pour sa famille maternelle portée sur l'alcool et aussi les méfaits de l'alcool sous tous ses angles. Pour le moment,c'est pas de sortie chez les potes, et il l'accepte car il sait qu'il est fragile en ce moment et surtout qu'il ne boit pas "normalement".
c'est sur que si on ne dit rien ,je ne vois pas pourquoi ils s'arrêteraient et que c'est à nous de mettre des limites tout en les expliquant.
Je suis tout à fait d'accord avec toi Greg,je me souviens d'une émission sur les MA où un MA qui ne s'en sortait pas disant à sa mère "mais pourquoi quand j'avais 15 ans et que je roulais par terre tous les soirs tu ne m'a rien dit?? tu me laissais faire!!!!" 

Effectivement, ce n'est pas simple. L'éducation n'est pas simple. Il faut concilier le libre abrite de chacun ( sa propre expérience), la dynamique sociétale, qui ne va pas toujours dans l'intérêt des personnes, quoi qu'en dise les politiques sur le thème du COVID et le "quoi qu'il en coute"...( ils n'ont qu'à comparer le nombre de morts COVID avec celui du fléau de l'alcool et de la cigarette....) et la bienveillance parentale.

Mais nous devons avoir cette intelligence, "grâce" à notre expérience, de faire preuve de pédagogie afin qu'il ne passe pas à côté de leur vie. Nous, on s'en ai sorti, même si nous devons toujours tenir d'une main de faire la barre de la sobriété. Mais il se peut que mes enfants n'ai pas cette chance ( ou force).

je pense que ce qui est important avec nos jeunes c'est le dialogue,interdire sans explication ou "parce que je te le dis" ne sert à rien et pire, entraine la rébellion et la transgression. ça ne veut pas dire que parce qu'on va expliquer, forcément ils ne toucheront pas à l'alcool ou boiront "normalement" mais au moins, ils auront toutes les informations pour gérer et mieux maitriser. Mais je confirme,ce n'est pas facile, on est bien tranquille lorsque les drogues ne sont pas à leur portée, c'est plus compliqué pour les parents quand ils arrivent en fin de collège ou au lycée. L'effet de groupe est terrible et peut avoir des conséquences grave 

Oui, c'est un gros problème. Pou ma part j'ai eu la chance que personne à la maison ne se rende compte de mon alcoolisme avant ma première hospitalisation pou coma éthylique, ce qui fait que mon fils, alors en début d'adolescence a associé alcool avec hôpital , ce qui l'a empêché de boire et ensuite, encore maintenant, il est malade au bout de trois verres, c'est un bienfait car ça lui a permis d'échapper à la dépendance.....Mais c'est un gros, gros problème....Je crois aussi qu'il faut expliquer mais avec des preuves imagés et pris dans les journaux, parce que s'il n'y a que les parents qui le disent ça n'a pas forcément un gros impact.