La double peine

Le drame chez le malade alcoolique c'est que l'alcool le détruit peu à peu, mais rien ne peut le faire aller mieux que l'alcool, même si celui-ci perd aussi, au fil du temps, ses propriétés anxiogènes.
L'alcool calme l'anxiété du MA, il lui redonne confiance en lui, sentiment qui lui est le plus souvent complètement étranger.
Les MA consomment alcool et drogues non par goût de la transgression mais pour soulager leurs souffrances morales et émotionnelles, souffrances qu'ils subissent depuis très longtemps.
A bout, ces mêmes malades alcooliques peuvent dire des choses épouvantables et se comporter comme des tyrans, voir des bourreaux vis-à-vis de leurs proches, l'alcool leur enlève tout contrôle sur leurs actes et toute retenue sociale.
De ce fait la dépendance crée un isolement et c'est un des aspects les plus durs de la maladie alcoolique.
Un malade alcoolique ne boit pas pour se détruire, de l'extérieur on voit sa santé se dégrader, on le voit devenir de plus en plus délirant et l'entourage ne comprend pas pourquoi il n'arrête pas cette auto destruction.
S'ils avaient vraiment envie de se détruire, ils auraient utilisé des solutions plus rapides. Non, ils prennent de l'alcool pour aller bien , même quand l'alcool ne fait plus d'effet, ils continuent en en consommant de plus en plus. Ils pensent toujours ainsi réussir à moins souffrir moralement et à calmer leurs émotions débordantes.
La dépendance, au fil du temps devient un vrai cauchemar, on n'a que le sommeil pour la fuir, dés qu'on ouvre les yeux, on se retrouve dans l'horreur, sans pouvoir en parler….Là dessus, le malade alcoolique se tait, il a trop peur qu'on lui supprime l'alcool, il ferait tout pour que ça ne lui arrive pas, car très longtemps, l'alcool reste son seul espoir d'aller mieux. Ils ont beau savoir que l'alcool est dangereux et peut les tuer, ça n'a aucune importance devant l'espoir de se sentir mieux et de sortir de l'horreur.
"Cette maladie, l'addiction, est pratiquement la seule pour laquelle existe une double peine : on est malade, et on est tenu responsable de sa maladie."

SHALE a écrit:La dépendance, au fil du temps devient un vrai cauchemar, on n'a que le sommeil pour la fuir, dés qu'on ouvre les yeux, on se retrouve dans l'horreur, sans pouvoir en parler….Là dessus, le malade alcoolique se tait, il a trop peur qu'on lui supprime l'alcool, il ferait tout pour que ça ne lui arrive pas, car très longtemps, l'alcool reste son seul espoir d'aller mieux. Ils ont beau savoir que l'alcool est dangereux et peut les tuer, ça n'a aucune importance devant l'espoir de se sentir mieux et de sortir de l'horreur.
"Cette maladie, l'addiction, est pratiquement la seule pour laquelle existe une double peine : on est malade, et on est tenu responsable de sa maladie."

Hello, 

J'ai spécifiquement gardé ce paragraphe, tout le reste de ton message est aussi très juste, mais je le trouve particulièrement pertinent.

Et la dernière phrase, cette idée de double peine, je l'ai déjà fortement ressenti ces derniers mois: On est malade, on en a conscience, parfois on ne comprends même pas nous même comment on peut en arriver à ce stade, mais la maladie est plus forte. Et de l'extérieur, c'est nous le coupable parce qu'au final, on veut pas vraiment s'en sortir, on ne réalise pas, on n'a pas de volonté, on ne pense pas aux autres ... et donc on soit tout assumer.
Voir, dans certains cas, se racheter, parce que quand même, on est coupable. Bien sur, le MA qui ne fait aucune démarche, se fout royalement ce qu'on pense de lui, ne cherche pas à s'en sortir, ça peut-être discutable ...
Mais les autres, pour l'extérieur c'est pareil, puisqu'il n'y a pas de résultat, c'est tellement simple pourtant, il suffit de plus boire (c'est con, je n'y avais jamais pensé, merci du conseil  ).

Là où je nuancerais, c'est sur les raisons du silence du MA le lendemain d'une cuite par exemple: Il y a peut-être le fait de ne pas vouloir s'éloigner de l'alcool, du coup on fait comme si rien ne c'était passé, mais dans mon cas, c'était plutôt la honte: Honte d'avoir été encore une fois faible et d'avoir succombé. Alors effectivement, plutôt que d'assumer ce qui c'est passé, je préférais fuir et ne pas évoqué la soirée où je m'étais endormi sur le canapé à 20H30 par exemple ...
Je crois que c'est le pire, c'est de réaliser le tord qu'on fait, mais de ne pas réussir à s'arrêter, c'est terrible, et ça entraine un engrenage sans fin, jusqu'au moment où  on arrive à dire, je ne veux plus être cette personne ....

Mais c'est dur

Oui, c'est très dur et c'est ce qui est difficile à faire comprendre aux autres personnes...