couple

j'aimerai avoir vos expérience en tant que MA.

Le couple est important car le ou la conjoint (e) participe à nos côté à notre guérison.

comment ne pas se perdre en route de part le changement irrémédiable qui s'opère en nous?
comment ont ils réagi face à cette maladie?
avez vous connu rapprochement ou séparation?

C'est un sujet très intéressant que tu lances là so, car dans cette maladie, le couple en souffre forcément!
Il y a la vie dans la maladie ma, où on boit caché ou pas, où ment aux autres et à soi même, où nous ne sommes pas nous, mais l'ombre de nous et où forcément le couple fonctionne sur ces données faussées.
A la maison, je buvais en cachette, de plus en plus, jusqu'à me faire ramasser à terre régulièrement par mon mari, qui lui.... mettais ces "états" sur le compte de la dépression; jusqu'au jour où j'ai arrêté et lui ai expliqué tout ce que je consommais... il a à ce moment compris l'ampleur de l'alcoolisme.... Cette conversation bien sûr fait preuve de confiance en l'autre, je m'étais mise à nu! D'office, mon mari a compris qu'il avait occulté, par mon alcoolisme, une facette de notre couple, et surtout mon "fonctionnement".
Quand j'ai commencé le chemin de l'abstinence, je me sens beaucoup recentrée sur moi, isolée, et il ne comprenait pas ces moments de hauts et de bas.
Ce qui nous a beaucoup aidé, ce sont les témoignages, les "explications" de ces phases normales! Il est très difficile, quand on ne sait pas déjà soi même identifier ce que l'on ressent, l'expliquer à son conjoint qui lui est "spectateur" de nos changements, évolutions, sauts d'humeur.
La communication à la maison a été et est toujours importante, car c'est clair que de chaque côté la patience est de mise.
Je sais très bien qu'ici, je change, j'évolue, je me cherche, et commence à me trouver, et j'ai à côté de moi, mon mari qui se "demande" comment va être sa nouvelle femme, quelle place a-t-il? Ou le couple est-il?
Ce sont des périodes qui ne sont pas faciles car le conjoint doit forcément lui évoluer en même temps, et peut être aussi se remettre en question sinon, il y a ce risque de partir dans des chemins opposés.
 

La réponse qu'on peut faire est qu'on trouve tous les cas de figures. Disons que les couples où un dialogue s'établit facilement s'en sortent mieux que ceux où tout se tait.
Il y a le couple où l'un des deux est dans l'alcool, ce qui est très dur à vivre pour le conjoint qui a en général besoin de se faire aider et de savoir comment réagir devant son mari ou sa femme alcoolisés. Il y a une façon bien spéciale d'aider un malade alcoolique et elle n'a rien à voir avec ce qu'on attend comme notion d'aide.
Ensuite il y a le couple où celui qui buvait , devient abstinent après de longues années passées dans l'alcool et son conjoint dans la do dépendance.
Là aussi c'est très difficile car celui qui sort de l'alcool veut retrouver sa place dans le ménage, veut se faire entendre à nouveau, alors que l'autre a du gérer son alcoolisme et tout ce qu'il y a à faire dans une maison et avec les enfants. En général, ce dernier a du mal à laisser l'autre reprendre une place qu'il n'occupait plus.. Là aussi c'est le dialogue qui  aide les choses à se remettre en place et souvent ça prend du temps!!!!
Mais il faut savoir que dans toutes les situations, c'est très difficiles à vivre et c'est aussi pour ça qu'on conseille au malade mais aussi au conjoint de se faire aider....

A la maison, je buvais en cachette, de plus en plus, jusqu'à me faire ramasser à terre régulièrement par mon mari, qui lui.... mettais ces "états" sur le compte de la dépression; jusqu'au jour où j'ai arrêté et lui ai expliqué tout ce que je consommais... a écrit:

cela met arrivé aussi plusieurs fois mais pour ma part, j'avais des accès de violence, insulte... amnésie totale...
Comment le vit il maintenant ce passé douloureux? y a t il des reproches?

comment va être sa nouvelle femme, quelle place a-t-il? Ou le couple est-il? a écrit:

bonne question, c'est exactement ce qui se passe à la maison. déjà, j'ai du mal moi même à savoir qu'elle femme je vais vraiment devenir alors j'imagine le conjoint complétement paumé... et le couple encore plus..

il faut savoir que dans toutes les situations, c'est très difficiles à vivre et c'est aussi pour ça qu'on conseille au malade mais aussi au conjoint de se faire aider.... a écrit:

exact, d'ailleurs je pense essayer de voir avec ma psy d'avoir un rdv en couple.. si il veut bien...
je trouve qu'on oublie cette part de la vie, le couple qui est important et fait parti du quotidien...
On n'en parle pas assez, de tout ce qui suis avec l'abstinence... je ne pensais pas que la situation serait aussi délicate avec l'arrêt de l'alcool...
On pense simple, on ne pense pas et sur le tas on voit bien qu'il y a des problèmes à régler, inévitable...

c'est pour ça que je trouve intéressant d'avoir les avis des membres.. qui on arrêté de boire et comment la suite se passe pour leur couple... car sans communication en effet, c'est la cata...

Bonjour,
moi aussi je me pose des questions sur notre vie de couple,
je suis femme de MA et j'ai pris l'habitude de tout gérer à la maison, les enfants le quotidien, les papiers, et depuis quelques jours mon conjoint (abstinent depuis peu) commence à s'intéresser de nouveau à tout ce qui l'entoure.
Il a un peu l'impression que je le mets de côté qu'il n'a pas son mot à dire et moi la sensation de ne plus être Celle qui gère tout.
D'un côté je suis contente de voir ses progrès et je suis fière de lui et de l'autre je suis un peu frustrée de lui demandé son avis sur telle ou telle chose, c'est comme si je devenais dépendante de lui, c'est étrange comme sensation, ce n'est pas que je ne veuille pas le faire participer mais j'ai eu tellement l'habitude de tout faire que c'est un peu déstabilisant.
Je me sentais forte parce que j'assumais tout et je me retrouve dans une situation de couple "normale" ou chacun a son mot à dire et prend sa part de responsabilité et ça me fait l'effet inverse de ce à quoi je m'attendais. Etrange non?
Je pense que je vais demander à son psy de nous prendre en consultation ensemble dans quelques semaines si je continue à avoir cette impression.
Espérons que ça passe tout seul et que cette "transition" fasse partie du jeu:D  .

Louloute.

bonjour louloute,

tu as tout a fait raison de prendre rdv à deux car pour ma part, j'ai laissé les choses s'installer d'elle même, au final cela nous a éloigné...
Ton mari ouvre les yeux sur tout ce qui l'entoure, c'est normal... en fait, il faut lui laisser retrouver ses responsabilités petit à petit..
Un couple est fait de partage alors si lui prend plus sur ces épaules cela te permettra à toi de souffler et de t'occuper plus de toi...

tu es comme mon conjoint, il est content des progrès, fier de moi... mais pour la partie couple, cela change car il faut que le MA retrouve ça vrai nature et sa place...
c'est là qui peut y avoir un décalage..

tu expliques très bien ce qui se passe du coté des conjoints louloute et c'est très important d'avoir ce ressenti de l'autre coté  

pour ma part,mon ex n’était pas dans la co dependance mais notre couple n'a pas survécu a mon abstinence tout simplement parce que je l'ai connu alors que j’étais déjà ds l'alcool même si ce n’était pas encore handicapant a l’époque mais je me suis mise avec lui alors que je n’étais pas moi même mais le fruit du petit singe
j’étais soumise et l'ai poussé a me dominer pour me permettre de me retrouver a la place qui a toujours été mienne: en dessous,victime et totalement dévalorisée.

quand je suis sortie de l'alcool,ma vraie personnalité a fait surface et elle ne pouvait pas coller a sa personnalité.Nous etions devenus deux personnalités fortes et ça ne pouvait pas coller  
aujourd'hui,on s'entend très bien , je lui tiens tête et je crois qu'il respecte enormément cette femme que je suis devenue et qu'il ne peut cependant plus mener a la baguette  
c'est moi qui ai voulu partir, je ne correspondais plus a ce genre de relation,ce n'est pas de sa faute,il etait l'homme qui me fallait dans l'alcool mais absolument a l'opposé de celui qu'il me faut hors alcool

cristal, tu as vachement bien analysé ton histoire... Pour ma part, j'ai rencontré mon conjoint étant sobre depuis 6 mois mais toujours dans la résistance...
ensuite, pour me donner du courage ( erreur) je me suis remise à boire doucement mais surement...
je suis redevenue le monstre avec toutes ces émotions incontrôlables.. cet rencontre qui surement me remémorer toutes les autres qui ont mal fini... et qui n'était et ne sont toujours pas guéris...
Pour envisager, une suite à notre histoire, il fallait absolument arrêter de boire...
(contenu des crises existentielles alcoolisés que je lui faisais vivre)

en fait, je crois qu'il ma permis de me retrouver et de m'ouvrir les yeux... sans forcément aucune parole mais avec de la patience, du respect et de l'amour...
Tout ce que je ne connaissais pas jusqu'à maintenant...

L'abstinence nous a éloigné... j'espère que se sera pour mieux se retrouver... je me suis détaché, forcément, tout est remis en cause avec cette maladie.. jusqu'au plus profond de mon être... avec un suivi psy, médecin...
Pas facile de trouver l'équilibre dans une vie à deux quand soi même on doit tout reprendre à zéro.
Quant à ma façon de faire... alors je m'occupe de moi...

Pour le moment, je n'ai pas l'envie de me rapprocher... en fait, la relation a été faussé donc tout est à refaire, côté séduction.... communication... J'ai toujours pris les initiatives et j'avoue en avoir marre...

La solution qui pourrait faire avancer la relation est surement le psy...

cristal, vous n'avez pas essayé la consultation? pour toi, c'était une évidence, il n'y avait rien a sauvé dans votre couple... Du coup, il ta servi un peu de tremplin à ta vie actuelle...

je me suis rendue compte que je n'ai jamais aimé mon ex,j'ai aimé la façon qu'il avait de me mettre sur un piedestal,il m'aimait énormément et le disait a tout le monde,pour la première fois je me sentais exister mais je n'avais pas d’amour pour lui 

mais a l'epoque,ça m'importait peu d'aimer,je voulais juste être aimée et tout faire pour qu'il continue a m'aimer alors je suis devenue ce qu'il voulait que je soies en me mettant encore plus de coté.La seule chose de positive ds cette relation a été de faire mon fils,il n'en voulait pas mais je l'ai gardé et ce fut ma raison de vivre ensuite,j'ai totalement enterré la femme pour devenir mère a part entière et j'ai totalement délaissé mon ex et la relation s'est dégradée bien sur en s’éteignant doucement .il est allé voir ailleurs ce que je ne pouvais plus lui donner,je ne lui en veut pas,c'etait un homme avec des besoin d'homme 

alors une consultation,non,je ne voulais plus de lui ds ma vie,j’étais capable de m'aimer toute seule,je n'avais plus besoin de lui pour être aimée :cor:je m'avais MOI et je savais parfaitement comment me combler

Coucou so,

Pour répondre à ta question sur les reproches, et bien non, il n'y en a pas du tout, au contraire, il m'encourage beaucoup et insiste (lorsque je me sens moins bien) sur le fait que c'est une maladie, et voit le chemin que je fais pour "creuser" et avancer.
J'ai peut être un mari hors norme... hum,  
Mais une chose est sûre aussi, c'est que le rv ensemble chez la psy nous a fait du bien, autant à lui qu'à moi, et il sait aussi qu'il peut y retourner si il le désire; je suis à son écoute, à notre écoute!
 

Pour ma part, c'est encore tout à fait un autre cas de figure.
Mon mari et mon fis n'ont su que j'étais alcoolique que un ou deux ans avant que je parte en cure, quand j'ai commencé à faire des comas éthyliques et que j'avais une hépatite alcoolique ++.
Comme je tenais très bien l'alcool, à part les kilos que j'avais pris, j'arrivais à gérer mon boulot, la maison, tout ce que je faisais habituellement, mais quel difficulté j'ai eu pour le faire, je tenais bon pour être à la hauteur, mais je n'en pouvais plus. Quand à l'hôpital, ils ont dit à mon mari que j'étais alcoolique à un stade très avancé , j'étais presque soulagée de ne plus avoir à le cacher, car moi, j'en étais bien consciente, pas de la gravité, non, mais de mon alcoolisme....
Et souvent on dit que l'alcoolique n'a pas de volonté, et bien je vous jure que lorsque vous avez bu une quantité phénoménal d'alcool, réussir à donner le change, faire le travail habituel sans que celà ne nuise à personne, et bien il en faut de la volonté, croyez moi, c'est une horreur....
Alors une fois où mon alcoolisme a été clairement su par tout le monde, même si beaucoup, au travail notamment s'en doutait, j'ai pu être en arrêt maladie pour éviter les risques liés à mon état dans mon boulot, et peu à peu, envisager de me faire soigner.
Alors mon mari n'a jamais été dans la co dépendance, j'ai toujours assuré les mêmes tâches que maintenant, à part que c'est bien plus facile de le faire sans alcool et l'esprit libre..

mamou, tu as réussi à dialoguer avec ton mari depuis le départ, vous vous êtes soutenu et compris.. c'est formidable..

shale, tu as réussi à cacher ta maladie pendant longtemps alors? ton mari n'avait rien deviné du tout?

merci so,
c'est bien vrai, mon mari m'apporte la "sagesse", étant plus âgé que moi de 11 ans, plus de maturité, une vision des choses différentes par rapport à ce qu'il a vécu lors de ses missions....
les épreuves pour concevoir une famille nous a déjà bcp rapproché, nous nous sommes accrochés .... le dialogue en +, c'est en effet une belle recette!
depuis que j'ai arrêté de boire, lorsque nous avons quelques mots (une vraie dispute, hum.... je ne connais pas....) nous ne laissons plus traîner les "bouderies" et les tirages de tronche sans parler....
 

Nous avions une vie très festive, ce qui fait qu'il y avait toujours une bonne raison de boire plus que de coutume et pour le reste je buvais en cachette. Mon mari trouvait que je buvais trop, mais il n'a jamais mis le mot alcoolique sur moi. Il y a même une de mes collègues qui avait essayé de lui en parler, il l'a envoyée paître en disant que ce n'était pas vrai...
Je pense aussi qu'il ne voulait pas voir la vérité, dans la mesure où mon comportement ne changeait pas, il ne pensait pas que j'en étais arrivé à tel stade de la maladie alcoolique et croyez moi, j'étais pourtant arrivée très loin dans l'alcool et j'étais en très mauvais état physique!!! C'est une chance incroyable que je m'en sois sortie sans séquelles!!!

et ton mari, il boit? si tu veux dire...

pendant des mois nous avons fait chambre à part... je ne supportait plus cette odeur d'alcool permanente et mon mari se couchait tard... me reveillait... Et puis le dialogue a un peu repris. Nous sommes revenus dans le mm lit ... nous avions des rapports normaux (ou presque si on peux dire qu'avec l'alcool des rapports peuvent etre normaux) depuis son retour de cure j'ai pensé qu'il m'avait ou me trompait... je lui en ai parlé, il me dit que non, qu'il n'a pas envie c'est tout ! Mais un homme qui refuse de faire l'amour (ou une a deux fois par mois) que penser ? J'ai toujours l'impression de le forcer parce que c'est rarement de son initiative... c'est assez personnel mais je ne sais pas à qui poser la question...

Ce "comportement" est tout à fait normal ginette, et bon nombre des membres ici ont posé ou se sont posés la même question....
où est passée cette fameuse libido!!

Déjà que l'alcool n'y arrange rien et de plus, si ton mari est dans sa "bulle", c'est une """fonction""" mise en stand by pour le moment.
Encore une fois, tu n'as pas à te remettre en cause, mais ce fichu alcool ""agit"" à tous les niveaux....

Ce que j'ai remarqué c'est que sans alcool, nous ne faisons pas l'amour... alors je me pose des questions... est ce qu'il a besoin de ça pour être avec moi ?

Non ginette, il n'a sûrement pas besoin de ça pour être avec toi.
Et là encore, je peux très bien comprendre..... car c'était le cas à la maison. Aujourd'hui, à presque deux ans d'abstinence,tout se reconstruit......
L'alcool est un désinhibiteur.... on "oublie" un moment les soucis pour se "laisser aller".....
Mais encore une fois, ginette, ne te martèle pas, ne prends pas tout pour toi

sujet interessant, je viendrai plus tard.

C'est vrai que l'abstinence laisse la libido de côté.. L'alcool a un côté déshinibiteur qui aidait beaucoup de personnes à passer à l'acte, mais ce côté déshinibiteur n'existant plus, je crois qu'il faut commencer par beaucoup de tendresse pour que l'autre peu à peu se sente bien, n'ait pas l'impression d'être un frein pour le couple. Là aussi, il faut réussir à en parler!!

Shale, si je te suis bien, cela signifie que le MA serait plus tenté d'aller vers l'autre, sexuellement parlant...

Mais les médocs, eux, ont aussi cet effet pervers de manque de libido... Ai je raison?

Donc, comment pallier à ce manque justement?

Pour ma part, à ta question femmeaimante, je peux répondre oui et comme tu le dis si bien, certains médicaments diminuent fortement cette libido....
Je pense que la personne doit d'abord se retrouver elle même, remettre tout "à sa place".
La ma, le travail fait sur soi demande une certaine "concentration" sur soi....

Il faut parler à son partenaire de ce manque de libido, le remplacer par de la tendresse et se laisser le temps de revenir à une libido satisfaisante, au fur et à mesure que les médicaments diminueront..