Dans les cas extrêmes comment ne pas boire....

Comment ne pas reprendre l'alcool dans les cas extrêmes?
 
On se pose souvent la question, même lorsque l'on est abstinent depuis assez longtemps, comment réagirions-nous si on devait affronter un cas grave...Aurait-on assez de force pour ne pas nous jeter sur la bouteille d'alcool?
Tout d'abord je vais citer quelques-uns des cas qui peuvent nous poser le problème : reprendre de l'alcool pour calmer notre souffrance morale ou non ?
 
-Il y a l'annonce d'une maladie grave nous concernant, un cancer ou une maladie évolutive. Bien sûr notre première réaction est de nous effondrer et dans certains cas d'avoir envie de boire à nouveau. Si on réfléchit, cette maladie il nous faut de l'énergie pour la soigner, cette énergie on sait très bien que l'alcool nous l'enlève. Ensuite il faut des médicaments spécifiques et l'alcool potentialise ces médicaments et les rend inefficaces. On a déjà une première réponse, il vaut mieux aller voir son médecin et en discuter avec lui, quitte à prendre pendant quelque temps un médicament qui nous aide à calmer notre souffrance morale qui peut être énorme.
 
-Ce peut-être le deuil de quelqu'un de très proche, là aussi, c'est un cas où nous avons envie de descendre la bouteille de whisky pour avoir moins mal...Mais si on réfléchit, l'alcool ne fera pas ressusciter la personne décédée, il y a aussi d'autres proches qui sont effondrés par ce deuil et c'est là où nous avons tous besoin du soutien des autres. Si nous sommes ivres morts, nous n'aiderons personne et nous ne ferons qu'aggraver le problème. Il vaut mieux se serrer les coudes, sentir que nous ne sommes pas seuls et que tous ensemble nous pouvons nous aider pour surmonter notre peine ou au moins la partager.
 
-Ce peut être aussi  le fait de perdre son travail...Là aussi, il ne faut pas compter sur l'alcool pour nous aider...Si le licenciement est injustifié, il faut être sobre pour contacter toutes les instances qui peuvent nous aider à le prouver. Si nous sommes ivres en allant parler avec eux, notre parole n'aura que peu de poids. Si c'est un licenciement qu'on ne peut éviter, il faut essayer de retrouver un travail au plus vite, alors là aussi, il ne faut pas compter sur l'alcool, bien au contraire...Essayez de vous rendre à un rendez-vous d'embauche en étant alcoolisé, le résultat ne se fera pas attendre…
 
Je ne cite que trois situations, mais il y en a bien d'autres, mais dans toutes, l'alcool ne peut aucunement nous aider, ni à résoudre les problèmes, ni à aller mieux... Comme je le dis plus haut, il vaut mieux voir son médecin pour qu'il nous aide médicalement à dépasser notre souffrance morale et il faut aussi se dire que toutes ces situations annoncent en général un changement dans notre vie et que tous les changements ne sont pas négatifs, loin de là..Il vaut mieux aussi éviter de rester seul et faire appel au soutien des personnes qui nous aime, parler de ce qui nous arrive, nous permet aussi de prendre du recul et de mieux accepter la triste réalité..
 
Il nous faut garder les yeux ouverts sur l'avenir et avoir le regard clair pour voir ce qui peut se profiler pour nous...

Quand on réfléchit , toutes les situations "brutales" qui amèneraient à reprendre l'alcool le contre indiquent. Une rupture affective ou conjugale par exemple conduit fréquemment à l'alcool. Non seulement il n'arrangera rien mais son rôle d' anesthésique ne joue pas longtemps. 
Ensuite on s'enfonce et l'image de déchéance qu'on (s')offre vient justifier la rupture ... C'est la double peine ! 
 
Sans alcool on rencontre aussi de malheurs , on affronte des deuils, mais dans la majorité des cas on n'a pas à s'en imputer la responsabilité ( accident ou rupture). Ça devrait nous détourner ... mais  souvent la souffrance est telle qu'on ne sait plus raisonner.

Oh que oui je me pose parfois cette question Shale, et tes écrits me rassurent, car c'est vrai que reprendre les bières ne m'aiderait en rien. Mais ça va me prendre du courage, beaucoup. Parfois, les jours ou je me sens moins bien, plus triste, sentiment de creux à l'intérieur, je pratique la patience. J'accepte ce coup de mou et sa durée, et ça passe. Avant, je buvais. La même chose lors des conflits au travail ou avec mes proches, j'accepte la colère et sa durée, et ça passe. C'est une pratique en soi. J'imagine maintenant une véritable mauvaise nouvelle. J'aurais besoin du soutien par les pairs si ça m'arrivait présentement, ça, j'en suis sûr :-)

Merci Shale !

Dans des moments d'extrême souffrance, je ne sais pas si la raison peut nous aider parce que plus rien ne compte que la douleur alors j'imagine qu'une personne proche pourrait nous détourner de cet appel de l'alcool, je crois que ça doit être très dur de ne pas succomber si on est seul face à cette détresse. Mais si on est hors alcool depuis longtemps, je ne pense pas non plus qu'on prendrait le verre pour gérer ,on a acquis au fil du temps d'autres reflexes pour gérer. La seule chose je pense qui pourrait me mettre le doute, c'est le décès d'un de mes enfants, je crois que là, ce serait tellement insupportable que seule la mort pourrait me soulager .j'ai vécu des situations très dures depuis mon abstinence et je n'ai jamais songé à l'alcool mais je n'étais pas dépendante physique, cela change peut être la donne.

J'ai ressenti une peine immense lors du décès de mon frère, de préparer ses obsèques ont été un véritable calvaire. Une seconde l'appel de la flasque de whisky que j'avais retrouvé par hasard dans ces piles de vêtements que je choisissais pour son dernier voyage m'a fait douté...une seconde! Une fois vidée cette saleté n'allait en rien me le ramener.
Par contre, pour ma fille s'il lui arrivait de décéder avant moi, je crois que j'irai me "défoncer" dans le sport, jusqu'au bout de mes forces physiques pour calmer si je le peux ce chagrin sans fond.Anesthésier cette peine par l'effort physique au delà de toute réflexion mentale.

Anesthésier sa peine par l'effort physique, je n'avais pas pensé à ça, mais oui, tu as raison, c'est sans doute aussi un moyen de se sortir d'une souffrance insurmontable....

Elle est à mon avis la plus saine, et "animale" aussi! tu hurles, tu extériorises ta souffrance par une espèce de délivrance physique! Quelque part tu "reprends" indirectement des endorphines...

je pense que les médicaments seraient d'une grande aide dans ces moments de souffrance pour calmer la douleur mais il ne faudrait pas que cela devienne là encore une dépendance  Le sport, pourquoi pas si on en est capable, personnellement,la souffrance me plie en deux et me cale en, position foetale dans le coin d'une pièce

Pour ma part, je ne choisirais pas le sport non plus, mais sans doute un médicament....

Médicaments ou sport l'important c'est l'acceptation et tout ce qui accompagne le deuil.
 A chacun d'y trouver son compte en fonction de ses aptitudes, caractère, et un mixte des deux pourquoi pas. 
Mais n'oublions pas que nous avons aussi des ressources incroyables enfouies en nous qui peuvent se révéler aussi le moment venu.

J'ai l'impression que la notion de "cas grave" évolue aussi beaucoup en
fonction de la longévité du zéro alcool, ou du hors alcool.
Dans le sens où cette durée nous a permis de passer en revue pas mal 
de cas graves, avec des solutions différentes.
Sport, médicament, boulot, sorties, on sait comment ça marche.

Et on sait aussi que l'alcool est un échec face à une situation.
"Grave" a des degrés. On a eu le temps de réfléchir à ce qui est insurmontable,
voire d'en avoir eu un aperçu.
(là je parle juste pour moi)
Et pour l'insurmontable, ce n'est pas à l'alcool que je pense, mais à un 
suicide beaucoup plus rapide.

À partir du moment où on a intégré l'alcool comme "dans une vie d'avant",
et qu'on a fait le boulot après le sevrage, je ne suis pas sûre que ce soit
l'alcool qui refasse surface.

Bonjour.

Pour ma part je me connais beaucoup mieux aujourd'hui qu'il y a deux ans, mais je suis bien incapable de prédire comment je pourrais réagir dans les cas évoqués, en matière de douleur.

Comme je travaille beaucoup pour démonter les mécanismes qui m'ont conduit à la picole, je pense qu'aujourd'hui l'option biture ne serait pas envisagée ou vite repoussée, mais je ne sais pas si je serais un "héros" pour autant...

Ceci dit, après les épreuves affrontées pour arrêter, nous savons mieux que d'autres qu'il est finalement plus facile d'accepter ce qui nous traverse, sur le moment, que de lutter contre sa propre nature...

Prenez soin de vous