Suis-je dépendant de l'alcool ?

Suis-je dépendant de l'alcool?

Si parmi les exemples suivant vous vous retrouvez dans au moins trois situations, la dépendance semble bien être là et vous n'avez plus que le choix de vous soigner ou de couler complètement.

-Vous tenez de mieux en mieux l'alcool, vous pouvez boire quatre verres pendant que vos amis n'en boivent qu'un et vous ne vous sentez pas alcoolisé.
-Quand vous commencez à boire, vous ne pouvez plus vous arrêter . Si vous essayez de ne plus boire, vous aller être en état de manque avec tremblements, crises d'épilepsie, anxiété énorme, malaise généralisé très profond. Ce sont en fait les symptômes du sevrage.
-vous n'arrivez plus à contrôler la quantité d'alcool que vous buvez. Tant qu'il y en a, vous allez boire sans être malade et en tenant le coup, c'est la tolérance qui caractérise la dépendance alcoolique.
-vous n'avez qu'une peur, c'est de manquer d'alcool. Vous passez votre temps à trouver de l'alcool, à le cacher pour ne pas risquer d'en manquer. Vous l'achetez en changeant constamment de magasin de peur de vous faire remarquer. Votre emploi du temps et vos trajets sont en général faits en fonction de l'endroit où vous pourrez acheter une bouteille.
-Au bout d'un certains temps vous savez que votre consommation n'est pas normale et vous essayez d'arrêter ou de diminuer les doses, mais nous n'y arrivez pas. Vous vous levez le matin décidé à arrêter et le soir vous êtes aussi alcoolisé que d'habitude.
-arrive le moment où vous commencez à avoir des ennuis de plus en plus importants, sur le plan familial, travail, vie sociale. Les ennuis s'accumulent et vous poussent à boire encore plus.
-vous n'avez plus d'autres loisirs en dehors de l'alcool.
-malgré les problèmes physiques ou neurologiques qui commencent à apparaître, il vous est impossible d'arrêter de boire.
-vous niez votre consommation et prétendez boire dans la moyenne. Vous jurez vos grands dieux que vous pouvez arrêter quand vous le voulez, que l'alcool n'est pas un problème pour vous, pourtant au fond de vous, vous savez bien que si c'est un problème et un problème qui vous angoisse de plus en plus…

Là, il s'agit surtout de dépendance physique, les symptômes sont moins prégnants dans la dépendance psychologique.

Pour la dépendance psychologique je dirai:

- vous ne pouvez pas tenir plus de 4 jours sans ressentir le manque qui se traduit par des pensées d'alcool de plus en plus prenantes
- sueurs nocturnes et amnésie 
- Choisir ses invitations en fonction de l'heure et des gens qui y seront ,des gens qui boivent et qui ne feront pas de reproche
- Boire seul et cacher ses bouteilles
- ne pas pouvoir garder une bouteille ouverte sans la finir
- finir les verres des convives
- Le premier verre entraine les suivants jusqu'au black out même si ce n'est pas tous les jours

Que de souvenirs .... 
- pendant les vacances , à 11 h , se frotter les mains en déclarant "c'est l'heure de l'apéro" 
- de retour du travail, vers 20 h , se servir immédiatement un verre de Kir 
- attendre ses invités en déclarant "allez on attaque ça va les faire venir" 
- après un "pot" au travail , être réveillée par le conducteur du métro au terminus de la ligne ... (et découvrir que c'était le dernier métro ).   

Quand j'y pense c'est ça qui me revient spontanément  en mémoire et aucun souvenir joyeux .

béatrisse1 a écrit:Que de souvenirs .... 
- pendant les vacances , à 11 h , se frotter les mains en déclarant "c'est l'heure de l'apéro" 
- de retour du travail, vers 20 h , se servir immédiatement un verre de Kir 
- attendre ses invités en déclarant "allez on attaque ça va les faire venir" 
- après un "pot" au travail , être réveillée par le conducteur du métro au terminus de la ligne ... (et découvrir que c'était le dernier métro ).   

Quand j'y pense c'est ça qui me revient spontanément  en mémoire et aucun souvenir joyeux .

Souvent ces terribles souvenirs qui nous ramènent à nos souffrances, nous tiennent éloignés d'une ré-alcoolisation.

Même au bout de 23 ans, ce genre de petits souvenirs a encore le don de me mettre mal, remarque c'est une bonne protection..

SHALE a écrit:Même au bout de 23 ans, ce genre de petits souvenirs a encore le don de me mettre mal, remarque c'est une bonne protection..

" ...Que si j'avais la force de bien m'en souvenir, je pleurerais longtemps la main contre mon cœur..."Oui, pour moi cultiver ces souvenirs douloureux permet de nous mettre à l'abri. Je ne me lève pas tous les jours avec de mauvais souvenirs en tête, mais lorsque je me donne la peine de me souvenir de ces jours horribles, lorsque j'évoque certaines scènes, certaines réactions, certaines attitudes...Elles ont beau être liées à ma jeunesse, je n'ai aucune nostalgie, mais juste une souffrance qui monte en moi comme la mer, " et laisse en refluant sur ma lèvre morose le souvenir cuisant de son limon amer..." Oui, ces souvenirs auraient tendance à me mettre à l'abri...

c'est aussi le bienfait du forum pour moi, quand je lis les témoignages poignants et plein de détresse des membres qui arrivent ou même qui sont anciens d'ailleurs, ça me rappelle d'où je viens et ce que je ne veux surtout pas revivre. Ce qui a été très dur pour moi il y a quelques temps, c'est d'entendre mon fils de 16 ans me raconter que l'ivresse lui avait fait faire n'importe quoi, appeler des gens qu'il n'appelait plus, raconter des choses intimes qu'il n'aurait jamais raconté en temps normal,pleurer comme un bébé dans les bras d'une copine et le regretter amèrement le lendemain.
Tout cela me rappelle et me protège contre une ré alcoolisation qui serait susceptible de ramener la rechute.
Mais outre le fait de voir tout ce que j'ai fait sous alcool , je me souviens aussi de tout ce que je ne subis plus depuis que je ne bois plus,je crois qu'il vaut mieux regarder ce coté de la médaille 

Mais tel n'est pas le sujet du post ...

Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.
Beaudelaire!!!
je constate que tu adores les poètes!!!
juste comme ça au passage!
Sinon je suis d'accord avec vous sur tout!

Oh oui tulipe, j'aime la poésie et souvent elle emplit ma tête...