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Le malade alcoolique et le soignant

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Le malade alcoolique et le soignant Empty Le malade alcoolique et le soignant

Message  SHALE 24/7/2020, 10:01

[ltr]Le malade alcoolique et le soignant
Quand un malade alcoolique se décide à aller consulter ce n'est pas pour les raisons que l'on peut imaginer.
En général c'est pour:
-s'entendre dire qu'il n'est pas alcoolique
-chercher une recette miracle
-entendre que c'est la faute des autres s'il boit trop
-savoir comment faire pour continuer à boire, même avec un médicament s'il le faut
-pouvoir dire à sa famille que ça y est, il a consulté quelqu'un qui est d'accord avec lui
-pouvoir répondre à une convocation de justice;
Mais le malade alcoolique qui consulte un soignant n'est jamais dans la démarche espérée par les soignants justement…Il consulte pour lui et surtout pour pouvoir continuer à boire, souvent il consulte pousser à bout par son entourage.
Se pose alors pour le thérapeute la question de comment savoir parler à ce malade alcoolique.
Tout d'abord la première chose à faire c'est de l'écoute et de l'écoute non jugeante….
Surtout ne pas mentir à un malade alcoolique, le mensonge il connaît et ne sera pas dupe. Il me semble nécessaire de toujours considérer le malade alcoolique comme responsable
, sinon c'est l'infantiliser et c'est ce qu'il recherche dans le fond.
Ne jamais amener un malade alcoolique à avoir honte de ce qu'il a fait, ça ne servirait à rien sinon à le pousser à boire un peu plus. Lui donner des médicaments anxiolytiques ne servira à rien, s'il les prend avec de l'alcool, ce qui est certain, ils seront inefficaces…
On ne peut pas non plus lui proposer de psychothérapie tant qu'il boit, ce serait l'alcool qui parlerait à sa place et ça n'aurait aucun effet sur l'amélioration de la situation.
Alors que lui dire: pour le malade , la solution c'est l'alcool, pour le soignant l'alcool c'est le problème….
Il va falloir trouver un terrain d'entente entre ces deux extrémités.
D'abord instaurer un climat de confiance qui l'amène à revenir et à prendre confiance dans le soignant mais aussi en lui.
L'amener à se rendre compte de ce qui l'empêche de vivre normalement et lui faire comprendre peu à peu que ce ne sont pas les autres qui lui gâchent la vie mais lui-même avec l'alcool…
Il me semble nécessaire de prendre tout le temps qu'il faut pour l'amener doucement à voir l'alcool comme un problème et non plus comme une solution….Il y a la nécessité d'informer ce malade sur ce qu'est la maladie alcoolique et surtout sur ce qu'est la dépendance, s'il accepte d'entendre ça, le chemin est moitié fait….
Ensuite lui faire connaître tous les outils qui peuvent l'aider à s'en sortir, si tant est qu'il soit dans la disposition de se soigner, si on lui impose, ça ne marchera pas, il faut que la demande vienne de lui….Cette demande finit toujours par arriver si la confiance est assez grande pour qu'il revienne régulièrement vers le soignant.
Ainsi, peu à peu, on avance vers une sortie de l'alcool sans pouvoir dire quand et où elle aura lieu…..[/ltr]
SHALE
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