lutte contre l’alcool
































Qui est en ligne ?
Il y a en tout 82 utilisateurs en ligne :: 4 Enregistrés, 0 Invisible et 78 Invités :: 1 Moteur de recherche

Coccinella, Eloïse 11, nicole84, Palade

Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 265 le 11/6/2012, 17:08
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Alcoolisme au féminin en temps de confinement..

Aller en bas

Alcoolisme au féminin en temps de confinement.. Empty Alcoolisme au féminin en temps de confinement..

Message  tulipe noire 1/4/2020, 18:05

https://www.aufeminin.com/news-societe/l-alcoolisme-vu-par-des-femmes-en-temps-de-confinement-s4010772.html



rie : Depuis le début, j’ai beaucoup de compassion pour les femmes alcooliques et je pense aux personnes qui viennent tout juste d’arriver aux Alcooliques Anonymes. Je me revois à mes débuts dans l’association avec mes obsessions concernant la boisson, qui étaient tellement présentes. J’avais cette chance d’aller aux réunions, de sortir. Imaginer que ce confinement aurait eu lieu il y a 20 ans quand j'étais malade, je me dis que j’en serais morte. L’alcool c’était mon compagnon, mon antidépresseur, il remplissait le vide. J’ai des souvenirs de ma vie d’avant, quand je buvais, et c’était la culpabilité, la peur de l’autre, la solitude, un manque d’estime de soi affreux et l’incapacité d’entrer en contact avec les autres sans la boisson chaque jour. Ce mélange de sentiments permet à l’alcoolisme de s’implanter encore plus. De repenser à cela, je suis très émue. Le pire, c’est que je pensais que l’alcool me soignait mais bien sûr il m’emmenait vers une situation de déchéance. J’oubliais d’aller chercher mes enfants au conservatoire, par exemple. En confinement, j’imagine les stratagèmes pour cacher l’alcool par tous les moyens, quand on est dans un cadre familial. N’oublions pas les relations avec le conjoint qui peuvent déraper. Un cauchemar éveillé !

Il faut se dire : aujourd’hui, je suis confinée pour 24h, il ne faut pas penser à combien de temps cela va durer, vivez votre vie jour par jour. C’est quelque chose de magique, moi, cela m’a aidé. Il ne faut pas fantasmer sur ce qui va se passer dans une semaine ou dans un mois. Vivons ce jour actuel le mieux possible. Du coup, je trouve que le confinement passe facilement. Repoussez le premier verre et petit à petit cela va vous permettre de construire une abstinence solide. On m’a donné une image à me remémorer dans mon combat : si je bois une goutte d’alcool, c’est comme si je me jetais sous un camion à pleine vitesse.

Quels conseils voulez-vous apporter ?

Virginie Hamonnais : Pour moi, ce qui est contre-productif, c’est l’entourage qui va essayer de surveiller la personne alcoolique, maîtriser sa consommation et essayer de la raisonner. De nombreuses associations déconseillent cette façon de faire car cela envenime le désir de consommer de l’alcool. Se sentant "poursuivies", ces femmes vont se replier sur elles-mêmes et peut-être boire encore plus en cachette. Cela est destructeur et peut emmener à des violences. Des discussions s’imposeront et des prises de conscience aussi.
Il faut que l’entourage soit compréhensif dans cette période et garde le lien. Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire. Arrêter de boire, cela ne peut venir que de soi, ce fameux déclic.

Il y a un problème majeur quand on est alcoolique, on perd la notion du temps, on ne pense qu’à boire. On dort puis on se réveille pour reboire. Avec cette vie qui s’est arrêtée, la maladie est encore plus forte. Pour les personnes seules, il faut que les voisins qui sont au courant de l’alcoolisme tapent quelques fois à la porte pour avoir des nouvelles et "imposer" une sorte de rythme. Pour les personnes, comme moi, qui sont sorties de cet enfer, il est important d’aider et de soutenir. Je ne retomberai plus dans ce poison mortel.

Marie : Avec plusieurs amies, qui sont des anciennes comme moi dans l'association, on reste en contact avec les nouveaux. La permanence téléphonique est toujours en place 24h/24h (le numéro est le 09 69 39 40 20) et nous nous relayons pour prendre à domicile ces appels. On bascule ainsi le numéro de la permanence aux domiciles des A.A volontaires. J’ai eu de nombreux appels au secours. Je donne aussi mon numéro de portable pour des appels à tout heure. Il y a aussi les visio-réunions qui sont disponibles sur le site Alcooliques Anonymes France ainsi que sur l'InterGroupe Paris Banlieue des Alcooliques Anonymes. Effectivement, cela est peut-être moins bien de que voir les amies en direct mais l’entraide est là. Je peux vous dire que même avec mes années d’abstinence, parler m’aide encore aujourd’hui. Pour se sortir de l’alcoolisme, il faut affronter le fait que c’est une maladie et être prête à avoir envie de se soigner mais cela ne vient pas tout de suite, il y a un long cheminement.

La mode des apéros virtuels, un risque de plus ?

Virginie Hamonnais : Au départ, c’est tout à fait normal, l’alcool est un lien social très français. De ces apéros, il y a une banalisation de la consommation de l’alcool. Et puis le fait de rester à la maison, de ne plus avoir vraiment d’horaire ou de travailler avec son petit verre, ce qu’on ne pouvait pas faire avant, c’est dangereux. L’alcool devient cet anxiolytique à portée de main. On boit et on se sent mieux, plus léger. Cela répond à un besoin psychique de la personne, la boisson s’installe dans la vie, au quotidien. Et pour en sortir, cela sera compliqué. Il ne faut pas banaliser l’alcool, c’est un produit qu’on peut se passer. Dans ce moment de confinement, il faut trouver des ressources qu’on a en soi. On peut gérer ses émotions, garder un rythme de vie. Il faut aussi savoir que l’alcool baisse les défenses immunitaires donc nous devenons plus sensibles au coronavirus ou à d’autres microbes. De plus, quand on est alcoolisée, nous ne faisons plus attention aux gestes barrières. L’alcool c’est faire des choses qu’on ne ferait pas si on n’était pas dans un état d’alcoolisation massive ou régulière.
Marie : On peut bien sûr faire ces apéros sans tomber dans l’excès. J’ai des groupes Whatsapp de mon club de sport, de lecture, où il n’y pas des alcooliques et qui font ces rendez-vous. Moi je n’y vais pas. Tant qu’on n’a pas la maladie, ce n’est pas dangereux.

Certains pays interdisent la vente d'alcool pendant cette crise sanitaire pour lutter contre les violences domestiques. Est-ce une bonne initiative ?

Virginie Hamonnais : La consommation d’alcool devient un anxiolytique pour calmer sa douleur, ses angoisses, c’est là où est le piège. On pense maîtriser l’alcool mais c’est lui qui finit par vous maîtriser. D’un besoin psychique vous en arrivez à un besoin physique. Le gouvernement qui laisse les cavistes ouverts, je ne comprends pas, c’est un produit de première nécessité ??? On laisse les bureaux de tabac travailler, d’accord, mais je n’ai jamais vu quelqu’un qui fume cinq paquets par jour de cigarettes devenir violent avec ses proches. Par contre, boire deux bouteilles, évidemment on devient très triste puis colérique.
Il faut aussi savoir qu’une alcoolique ne peut pas arrêter l’alcool du jour au lendemain car il y a des risques de problèmes cardiaques et des déliriums très minces qui peuvent mettre la personne en détresse. Pour stopper sa consommation, il faut avoir une prise de conscience mais la période n’est pas propice à cela. En contexte normal c’est déjà difficile donc aujourd’hui…

Marie : L’alcoolique se débrouillera toujours pour avoir de l’alcool. Dans les pays qui interdisent la vente d’alcool des circuits parallèles se forment. L’obsession peut se créer si la personne n’est pas dans une optique de sevrage voulu. Je ne suis donc pas sure du résultat
Selon Laurent, un autre membre des A.A, "les 600 réunions en France des Alcooliques Anonymes deviennent en temps de confinement une trentaine de réunions zoom (visioconférence) par semaine. Elles commencent à 8h, puis elles ont lieu vers 10h, 14h, 16h et 20h. Les horaires peuvent aussi changer. Les participants sont ainsi connectés à une centaine de personnes. Nous voyons de nombreuses connections. Cette crise apporte du stress donc savoir qu’à n’importe quel moment de la journée on peut rejoindre une conversation, c’est un grand soutien".
tulipe noire
tulipe noire
Super Tchatcheur
Super Tchatcheur

Féminin 12/04/2013

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum