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Le mépris du corps médical vis à vis du malade alcoolique...

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Message  SHALE 12/2/2020, 16:27

Le mépris du corps médical à l’égard des alcooliques

J’ai commencé à toucher mon fond lors de mon premier coma éthylique. Je me suis retrouvé en fin de soirée, pas vraiment dans le coma, j’étais encore semi consciente, mais je ne tenais plus debout, j’avais du mal à respirer, une tension très basse et j’avais à fois chaud et froid.

Le docteur est venu est m’a envoyée de suite en gastro-entérologie.

Là, après maints examens j’ai appris que j’avais une stéatose alcoolique, une hépatite alcoolique et que j’avais fait un coma éthylique.

Ils allaient me garder 10 jours, le temps d'un sevrage en fait, mais ça je ne l’ai appris que par la suite.



[ltr]Nous étions deux femmes alcooliques dans ce service.[/ltr]


Nous étions reléguées toutes les deux au fond du couloir.

On parlait ouvertement de la chambre des alcoolos…


[ltr]Les médecins qui faisaient leur visite, parlaient devant nous mais comme si nous n’existions pas.[/ltr]


J'ai vraiment compris alors, que même pour le corps médical, l'alcoolisme c'était la maladie de la honte…J'ai eu du mal à m'en relever…
jamais un seul docteur, internes ou autres ne nous a demandé notre avis, des précisions ou autre. Ils nous ignoraient ostensiblement.

Il y en a même qui disaient que de toute façon, on boirait dès que nous aurions franchi les portes du CHU, qu’un alcoolique ne peut pas se passer d’alcool, ou que l’alcool coûte cher à la sécurité sociale !

Ils ont prévenu mon mari sans précaution et avec un certain mépris que j’étais alcoolique gravement atteinte, au point que ma vie pouvait être mise en danger…

Nous n’avons jamais eu un mot de compassion ou d’encouragement de leur part

Les infirmières étaient nettement plus sympathiques mais se contentaient de nous faire la morale, Ce qui prouvait aussi qu'elle ne connaissait pas la maladie alcoolique.

Ces dix jours d’horreur que j’ai passé à l’hôpital, ce mépris qui renforçait celui que je ressentais déjà pour moi, tout était fait pour que je n’ai que l’envie de boire très vite un verre d’alcool pour oublier tout ça…

Néanmoins, je pense que c'est là que j'ai touché le fond…

Tout ça se passait il y a plus de 20 ans, mais ayant entendu depuis d'autres témoignages de personnes hospitalisées, je n'ai pas l'impression qu'il y ait eu beaucoup de changement...
SHALE
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Message  Invité 13/2/2020, 00:06

Je suis entièrement d’accord avec toi, et les choses ont hélas peu changées.

Déjà il faudrait que dans les facs de médecines, les formations d'infirmiers, aide soignant etc.. ils aient une formation approfondie sur la maladie alcoolique. (aspect, causes, effets traitements, cause de mortalité, psychologie etc..). Et je peux te dire que nous en sommes loin.

Or ces modules sont réduits à leur plus simple expression. ( à savoir quelques heures de cours uniquement sur tout un cursus). Ce qui es anormal le médecin étant le premier contact qui peut détecter et orienter. Mais ils ne connaissent pas la maladie.. On boit on est poivrot. Tu l'as très bien expliqué.

Seuls les addictologues sont formés, or on les trouve car il y en a  dans les centre de cure post cure et certains rares grands hôpitaux. Certains mais trop peu ouvrent un cabinet dans une ville. Mais ils sont tous débordés et souvent ont du mal à répondre à la demande.

Je vais te citer un exemple, une femme découvre qu'elle est enceinte, le généraliste, le gynéco va lui dire stopper la cigarette cela est mauvais pour le fœtus. Aucun ne dit et aussi ne buvez plus un verre d'alcool.

Alors que l'alcool fait des ravages aussi sur un fœtus.

La question a ce jour est comment faire bouger les lignes, et faire avancer les choses, comme ils ont su le faire avec la cigarette, et qu'ils font avec les drogues.

De nos jour les plus mobilisés sont les MA, les associations de MAB, et autres associations etc... Mais c'est un peu le pot de fer contre le pot de terre, car derrière il y a le lobby du vin et des spiritueux, et ils sont très forts.

Dans ma campagne au super marché a peu près deux fois par mois il y a des représentants avec dégustation gratuite de vin, whisky vodka spiritueux et au moment des fêtes c'est tous les jours. Payés par les marques elles mêmes, et offrent des réductions à qui achètera.
Par contre sur les jus de fruits personne....

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Message  SHALE 13/2/2020, 10:23

Tu as raison Balou, j'ai un peu l'impression que c'est le pot de terre qui se bat contre le pot de fer.....Quand tu sais aussi que chez les soignants, médecins y compris, il y a un fort taux d'alcoolémie, tu te dis que là aussi, une meilleure connaissance de cette maladie les aiderait à ne pas consommer car même si souvent ils prennent de l'oxygène pour être capable de travailler, l'alcool est toujours dans leur sang....C'est vraiment un gros problème que le corps médical soit aussi peu impacté par la maladie alcoolique, je ne sais pas s'il en est de même avec la cigarette, je ne pense pas.... Crying or Very sad
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Message  Invité 13/2/2020, 11:48

La cigarette il y a encore des médecins et personnel hospitalier qui en consomment, mais moins car il y a eut beaucoup de préventions.

Normalement je dis bien normalement dans un hôpital un soignant ne doit pas fumer en tenue durant sa pause il doit se remettre en civil, si je peux dire. Règle hélas peu respectée.
Le cadre de santé à l’hôpital ou bosse Denis, la cadre leur fait la chasse s'ils fument en tenue, et leur fait écraser la clope.
mais cela est hélas pas partout.

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