Aider un malade alcoolique

Aider un malade alcoolique.
 
Je reviens sur ce sujet car c'est sans doute la notion la plus difficile à comprendre pour les proches des malades alcooliques.
Quand on pense à l'aide qu'on peut apporter à un malade alcoolique, on se voit :
-l'aider à se relever quand il tombe
-lui porter secours quand il est malade à cause de ce qu'il a bu
-lui éviter les ennuis en appelant son travail par exemple pour dire qu'il ne viendra pas.
-nettoyer les dégâts qu'il a pu faire alcoolisé.
-aller voir le médecin pour lui.
-parfois aller même lui acheter de l'alcool…
 
J'en oublie sans doute, mais les proches qui agissent de cette manière n'apportent aucune aide en fait, ils sont eux aussi prisonniers de l'alcool autant que le malade alcoolique. Leur vie tourne aussi autour de la bouteille et c'est tout. Ils s'oublient complètement pour que le malade alcoolique puisse boire tranquille, car en fait c'est ce qui se passe.
Comment un alcoolique peut-il se rendre compte que l'alcool gâche sa vie si son entourage fait tout pour le protéger des ennuis qu'il pourrait rencontrer à cause de ce produit??? Il peut continuer à boire tranquille, parfois on lui apporte même les boissons à domicile..
Vous aurez compris, pour aider un malade alcoolique, il faut faire tout le contraire….
Il faut le laisser responsable de sa maladie...Il casse quelque chose, il vomit sur le tapis ou ailleurs, c'est à lui de nettoyer, vous laissez tout en l'état. Il n'est pas capable d'aller travailler, c'est à lui de téléphoner pour prévenir. Il doit voir le médecin, c'est aussi à lui de l'appeler pas aux proches.
Les proches doivent pratiquer ce qu'on appelle en alcoologie le "détachement", je vous en mets la définition ici:
 
Le détachement...
Je voudrais préciser ici le sens précis de ce mot en alcoologie. Nous l'employons souvent pour l'entourage des malades alcooliques mais il peut être mal compris.
 
Dans ce cas, il a un sens très particulier. Le détachement, c'est le contraire de l'indifférence. Etre détaché ce n'est pas ne plus aimer, c'est aimer différemment, en prenant de la distance vis à vis du comportement, non de la personne. Il ne s'agit pas d'abandonner l'alcoolique mais simplement de ne plus se laisser entraîner dans les crises qu'il a suscitées, de ne plus faire les choses à sa place, qu'il s'agisse de payer ses dettes, de l'aider à ne pas perdre son boulot en mentant pour lui, de réparer ses bêtises, mais au contraire de le considérer comme responsable de sa conduite et de la manière dont il doit gérer sa maladie.
C'est reprendre notre liberté pour lui laisser la sienne.
 
Ce n'est pas facile, il ne faut pas se laisser submerger par la colère, le ressentiment ou les illusions. Ne pas être dupes de ses mensonges et le lui faire savoir mais sans manifester de reproches, en le laissant dans sa maladie. Il faut aussi énormément se protéger car c'est quelque chose de très dur à assumer, on se sent très vite coupable, mais il faut vous dire que c'est le seul moyen d'aider votre proche malade alcoolique à toucher son fond et à avoir enfin envie de s'en sortir. C'est aussi le seul moyen de ne pas vous laisser entraîner avec lui dans sa maladie et de ne pas devenir co dépendant.
Je suppose que ce texte va provoquer des réactions, n'hésitez pas à vous exprimer, pour ou contre d'ailleurs, mais dites ce que vous en pensez.

C'est exactement ce que mon ami a fait. Il m'a juste dit, je t'aime si fort, que jamais j'irai voir ailleurs, mais je ne peux rien faire pour toi, tu es la seule à prendre la décision de te soigner.
Il a donc déménage et pris son appartement à son nom, avant on vivait ensemble chez moi.Il a renoué avec ses amis, en sortant un soir par semaine, les autres on les passait ensemble.
Parfois il rentrait tard du travail et rangeait mes canettes ou autres bouteilles, après j'ai pris l'habitude de les mettre à la poubelle et de me rendre compte un peu plus du nombres de cadavres que je laissais partout aussi, un matin j'en ai meme pris peur!
Lors de mes soins, il ne disait rien, aucun commentaire. 
Et là il aurait presque envie de revenir à la maison, sauf que maintenant c'est moi qui ne veut plus .
Avec du recul, il n'a pas été egoiste , il c'est juste protége.

Mon mari a fait la même chose, il n'a pas quitté la maison mais il m'a laissée gérer ma maladie sans me donner de conseils...Il s'est lui aussi protégé...C'était la meilleure chose à faire, vu avec du recul...

mon conjoint a fait la même chose,il m'a demandé si je voulais qu'il m'aide,j'ai dit non alors il m'a laissé tranquille,il sortait beaucoup avec ses amis pour ne pas me voir avec mes yeux humides sans doute mais il ne rangeait jamais ce que je laissais traîner,je trouvais le matin mes verres à gauche à droite,les assiettes sales que je n'avait pas rangé,ou autres bourdes .. je devais faire face le matin et voir en face ce que j'avais oublié au réveil   Aucun reproche juste des regards qui en disant long 

mon ami ne m'a rien dit non plus (et cela le rongeait on en a parlé ensuite).

Il n'a pas quitté la maison, mais pour lui la solution devait venir de moi, il aurait respecté ma décision, cure ou autre.

Mais il avait compris que le déclic devait venir de moi.

Il a pratiqué le détachement, quand j'étais alcoolisé il refusait de me parler et allait dans la bibliothèque.

Quand j'étais sobre il me parlait.

Ton ami avait tout compris, c'est une chance pour nous quand l'entourage se comporte de la bonne façon, même si à l'époque on trouvait ça très dur!!!

je te donne mon avis.

sous alcool je ne voyais rien et ne comprenait rien.

quand j’étais alcoolisé, j'avoue avoir été content qu"il parte dans sa bibliothèque. Et qu"il ne me parle pas m’arrangeait

Je me sentais moins coupable de me resservir des verres.

c'est maintenant que je comprends