lutte contre l’alcool
La Vérité
3 participants
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La Vérité
Souris a mis ce matin une phrase intéressantes: ""Il faut toujours connaître la vérité, et parfois la dire." Khalil Gibran "
J'ai lu cette phrase d'une autre façon en la traduisant par il ne faut pas toujours dire la vérité même si on la connaît....
Il y a beaucoup de choses à en dire, notamment sur le plan de l'alcoolisme... Va-t-on parler de son alcoolisme directement à un malade ou va-t-on se taire ???? Et il y aurait bien d'autres exemples...
Avez vous des réflexions là dessus....
J'ai lu cette phrase d'une autre façon en la traduisant par il ne faut pas toujours dire la vérité même si on la connaît....
Il y a beaucoup de choses à en dire, notamment sur le plan de l'alcoolisme... Va-t-on parler de son alcoolisme directement à un malade ou va-t-on se taire ???? Et il y aurait bien d'autres exemples...
Avez vous des réflexions là dessus....
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La Vérité
Quand on plonge dans le monde alcool,on plonge aussi dans le monde du mensonge,de la cachotterie,de la manipulation et on n'a qu'un seul but: cacher la vérité
du coté du MA,ou du moins pour moi,ce fut aussi une terrible épreuve moi qui suis très droite et qui ne supporte pas de mentir,d'ailleurs,je n'ai jamais su mentir et je ne le fais que très rarement sauf durant ma période alcool je me sentais sale et "mauvaise"a cause de cela aussi,ça dégradait un peu plus mon image.
On ment pour se protéger,pour ne pas voir le regard de l'autre ou sans doute son propre regard,notre vie elle même devient alors un gros mensonge,c'est vrai que cette notion de vérité est très interessante dans notre parcours de MA
du coté du MA,ou du moins pour moi,ce fut aussi une terrible épreuve moi qui suis très droite et qui ne supporte pas de mentir,d'ailleurs,je n'ai jamais su mentir et je ne le fais que très rarement sauf durant ma période alcool je me sentais sale et "mauvaise"a cause de cela aussi,ça dégradait un peu plus mon image.
On ment pour se protéger,pour ne pas voir le regard de l'autre ou sans doute son propre regard,notre vie elle même devient alors un gros mensonge,c'est vrai que cette notion de vérité est très interessante dans notre parcours de MA
cristal- Admin
- 01/01/2009
Re: La Vérité
On ment pour se protéger mais aussi pour protéger les autres, tout dépend dans quel contexte on s'inscrit...
Il y a le mensonge de politesse, le mensonge amical pour protéger nos amis, en fait il ne protège rien du tout, et le mensonge social pour mieux s'intégrer dans un groupe, là aussi, son efficacité n'est pas prouvée.....
Il y a le mensonge de politesse, le mensonge amical pour protéger nos amis, en fait il ne protège rien du tout, et le mensonge social pour mieux s'intégrer dans un groupe, là aussi, son efficacité n'est pas prouvée.....
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La Vérité
Le malade alcoolique est aussi le roi des menteurs... Pourquoi nie-t-il à ce point là les quantités qu'il boit?? Par honte je pense, il n'a pas intégré qu'il était malade et voudrait passer pour quelqu'un qui n'a pas de problème alcool... Même devant son médecin, la plus part n'arrive pas à en parler, c'est là où on voit le poids que fait porter la société sur les alcooliques, beaucoup en sont retés à la honte, au vice, j'en passe et des meilleurs..
S'ils étaient conscients que c'est une maladie grave, ils auraient moins de difficultés à en parler librement...
S'ils étaient conscients que c'est une maladie grave, ils auraient moins de difficultés à en parler librement...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La Vérité
le problème,c'est que nous même avions cette vision de l'alcoolique avant de se rendre compte qu'on l'était,personnellement,je dois l'avouer,je jugeais un alcoolique,il était mis dans la catégorie "à ne pas fréquenter,mauvaise personne",je ne pensais pas qu'on ne pouvait pas ne pas s'arrêter de boire donc,si on buvait trop,c'est qu'on voulait trop boire.
Quand on ne connait pas la maladie,on ne peut pas imaginer la souffrance qui se cache derrière chaque personne qui boit trop.Avec cette vision personnelle du MA,je me suis pris la plus belle claque de ma vie quand j'ai su que j’étais comme eux,comme ces "mauvaises personnes" comme ces loques,ces personnes qui font peur avec leur langage incompréhensible,leur yeux de fous qui me faisaient si peur.Alors le mensonge devient indispensable pour ne pas être vu de cette façon,pour ne pas être ressentie comme des monstres,des méchants qui vont nous faire du mal.OUI,on se protège de cette image terrible en mentant même si on ne convainc que soi même
Quand on ne connait pas la maladie,on ne peut pas imaginer la souffrance qui se cache derrière chaque personne qui boit trop.Avec cette vision personnelle du MA,je me suis pris la plus belle claque de ma vie quand j'ai su que j’étais comme eux,comme ces "mauvaises personnes" comme ces loques,ces personnes qui font peur avec leur langage incompréhensible,leur yeux de fous qui me faisaient si peur.Alors le mensonge devient indispensable pour ne pas être vu de cette façon,pour ne pas être ressentie comme des monstres,des méchants qui vont nous faire du mal.OUI,on se protège de cette image terrible en mentant même si on ne convainc que soi même
cristal- Admin
- 01/01/2009
Re: La Vérité
çà me gêne cette notion de vérité concernant la maladie alcoolique.
En effet il y a mensonge, dissimulation de la part du malade, mais s'il
n'était pas atteint aurait-il besoin de nier ou de mentir?
"Il faut toujours connaître la vérité, et parfois la dire.", çà concernerait
la vérité de ce que pense celui qui se rend compte que quelqu'un boit trop..
Mais on n'ose pas, on ne se permet pas..
Pour moi, il y a plutôt : verbalisation ou silence.
La vérité, c'est le diagnostic, on est malade, atteint par un phénomène
qui nous dépasse et est devenu une maladie.
çà, c'est souvent après les soins et une abstinence installée qu'on est
en mesure de réaliser à quel point la maladie avait fait son chemin,
ses dégâts.
Même pour les autres, c'est quand ils voient (et estiment
d'après leurs critères de vérité à eux) qu'on s'en sort qu'ils peuvent associer
des faits à une réalité palpable: çà va mieux, ta vie a redémarré.
(Là çà devient une forme de vérité, au fur et à mesure, jamais absolue)
Vérité, çà sonne donneur de leçon. Réalité, c'est plus juste pour nous.
En tout cas c'est ce terme là que j'emploie quand j'en parle avec des gens touchés
par cette maladie qui se posent des questions, ou qui minimisent.
C'est juste un point de vue hein, question de termes importants pour moi
En effet il y a mensonge, dissimulation de la part du malade, mais s'il
n'était pas atteint aurait-il besoin de nier ou de mentir?
"Il faut toujours connaître la vérité, et parfois la dire.", çà concernerait
la vérité de ce que pense celui qui se rend compte que quelqu'un boit trop..
Mais on n'ose pas, on ne se permet pas..
Pour moi, il y a plutôt : verbalisation ou silence.
La vérité, c'est le diagnostic, on est malade, atteint par un phénomène
qui nous dépasse et est devenu une maladie.
çà, c'est souvent après les soins et une abstinence installée qu'on est
en mesure de réaliser à quel point la maladie avait fait son chemin,
ses dégâts.
Même pour les autres, c'est quand ils voient (et estiment
d'après leurs critères de vérité à eux) qu'on s'en sort qu'ils peuvent associer
des faits à une réalité palpable: çà va mieux, ta vie a redémarré.
(Là çà devient une forme de vérité, au fur et à mesure, jamais absolue)
Vérité, çà sonne donneur de leçon. Réalité, c'est plus juste pour nous.
En tout cas c'est ce terme là que j'emploie quand j'en parle avec des gens touchés
par cette maladie qui se posent des questions, ou qui minimisent.
C'est juste un point de vue hein, question de termes importants pour moi
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: La Vérité
Je réfléchis sur ce terme de réalité, mais ce que dit le malade alcoolique qui est dans le déni, ce n'est même pas la réalité, il sait très bien combien il boit et il sait aussi qu'il boit trop. En général il n'emploie pas le mot malade car il ne sais pas que c'est une maladie, mais il n'est pas dupe et sait très bien qu'il a un problème alcool. Pour ma part, je le savais depuis longtemps avant que mon alcoolisme soit diagnostiqué médicalement... Ma réalité , l'angoisse de ne pas savoir quoi faire et de savoir que je devenais difforme à cause de l'alcool, je la connaissais, mais ce que je disais, ce n'était pas la réalité, c'était la version que je voulais que ceux qui m'entouraient entendent, donc des mensonges...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La Vérité
C'est exact, en effet mensonge correspond. Vis à vis de nous même, et de
différence entre la "version officielle, les dires, que l'on construit pour ne pas
dire la réalité que tout le monde voit et sait.
Je disais çà en me plaçant surtout du point de vue du malade, donc du
mien pendant toutes ces années.
Je n'aime pas le terme "mensonge" en raison de la suspicion et de l'addition
qu'il suppose de la part de ceux qui l'emploient, sûrs de leur fait, sans se rendre
compte, eux non plus, que c'est une situation de désarroi total qui provoque
ces "arrangements" de version sur une même réalité.
Le malade qui consomme et se rend compte qu'il a passé la ligne rouge
panique, a peur, refuse de voir car c'est trop dur.
C'est pour çà qu'il "arrange" sa version, qu'il cache..
Quand on boit beaucoup on se sent seul, terriblement seul, et on n'a pas
envie de l'être encore plus. N'étant pas en état de choisir la parole,
la description, on arrange et on bidouille.
Venant de l'entourage, le terme "mensonge" condamne, du moins
c'est ainsi que je l'ai toujours perçu. Un mensonge appelle un aveu,
pas vraiment des explications.
Entre nous, c'est différent, cela n'a pas cette connotation de roublardise
intentionnelle et malveillante ("tu nous prends pour des cons ou quoi?")
véhiculée par les autres.
çà m'arrive souvent de reprendre quelqu'un qui dit "il/elle ment".
Parfois çà m'arrive de hausser le ton:
"il ne veut pas te dire, il ne peut pas, il n'ose pas, il a peur de te
dire ce qu'il vit, il minimise".
Je te l'accorde, je pinaille. Mais c'est sans doute parce que, fondamentalement,
pour moi c'est l'intention qui compte, et "menteur" condamne tout de suite, même
si çà décrit bien les situations.
différence entre la "version officielle, les dires, que l'on construit pour ne pas
dire la réalité que tout le monde voit et sait.
Je disais çà en me plaçant surtout du point de vue du malade, donc du
mien pendant toutes ces années.
Je n'aime pas le terme "mensonge" en raison de la suspicion et de l'addition
qu'il suppose de la part de ceux qui l'emploient, sûrs de leur fait, sans se rendre
compte, eux non plus, que c'est une situation de désarroi total qui provoque
ces "arrangements" de version sur une même réalité.
Le malade qui consomme et se rend compte qu'il a passé la ligne rouge
panique, a peur, refuse de voir car c'est trop dur.
C'est pour çà qu'il "arrange" sa version, qu'il cache..
Quand on boit beaucoup on se sent seul, terriblement seul, et on n'a pas
envie de l'être encore plus. N'étant pas en état de choisir la parole,
la description, on arrange et on bidouille.
Venant de l'entourage, le terme "mensonge" condamne, du moins
c'est ainsi que je l'ai toujours perçu. Un mensonge appelle un aveu,
pas vraiment des explications.
Entre nous, c'est différent, cela n'a pas cette connotation de roublardise
intentionnelle et malveillante ("tu nous prends pour des cons ou quoi?")
véhiculée par les autres.
çà m'arrive souvent de reprendre quelqu'un qui dit "il/elle ment".
Parfois çà m'arrive de hausser le ton:
"il ne veut pas te dire, il ne peut pas, il n'ose pas, il a peur de te
dire ce qu'il vit, il minimise".
Je te l'accorde, je pinaille. Mais c'est sans doute parce que, fondamentalement,
pour moi c'est l'intention qui compte, et "menteur" condamne tout de suite, même
si çà décrit bien les situations.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
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