Co-dépendance, culpablité, ras le bol

Et voilà...décembre 2015 et toujours pas plus avancée...

Avancée dans ma tête, oui, mais dans le concret je n'y arrive pas. Je lui ai dit que je ne l'amais plus et j'ai encore une fois promis une dernière chance ... au moins la troisième dernière chance. Je me trouve ridicule.

Pendant tout ce temps, j'ai juste appris à me détacher mieux, même s'il y a encore des énervements régulièrement. Il m'en veut parce que, quand il fait des promesses, je lui dis que je ne lui fais plus confiance. Le plus qu'il a tenu sans alcool depuis mon dernier post, c'est trois jours. Emotionellement je ne suis plus dans cette tristesse profonde, mais je sais de plus en plus que je ne veux pas terminer ma vie ainsi. J'aspire à la sérénité.

Mes enfants grandissent et ma moyenne s'en rend également compte... ma grande se rebelle, ma moyenne reste extrêmement gentille et ne veut surtout rien faire de mal dans nos yeux (comme moi avec mon père acoolique à l'époque).

Point positif: je fais parfois des trucs rien que pour moi, et ça fait un bien fou.

Surtout, continue à faire des trucs rien que pour toi. Laisse le gérer sa maladie comme il l'entend, tu ne peux rien faire pour lui tant qu'il n'a pas décidé de se soigner, alors pense à toi et à tes enfants, pour le moment, c'est le plus important...

l'important c'est que tu arrives enfin à te détacher,pas pour le faire bouger mais pour te protéger et enfin vivre pour toi.Les promesses,il ne les tiendra pas alors essaye d'accepter qu'il est malade et qu'il ne s'arrêtera pas de boire pour pouvoir avancer et vivre ta vie de femme,tu y as droit comme tout le monde.
C'est bien que tu soies revenue nous parler,n’hésite pas surtout

Je ne suis pas prête à dire que tu n'as pas vraiment avancée. Déjà, tu réussis à te détacher, à faire des choses pour toi et ça doit continuer ainsi.

Pour le reste, tu dois aller à ton rythme, si tu n'es pas prête à franchir le pas de la séparation, prends le temps qu'il faut pour analyser tout ça, mais sans te rendre mal ou malade de le voir se détruire. Lui seul peut choisir de se soigner, alors accepte sa maladie, mais n'accepte plus qu'elle influence ta vie.

Tu as bien fait de revenir et si tu en as envie, reviens quand tu veux, ça nous fera plaisir de te lire et de t'encourager et te soutenir au besoin.

Et voilà. Je l'ai quitté il y a deux semaines, mais c'est l'enfer. Nous cohabitons encore. Depuis l'annonce, à part une alcoolisation extrême le jour même, il ne boit plus. Maintenant, il en est au stade : "problème résolu, tout va bien, on a un futur brillant devant nous". Il y a encore moins d'un an, j'en aurai été heureuse. Ici, malgré la plus longue période sans alcool depuis que je le connais, je n'y arrive plus. Au bout de tellement de dernières chances et de promesses, je n'y crois plus. Je ne l'aime plus.

Comme monsieur est manipulateur, l'ambiance varie entre "Tout est de ta faute, de la faute de la grande, je suis anéanti, ma vie s'arrête, je ne dors plus, je ne mange plus, ..." et le fait de faire semblant de rien et d'évoquer des projets futurs comme si tout allait pour le mieux sans le meilleur des mondes. Il me bombarde de SMS, de coups de téléphone, de "je t'aime", de plaintes, de tout. Il m'accuse de détruire la famille, de traumatiser les enfants, etc. Je suis épuisée, oppressée, je n'aspire qu'à un chez moi calme et serein.

Il a pris RDV avec un alcoologue, mais dit déjà maintenant qu'il n'a pas de problème lié à l'alcool, puisqu'il ne boit plus depuis deux semaines et qu'il pourra sans doute reboire socialement à terme car il n'a pas de symptômes de sevrage. Que faire, comment réagir, comment être ferme sans aller tout le temps dans le confli, sans me poser des questions sur ma propre santé mentale?

Quand il te parle d'alcool, tu ne réponds plus, de toute façon, il dit n'importe quoi n'ayant que la connaissance qui l'arrange de la maladie alcoolique, ce qui veut dire qu'il ne la connaît pas... Alors tu continues ta route pour toi, sans tenir compte de tout ce qu'il peut te dire, tu ne lui réponds même pas, tu vis le quotidien, quand tu en as assez, tu sors faire un tour, mais surtout tu ne réponds à aucune de ses tentatives de séductions ou d'agressions....
Tu lui dis simplement que l'alcool a tué l'amour que tu as pu avoir pour lui, que maintenant, tu as autre chose à vivre....
Il faut tenir le coup car vous êtes dans le même appartement..... ça ne va pas être facile....Viens nous voir dés que tu flanches pour qu'on t'aide à tenir bon et à avancer...Gros bisous!

tu as fait un grand pas en te séparant,tu as enfin pris conscience que tu ne pourras pas le changer et que l'alcool sera toujours le plus fort,pour te sauver ,il fallait que tu franchisses le pas.Tu sais très bien que le MA ne supporte pas de rester seul avec l'alcool,il lui faut son co depéndant pour ne pas affronter ses démons tout seul,si il sent que le conjoint s’en va,il va tout faire pour le récupérer,tu en as eu la preuve: chantage,culpabilisation,menace,mensonge,promesses,larmes .... tout cela sont les armes du petit singe pour te faire replonger alors surtout,tiens bon et continue à faire des choses pour toi.
laisse le parler de projets ou autre,tu ne dis rien,tu ne contredits pas,ça ne sert à rien mais tu restes sur ta position de partir.

est ce que tu peux financièrement?tu cherches un logement?tu vas pouvoir partir bientot?
n'hésite pas à venir nous voir surtout,c'est un passage très difficile,j'ai connu la cohabitation et c'est très pénible à supporter  

on est là si besoin

Tu as franchi un grand pas en le quittant. Ce n'est pas une étape facile, mais je pense que dans ton cas, c'était essentiel. J'espère que tu pourras te trouver un appartement rapidement, ce sera plus sain pour toi.

C'est sûr que ton conjoint va user de toutes les astuces qu'il connaît pour essayer de te convaincre, mais ne flanche pas, car tout recommencera comme avant. Je l'ai vécu, je sais comment cela se passe. Ta décision est prise et tu t'y tiens.

Viens sur le forum si tu as des doutes, des questions, besoin de soutien, nous serons là.

Vivie, comment ça se passe ??? J'espère que tu tiens le coup et que ce n'est pas trop difficile pour toi...

Bonjour,

Cela reste extrêmement rude. Il y a deux jours, il a bu un verre d'alcool fort, à mon avis en essayant de le cacher, pour "dormir". Les discussions sont pesantes et épuisantes, il essaye de me convaincre à ne pas se séparer, avec des promesses et des culpabilisations. Du coup, il m'a parlé de suicide : est-ce du chantage affectif ou y pense-t-il vraiment? Il ne va clairement pas bien, mange et dort très peu et est très triste. Je me sens vraiment très mal également, mais je n'ai plus confiance. Je sais qu'il projète passer chez le médecin traitant pour avoir une aide pour dormir, je lui ai téléphoné ce matin (au médecin) concernant les idées noires, car je ne peux porter cela toute seule et une aide professionnele me semble tout à fait indiquée, je ne veux nullement qu'il se fasse du mal , cela reste le père de mes enfants que j'ai aimé très fort pendant de longues années. J'ai donné l'accord au médecin de dire que c'était moi qui avait appelé pour le prévenir, j'ai déjà peur de sa réaction. Je ne sais vraiment pas comment réagir à tout ça, sauf que je ne lui souhaite aucun mal mais que je ne veux plus me sacrifier.

Merci de vos réponses.

Bonjour Vivie,

"Malheureusement", ce "discours" au suicide est une sorte de chantage affectif... 
Qu'il aie des idées noires, c'est "normal"... l'alcool est un profond dépresseur, mais concernant ces menaces au suicide, c'est probablement une façon de te garder auprès de lui.

C'est bien normal que ça te fasse du mal, car tu n'oublies pas en-dessous de tout "ça" l'homme.... ce qui te répugne dans tout ça, c'est l'alcool et la façon dont il a transformé ton mari.

Courage 

Mamou a raison, il faut que tu sépares le malade alcoolique de l'homme que tu as aimé. Il est dépressif, comme Mamou te l'a dit, l'alcool, quand on est dépendant est un grand dépresseur, plus il en boit plus il a d'idées noires.
Le suicide à mon avis fait partie du chantage qu'il met en place pour te faire revenir...
Là, il faut que tu vives le plus possible loin de lui, que tu ne parles plus d'alcool avec lui sauf pour lui dire que l'alcool t'a volé ton mari et que celui que tu vois actuellement, tu ne l'aimes plus....

Je pense aussi que c'est du chantage émotif, car il doit s'apercevoir que les autres façons ne t'atteignent pas et tu y restes indifférente. Si tu avais vraiment peur, tu as bien fait d'en parler au médecin. S'il ne veut pas que les professionnels interviennent, il n'a qu'à pas formuler ce genre de menace. Alors s'il est fâché, tu peux lui dire que même si vous vous séparez, il reste le père de tes enfants et que tu as envie qu'il les voit grandir et que ces menaces ne changeront pas ta décision.

Se retrouver seul avec son alcool doit faire peur à ton mari, parce qu'il n'aura plus personne pour partager sa maladie et l'entraîner avec lui. Tu ne changes rien à ta décision, te trouver un logement demeure une priorité pour ne plus subir sa maladie et pour te mettre à l'abri.

Un centre de prévention au suicide m'a déjà dit qu'une personne qui dit clairement qu'elle va se suicider, passe très rarement à l'acte et que ce sont des appels à l'aide parce qu'ils souffrent et que c'est une manière d'attirer l'attention pour qu'on s'occupe d'eux. Il a de la peine, du ressentiment peut-être, alors en prononçant ces mots, il fait en sorte que tu culpabiliseras de le faire souffrir et de lui enlever la vie qu'il a pour que tu restes auprès de lui, essaie le plus possible de te protéger.

Il serait peut-être bien que tu consultes un psychologue, cela t'aiderait ou bien de rejoindre un groupe de parole pour anciens buveurs pour entourage. Il y en a sûrement dans ta région. Ils vivent ou ont vécus la même chose que toi, ils sauront t'apporter leur soutien aussi. Bien sûr, nous sommes là et tiens-nous au courant, n'hésite pas à poser des questions et à venir parler ici de ce que tu traverses. Toute seule, ce sera dur.

Si tu aimes lire, le livre Vaincre la codépendance de Melody Beattie m'a beaucoup aidé.