Le MA et la famille

La famille joue un rôle important en général dans la prise en charge du malade alcoolique.
On peut même souvent dire que l'alcoolisme est un mal familial tant les répercussions atteignent tous les membres de l'entourage.

Ce qui est très dur c'est d'agir pour soi, de se soigner pour soi, avec un entourage qui bien souvent est dans la co dépendance.

Il faut soit s'écarter de ces proches au risque de les rendre très malheureux, soit réussir à leur expliquer ce qu'est la maladie alcoolique et pourquoi le malade ne peut se soigner que pour lui.
La famille sans le vouloir a plutôt tendance à nous enfoncer dans notre alcoolisme en agissant avec nous d'une manière pas du tout adapté aux comportements du MA.

C'est là où il faut que la famille comprenne ce qu'est le détachement, c'est à dire aimer autrement, et non pas "ne plus aimer".
Il faut que l'entourage prenne de la distance avec la maladie, ne pas se laisser entraîner dans les délires et les colères du MA, le laisser gérer sa vie en tant qu'être responsable, même si on a envie de faire à sa place.

Si vous avez des expériences de ce style, des expériences où le MA est confronté à sa famille, à ses proches et tous les problèmes qui en ressortent, ce serait intéressant pour tous de les raconter.

mon experience avec mes parents est un peu differente puisque c'est avec eux que je buvais [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Au tout debut,c'etait avec maman,seule toutes les deux ds ma chambre.
Puis,plus tard,Avec papa,c'etait des longues soirées où nous refaisions le monde,parlant de tout et n'importe quoi.cela avait du sens au debut mais ça devenait du n'importe quoi a la fin puisque chacun parlait pour soi[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] maman partait alors,totalement exclue de notre monde alcoolique surveillant du coin de l'oeil le descente vertigineuse des bouteilles [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Quand mon frere etait là,c'etait beuverie a trois [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
c'etait notre relation avec nos parents [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] .

le lendemain,on avait les reproches de maman,la honte etait dejà là sans elle mais elle en rajoutait une bonne couche,ressortant toutes les bouteilles bues,avec de belles phrases qui tuent du style"mais quelle honte,tu vas tuer ton père,c'est a cause de toi qu'il boit,je ne te veux plus a la maison ...."mon frere lui,n'avait pas ces reproches d'ailleurs,c'etait tout pour moi [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
maman avait fini par attacher les bouteilles restantes en reserve ensemble avec du scotch pour qu'on y touche pas [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Quand j'ai cesse de boire,je n'avais plus rien a dire a mon père et je n'avais plus aucune raison d'y aller [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] J'ai alors compris que ma relation avec mes parents n'etait basé que sur l'alcool,mes parents etaient un moyen de boire,mes parents etaient l'alcool!!!

depuis mon abstinence,je les invite chez moi le midi (nous ne buvions que le soir)et mon frere m'a suivi ds l'abstinence un an après [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
papa boit toujours mais seul et bcp moins qu'entrainé par ses enfants et maman continue de boire en cachette [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

voilà ma relation avec mes parents face a l'alcool,si ils sont tres tres fiers de moi,ils ne m'ont aucunement aidé ds ma demarche de soins,surement que cela les renvoit trop a leur propre alcoolisme [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

La famille, dans la plupart des cas, ne peut pas aider le malade alcoolique, il y a trop d'affect entre eux, trop d'implications, c'est pour cette raison qu'il faut absolument une tierce personne, un docteur, un psy, un mab.

Dans mon cas, j'avais rompu les relations avec toute ma famille (frères soeurs) pour d'autres raisons que l'alcool, mais il y avait contribué, c'est clair !
J'avais pour famille mes enfants. Mes deux plus grands avaient 10 ans et plus et des frères et soeurs leur avait dit "ta mère est alcoolique, ta mère boit" pour bien leur faire comprendre que c'était une tare.

Quand je suis venue sur les forums, j'ai eu de l'aide, j'ai découvert que c'était une maladie et j'en ai parlé à mes enfants, c'était eux qui vivaient mon quotidien, c'était eux qui souffraient aussi. Au fur et à mesure de mon évolution, ils ont évolué avec moi. Bob m'a envoyé de la documentation (qui est sur le forum maintenant) afin que je puisse expliquer le processus alcool à mes enfants.

Le fait de les associer comme je le pouvais à ma démarche a beaucoup aidé. Mes enfants ne m'ont pas jugée, ils m'ont aidée. Ma fille aînée est allée sur un forum et a demandé ce qu'il fallait qu'elle fasse, des conseils lui ont été donnés et elle les a suivi.

Je suis partie un mois un cure, en revenant j'étais complètement zombie, j'avais du mal à me relever et là, les enfants ne comprenaient plus rien, ils étaient perdus. Ils ne retrouvaient plus leur maman. J'ai compris que je n'avais pas terminé mon travail et je suis partie faire une autre cure. Là encore, ils m'ont soutenue, ils n'ont pas forcément compris car je ne pouvais plus rien exprimer. Mais ils ont été là.

Depuis cette deuxième cure, je vais bien avec des hauts et des bas. Mes enfants ont souffert, je dirais plus de ma sortie de l'alcool que de mon alcoolisme parce qu'ils ne me reconnaissaient pas, ils voyaient une "mort-vivant" et ne savaient plus comment faire pour m'aider, ils étaient impuissants. Ma fille aînée me l'a reproché, il n'y a d'ailleurs pas si longtemps. Nous avons pu parler et nous expliquer. C'est aujourd'hui réglé. Mais à cette occasion, je me suis dit que ça me suivrait encore longtemps cet alcool de scron gneu gneu.

Et petit à petit les choses rentrent dans l'ordre. Mon petit frère, très présent (le seul de mon ancienne famille) m'a toujours encouragée et un an plus tard s'est soigné pour une autre drogue. Avec succès jusqu'à ce jour.

De la même façon que pour moi, il a eu le soutien de mes enfants, de moi-même. Je savais à quel point c'était important ce soutien. Encourager, positiver. Arrêter de voir constamment le côté négatif du produit. Aider à retrouver une confiance en soi.

Car c'est bien la première chose que l'alcoolique perd (s'il l'a jamais eue), c'est la confiance en soi !

J'ai eu beaucoup de chance d'avoir un entourage comme j'ai eu, mais dans mon cas, j'avais éliminé toutes les personnes négatives avant et heureusement car sinon je ne m'en sortais pas, je le sais aujourd'hui.

En même temps, je vous dirais que malheureusement j'ai vécu auprès de personnes très malades, touchées par d'autres maladies aussi mortelles. L'entourage, dans tous les cas, subit !

Alors quelle est la différence dans l'esprit de l'entourage qui vit auprès d'un malade alcoolique ? qu'est ce qu'il voit en premier ? pas la souffrance, pas le désespoir, il voit malheureusement l'alcool.

Et dans beaucoup d'esprits, l'alcool est une tare, un vice, difficile de faire entendre que c'est une maladie.

Et pourtant............ elle est mortelle cette maladie [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]