Processus d'une rechute annoncée

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Ou comment on en arrive à rechuter en étant sûre de son abstinence.
 
Après une cure, un travail sur soi ou autre, nous avons réussi à arrêter
l'alcool. Tout va bien, nos angoisses ont disparu, tout va pour le
mieux dans le meilleur des mondes.
 
Peu à peu, le danger de l'alcool s'efface de notre esprit. Il y a les
repas de famille, on tient bon, les fêtes on tient toujours bon et le
temps passe, laissant l'alcool s'enfoncer de plus en plus dans l'oubli.
Au MAB, ils parlent même de guérison, alors je suis enfin guérie de
cette maladie
Et puis, un jour, il fait beau, on se sent bien, ce peut-être à une
terrasse, au cours de retrouvailles entre amis, on se laisse tenter par
un petit verre, après tout, rien qu'un ne me fera pas de mal à présent.
 
Effectivement, pas de problème, on ne le trouve pas si bon que ça ce
verre de vin, mais bon, il est passé sans problème, on reprend notre
zéro alcool sans problème.
 
Quelque temps plus tard, on retente l'expérience, certain de réussir
aussi bien que la première fois à limiter notre consommation à un petit
verre. Toujours pas de problème.
 
Mais qu'est-ce qu'ils nous racontent tous avec leur premier verre qu'il
ne faut pas reprendre. J'arrive très bien à contrôler, je suis guérie.
Alors puisque je contrôle, et bien je continue à boire de temps en temps
un petit verre. Mais les petits verres se font de plus en plus
fréquents.
Puis d'un, on passe à deux, toujours pas de problème, je
contrôle, j'arrête quand je veux. C'est bizarre comme le déni revient
vite.
Bref, pendant tout ce temps, notre cerveau remet en marche le petit labo
qui fabrique la THP, les verres se font de plus en plus nombreux et
oui, nous y sommes, c'est la rechute et pourtant, on n'y aurait jamais
cru il y a encore quelque temps.....
 
J'avais écrit l'an dernier ce petit texte, je le remets ici avec une analyse plus complète de ce qui se passe dans ce processus de rechute.
 
La rechute chez un malade alcoolique  en phase de rétablissement  est un processus complexe et multifactoriel. Comprendre comment et pourquoi cela se produit est essentiel pour élaborer des stratégies de prévention et de gestion efficaces. Bien que chaque cas soit unique, il existe des motifs généraux qui expliquent souvent la rechute chez un ancien alcoolique.
La première étape du processus de rechute commence souvent par un relâchement de la vigilance. Après une période d'abstinence, la personne peut commencer à se sentir plus confiante et croire qu'elle a surmonté son problème d'alcoolisme de manière permanente. Cette complaisance peut entraîner un relâchement des efforts pour maintenir le mode de vie sobre, tels que l'adhésion aux réunions de soutien, la thérapie continue et d'autres pratiques de gestion du stress.
Les facteurs déclenchants jouent également un rôle crucial dans le processus de rechute. Les situations stressantes, les conflits familiaux, les problèmes professionnels ou même des événements joyeux tels que des célébrations peuvent créer un terreau propice à la reprise de la consommation d'alcool. La personne peut se tourner vers l'alcool comme moyen de faire face à ces situations difficiles, oubliant momentanément les conséquences négatives passées.
Un autre aspect important de la rechute est la présence de la "pensée addictive". Il s'agit d'une mentalité qui peut persister même après de longues périodes d'abstinence. La pensée addictive consiste en des schémas de pensée qui justifient la consommation d'alcool et minimisent les conséquences négatives. Si ces pensées ne sont pas identifiées et traitées, elles peuvent conduire à une justification de la reprise de la consommation.
La solitude et l'isolement social sont également des facteurs de risque de rechute. Lorsqu'une personne en rétablissement se retrouve seule, sans soutien social adéquat, elle peut se sentir vulnérable et succomber à l'envie de boire pour atténuer le sentiment de solitude.
Enfin, le manque de compétences en matière de gestion du stress et d'adaptation peut contribuer à la rechute. Si la personne n'a pas appris des moyens sains de faire face au stress quotidien et aux émotions difficiles, elle peut retourner à l'alcool comme moyen de soulagement.
Pour éviter la rechute, il est crucial que la personne en rétablissement reste vigilante, s'engage dans un soutien continu, identifie et traite la pensée addictive, développe des compétences en gestion du stress et maintienne des liens sociaux positifs. Le processus de rétablissement est un parcours continu, et la compréhension des facteurs de rechute peut jouer un rôle clé dans la prévention et le maintien d'une vie sobre.
Ghyslaine Gimenes

L'alcool est tellement sournois qu'il est prêt a admettre faussement une défaite, afin de mieux nous avoir. 

C'est vrai qu'on a souvent l'impression que l'alcool utilise des ruses infinies pour réussir à nous convaincre de rechuter, pourtant ce n'est que notre cerveau asservi à l'alcool qui agit. Ta remarque est tout à fait justifiée Adéon 

Conserver en soit la peur du 1 er verre...alors, si je l'ai longtemps Conserver, maintenant j'ai conscience vers où ça me renverrai...en enfer, avec toutes les souffrances qui vont avec. 
Donc, pas de 1 er verre.  Point barre, même pas en rêve, juste un pour essayer de voir....j'ai déjà vue, merci bien je passe mon tour...et je déconseille évidemment d'essayer....la consommation contrôlée, de rien du tout.