Jeunes et alcool : dis-moi d’où tu viens, je te dirai comment tu bois

**Sirius794** 4/6/2022, 10:06

Je ne sais pas si ça peut vous intéresser, mais voilà une synthèse que j'ai réalisé dans le cadre de mon travail pour France Patient Expert Addiction :
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85,7% des jeunes de 17 ans ont déjà eu une expérience avec l’alcool, parmi lesquels 8,4% en consomment au moins 10 fois dans le mois et 44% ont des alcoolisations ponctuelles importantes chaque mois.

On a tendance à associer les consommations des jeunes aux soirées de Binge drinking, pourtant la réalité est très différente selon le contexte social et économique dans lequel ces jeunes évoluent.

Plutôt Ricard ou champagne ?

L’expérimentation de l’alcool chez les jeunes français commence souvent avant l’adolescence.

Les soirées de Binge drinking se font dans le cercle amical mais cela n’empêche pas les jeunes de consommer à la maison dans le cadre familial plus ou moins proche.

Selon le contexte, le type d’alcool consommé diffère. Il pourra s’agir de quelques verres de vin avec la famille alors qu’avec les amis, ce sera plutôt l’ivresse qui sera recherchée avec l’utilisation d’alcools forts.

Optimiser le ratio « coût-cuite »

Si dans le cadre familial, les jeunes suivent la consommation de leurs pairs, dans le cercle amical, le mot d’ordre serait « Qu’importe le goût, pourvu qu’il y ait l’ivresse ». Cette tendance est d’autant plus vraie que les jeunes sont issus des milieux les plus modestes. Il s’agit alors d’optimiser le ratio « coût-cuite » en prenant ce qui leur passe sous la main ou en s’approvisionnant dans les supermarchés low-cost (peu regardant sur l’âge des acheteurs).

Pour des questions de mobilité, le lieu des consommations varie également. Dans le milieu rural, les jeunes ont tendance à avoir une sociabilité intensive avec leurs amis d’enfance et à investir les espaces privés (dormir les uns chez les autres) et les espaces publics (place – terrain de football etc.). A l’opposé, les jeunes vivant en milieu urbain, ont davantage de mobilité et ont accès à d’autres espaces de sociabilité (bars, boîtes de nuit, salles de concert etc.). Il peut y avoir de la fierté à pouvoir accéder à ces nouvelles pratiques culturelles.

La recette d’une « bonne soirée »

L’organisation de soirées chez les jeunes est recherchée et valorisée. Plus il y a de personnes invitées et plus la quantité d’alcool disponible est grande, plus la soirée est réussie. L’alcool consommé participe à la construction de soi, il va forger des souvenirs pour le groupe.

Les raisons de consommer de l’alcool pour les jeunes sont multiples, cependant l’ivresse est recherchée pour la désinhibition et l’intégration dans un groupe.

Il faut néanmoins noter que les alcoolisations ponctuelles importantes ne sont pas toujours bien perçues par les pairs et peuvent conduire à l’exclusion du groupe. Si ce n’est pas la configuration la plus courante, des groupes d’amis prônent parfois la modération pour le bien-être des participants.

Vers une prévention plus ciblée ?

Même s’il existe des schémas qui varient selon la classe sociale, les possibilités de mobilités et le genre, il y a presque autant de profils de jeunes consommateurs d’alcool en soirée que de profils de jeune.

Pour les auteurs de cette enquête, « il faut éviter de considérer la jeunesse comme un ensemble homogène ». En conséquence, il serait important d’aller vers une prévention plus spécifique à l’égard des jeunes.

Source : Slate

Référence : Enquête Aramis 2 sur les usages d’alcool en soirée chez les adolescents et les jeunes de plus de 18 ans (financée par le fonds de lutte contre les addictions et coordonnée par l’OFDT)

**cristal** 4/6/2022, 11:57

c'est très intéressant Sirius, merci :hearth:Mon fils a 17 ans ,il a commencé l'alcool en soirée ,trop car malheureusement ,il tient bien l'alcool et pour avoir les effets de ses copains, il a bu deux fois plus. Il n'existe pas de soirées sans alcool fort ,à chaque soirée,il y a des soucis soit un qui est malade, soit des problèmes entre garçons et filles soit entre potes mais si la soirée est festive au début, elle dérape 8 fois sur 10 au milieu de la nuit Crying or Very sad

Mais malgré tout, toutes les soirées seront faites d'alcools forts achetés dans les supermarchés de ville. A 17 ans,ils ne peuvent pas encore aller dans les boites de nuit mais je pense que l'an prochain , ce sera fait. J'avoue que je ne suis jamais tranquille quand mon fils va a ce genre de soirée,en général toujours avec les mêmes copains, je ne sais jamais comment je vais le retrouver parce qu'il est haut potentiel émotionnel et qu'avec l'alcool, ça fait pas bon ménage Crying or Very sad

Il connait les risques, il sait pour moi même si il ne m'a jamais vu boire(j'ai arrêté quand il avait 3 ans) mais malgré cela,il est tombé dans les excès, du moins en soirée. Alors la prévention, oui mais ça ne les empêchera pas à leur âge de dépasser les limites du raisonnable Crying or Very sad

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Re: Jeunes et alcool : dis-moi d’où tu viens, je te dirai comment tu bois