Quand un malade alcoolique arrête l'alcool

**SHALE** Ven 17 Déc - 12:10

Quand un malade alcoolique arrête l'alcool, souvent, il ne sait pas quoi faire de ce temps qui se libère .
L'alcool prenait beaucoup de place dans sa vie, une fois, ce pilier enlevé, il faut trouver à nouveau sur quoi s'appuyer pour avancer.
Déjà le malade alcoolique ne sait ni trop qui il est, ni où il peut aller, ni ce qu'il peut faire. En fait il se rend compte qu'il n'a pas de place faite pour lui. Il n'a jamais cherché à avoir cette place, ne serait-ce que dans la famille, c'est souvent le cas dans les familles dysfonctionnelles. Les membres de la famille ne sont pas reliés les uns aux autres par un lien fait d'amour, de notions d'hérédité, d'un passé commun…Chacun vit dans son coin sans se soucier des autres.
Sans doute dans son enfance, dans la relation avec ses parents, n'a-t-il pas eu non plus la place qui lui revenait et il s'est bâti sur ce manque de place et sur tout ce qui en découle…..Il n'a pas pu intégrer le respect de soi – de ses limites – de son confort.
Il tourne en rond, essaie un truc, un autre, revient en arrière et souvent ne trouvant aucune place pouvant lui convenir, il se retourne vers l'alcool, car la place de malade alcoolique est toujours là et il la connaît bien. L'alcool remplace tout , la famille, crée les liens sociaux indispensables, et nous redonne de l'assurance, même si ce n'est que passager.
Que faire pour combler tous ces vides ressentis par le MA en l'absence de l'alcool ?
Là aussi, il faut trouver de l'aide.
S'il a un travail, une partie de ce qui manquait est trouvée, il faut qu'il continue à travailler en essayant d'aimer ce qu'il fait ou en pensant changer de boulot et en prendre un qui lui corresponde mieux. Il peut aussi, avec de l'aide, trouver une formation qui l'amènera à travailler différemment.
Il n'a pas ou plus de famille. Là, il se heurte à sa solitude et la vit plutôt mal . Ses copains de bistrot, il sait que s'il les revoit, il va aussi retrouver l'alcool, alors il les laisse là où ils sont, appuyés au bar. Souvent, il reporte son besoin d'amitié sur un chat ou un chien.
Sa famille, soit il en a encore une mais il faut qu'il y trouve ou retrouve sa place en prenant cn charge ce qui lui incombe, s'il n'en a pas, il peut garder l'espoir d'en fonder une en participant à des activités où il pourra se faire de nouveaux compagnons et compagnes.
Mais pour assurer tout ça, il faut qu'il retrouve la confiance en soi, qu'il apprenne à se connaître avec ses qualités et ses défauts… Ce travail se fait avec l'aide d'un psy qui va l'accompagner comme les parents auraient du accompagner le petit enfant pour trouver sa place dans la famille.
Tout ce travail ne peut se faire que lorsque le malade alcoolique est abstinent, il faut qu'il voie la réalité de façon claire. Là pour l'aider il y a différentes structures :
-les cures
-les CSAPA
-les MAB
Et bien d'autres solutions que vous pouvez ajouter ici, si le malade alcoolique cherche de l'aide, il peut en trouver, ça j'en suis certaine car l'aide existe. Mais elle ne nous tombe pas toute cuite dans les mains…Il faut aller la chercher.