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Réflexion sur l'art thérapie
3 participants
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Réflexion sur l'art thérapie
J'ai eu l'occasion de parler avec trois malades alcooliques adultes , il y a quelque temps .On sait tous combien il est difficile de communiquer avec un alcoolique, c'est souvent l'alcool qui parle à sa place. Néanmoins, il y a une façon, sans doute utilisée déjà par des thérapeutes et qui fonctionne assez bien.
Le langage de l'alcoolique est très confus et fait souvent appel à des sensations, des ressentis, des images qui lui traversent l'esprit, images venues d'on ne sait où. Ces images sont rarement nettes mais souvent colorées, ce sont en fait des taches de couleur, souvent assez vives. Le fond de la pensée du malade alcoolique, le fond sur lequel s'affichent ces taches de couleurs liées à des émotions mais n'ayant pas vraiment une forme très précise, ce fond est en général vu de couleur foncée, très foncée même, noir ou gris……
Quand j'écris tout ça, après avoir entendu un malade alcoolique décrire ce qui lui passait par la tête quand il avait bu, j'ai clairement vu un tableau pas forcément gai mais pas vraiment triste non plus, un tableau qui représentait les émotions de ces malades alcooliques, tableau dont les couleurs pouvaient varier chaque jour mais où la forme restait souvent la même.
En y réfléchissant , j'ai pensé à tous ces peintres qui étaient très souvent alcoolisés pour créer.
Créer, ce n'est pas peindre des paysages à l'identique ou dévider un récit, c'est attraper au vol un indicible et lui donner un code d'accès afin de la rendre partageable. Une création authentique se fait dans l'angoisse, parce qu'il faut lâcher ses repères pour se lancer dans un espace très psychotique, et puis être capable de transposer cet espace en utilisant une technique. Les alcooliques, qui sont la plupart du temps envahis par l'angoisse, habitent pour certains quasiment en permanence cet espace psychotique qu'ils cachent et qu'ils ne peuvent pas dire. La création peut être alors le seul dégagement possible, en jetant l'angoisse dans le matériau. L'œuvre, produite au dehors, a fonction d'existence, de réparation, de durée, de communication.
C'est un travail intéressant pour un thérapeute d'essayer de discuter avec un malade alcoolique à travers ses créations, de mettre des mots sur ces ressentis écrasés sur la toile. Ils vont servir de soutien aux mots et aider le malade alcoolique à parler plus facilement de ses émotions.
Le langage de l'alcoolique est très confus et fait souvent appel à des sensations, des ressentis, des images qui lui traversent l'esprit, images venues d'on ne sait où. Ces images sont rarement nettes mais souvent colorées, ce sont en fait des taches de couleur, souvent assez vives. Le fond de la pensée du malade alcoolique, le fond sur lequel s'affichent ces taches de couleurs liées à des émotions mais n'ayant pas vraiment une forme très précise, ce fond est en général vu de couleur foncée, très foncée même, noir ou gris……
Quand j'écris tout ça, après avoir entendu un malade alcoolique décrire ce qui lui passait par la tête quand il avait bu, j'ai clairement vu un tableau pas forcément gai mais pas vraiment triste non plus, un tableau qui représentait les émotions de ces malades alcooliques, tableau dont les couleurs pouvaient varier chaque jour mais où la forme restait souvent la même.
En y réfléchissant , j'ai pensé à tous ces peintres qui étaient très souvent alcoolisés pour créer.
Créer, ce n'est pas peindre des paysages à l'identique ou dévider un récit, c'est attraper au vol un indicible et lui donner un code d'accès afin de la rendre partageable. Une création authentique se fait dans l'angoisse, parce qu'il faut lâcher ses repères pour se lancer dans un espace très psychotique, et puis être capable de transposer cet espace en utilisant une technique. Les alcooliques, qui sont la plupart du temps envahis par l'angoisse, habitent pour certains quasiment en permanence cet espace psychotique qu'ils cachent et qu'ils ne peuvent pas dire. La création peut être alors le seul dégagement possible, en jetant l'angoisse dans le matériau. L'œuvre, produite au dehors, a fonction d'existence, de réparation, de durée, de communication.
C'est un travail intéressant pour un thérapeute d'essayer de discuter avec un malade alcoolique à travers ses créations, de mettre des mots sur ces ressentis écrasés sur la toile. Ils vont servir de soutien aux mots et aider le malade alcoolique à parler plus facilement de ses émotions.
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Réflexion sur l'art thérapie
Justement hier, à la radio, j'écoutais une entrevue avec un auteur d'ici du monde du théâtre, il n'est pas MA, mais il parlait de l'art thérapie, il disait être convaincu, que pour lui même, son art lui a permis de vivre mieux étant donné ses angoisse, et cela, sans qu'il ne s'en rende compte. Il disait comprendre l'art thérapie en ce sens. Cela m'a fait pensé à Lolo avec nous ici :-)
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
Re: Réflexion sur l'art thérapie
Salut, merci pour le tag, en effet c'est avec l'art thérapie que j'ai continué après
la cure.
J'ai retrouvé le post qui explique: https://forumonsaide.forumactif.org/t4697-l-art-therapie-dans-mon-ccaa
L'art-thérapie s'est transformé en analyse, au centre puis hors centre d'addicto, et le support a donc cédé la place à de la parole. Au bout d'autant d'années, c'était logique
que tout puisse se dire et s'analyser.
C'est un support précieux pour permettre de mettre des mots, le support (peinture,
écriture, modelage) joue comme un intermédiaire dans le cadre de l'art thérapie.
Grâce à la production du malade, le thérapeute trouve un accès au dialogue avec lui.
Je fais la différence entre l'art thérapie et les productions artistiques
en général, la création voulue, le mode de vie qui va avec, l'aspect vital de celle-ci.
Pour les artistes, c'est vital, ça soulage et permet de s'exprimer au sens propre du
terme, sur toute une vie.
La majorité ne se soigne de rien, la création empêche de mourir c'est déjà bien,
rend la vie plus acceptable, devient la vie. Mais que de drames. Peinture, musique, littérature,
on n'en connaît pas beaucoup des vies "saines", par contre quelles oeuvres!
J'avais noté une citation dans les années lycée, je ne sais plus de qui
"Dieu est avec les artistes comme l'oiseleur avec les oiseaux. Il leur crève les
yeux pour qu'ils chantent mieux".
Je suis complètement d'accord avec ça. L'art thérapie pour les addictions, ça sert
à passer le cap, à ne pas mourir. Après, on continue, avec une espérance de vie
plus longue car on n'est plus condamné par la conso', et on fait plus de choses
en conscience.
la cure.
J'ai retrouvé le post qui explique: https://forumonsaide.forumactif.org/t4697-l-art-therapie-dans-mon-ccaa
L'art-thérapie s'est transformé en analyse, au centre puis hors centre d'addicto, et le support a donc cédé la place à de la parole. Au bout d'autant d'années, c'était logique
que tout puisse se dire et s'analyser.
C'est un support précieux pour permettre de mettre des mots, le support (peinture,
écriture, modelage) joue comme un intermédiaire dans le cadre de l'art thérapie.
Grâce à la production du malade, le thérapeute trouve un accès au dialogue avec lui.
Je fais la différence entre l'art thérapie et les productions artistiques
en général, la création voulue, le mode de vie qui va avec, l'aspect vital de celle-ci.
Pour les artistes, c'est vital, ça soulage et permet de s'exprimer au sens propre du
terme, sur toute une vie.
La majorité ne se soigne de rien, la création empêche de mourir c'est déjà bien,
rend la vie plus acceptable, devient la vie. Mais que de drames. Peinture, musique, littérature,
on n'en connaît pas beaucoup des vies "saines", par contre quelles oeuvres!
J'avais noté une citation dans les années lycée, je ne sais plus de qui
"Dieu est avec les artistes comme l'oiseleur avec les oiseaux. Il leur crève les
yeux pour qu'ils chantent mieux".
Je suis complètement d'accord avec ça. L'art thérapie pour les addictions, ça sert
à passer le cap, à ne pas mourir. Après, on continue, avec une espérance de vie
plus longue car on n'est plus condamné par la conso', et on fait plus de choses
en conscience.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Réflexion sur l'art thérapie
lolo6 a écrit:
Je fais la différence entre l'art thérapie et les productions artistiques
en général, la création voulue, le mode de vie qui va avec, l'aspect vital de celle-ci.
Pour les artistes, c'est vital, ça soulage et permet de s'exprimer au sens propre du
terme, sur toute une vie.
La majorité ne se soigne de rien, la création empêche de mourir c'est déjà bien,
rend la vie plus acceptable, devient la vie. Mais que de drames. Peinture, musique, littérature,
on n'en connaît pas beaucoup des vies "saines", par contre quelles oeuvres!
J'avais noté une citation dans les années lycée, je ne sais plus de qui
"Dieu est avec les artistes comme l'oiseleur avec les oiseaux. Il leur crève les
yeux pour qu'ils chantent mieux".
Je suis complètement d'accord avec ça. L'art thérapie pour les addictions, ça sert
à passer le cap, à ne pas mourir. Après, on continue, avec une espérance de vie
plus longue car on n'est plus condamné par la conso', et on fait plus de choses
en conscience.
Merci lolo pour cet éclaircissement. J'adore tes mots
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
Re: Réflexion sur l'art thérapie
Merci ppp, ce ne sont des éclaircissements que sur mon point de vue 10 ans après
le démarrage
J'ai rencontré l'art-thérapeute en novembre 2011; ça donne le vertige, tant d'années!
Au début, je ne pouvais pas aligner deux phrases, et je ne dessinais plus non plus.
Je vois une autre nuance, par rapport à l'exemple que tu cites (auteur de théâtre).
L'art-thérapie, on l'emploie dans ces deux situations:
- l'indispensable à la vie (là c'est plutôt la pratique d'un art) pour les gens qui disent que
sans leur art ils ne seraient plus là, ou que ça les aide (professionnels ou pas d'ailleurs, mais
réguliers quoiqu'il arrive).
- l'art-thérapie au sens domaine thérapeutique: là il faut un thérapeute pour accompagner
celui qui produit quelque chose, et aider donner un sens à chaque production.
En gros, on ne fait pas d'art-thérapie tout seul. Seul, on a une pratique artistique.
le démarrage
J'ai rencontré l'art-thérapeute en novembre 2011; ça donne le vertige, tant d'années!
Au début, je ne pouvais pas aligner deux phrases, et je ne dessinais plus non plus.
Je vois une autre nuance, par rapport à l'exemple que tu cites (auteur de théâtre).
L'art-thérapie, on l'emploie dans ces deux situations:
- l'indispensable à la vie (là c'est plutôt la pratique d'un art) pour les gens qui disent que
sans leur art ils ne seraient plus là, ou que ça les aide (professionnels ou pas d'ailleurs, mais
réguliers quoiqu'il arrive).
- l'art-thérapie au sens domaine thérapeutique: là il faut un thérapeute pour accompagner
celui qui produit quelque chose, et aider donner un sens à chaque production.
En gros, on ne fait pas d'art-thérapie tout seul. Seul, on a une pratique artistique.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Réflexion sur l'art thérapie
Je repense à un truc que je n'ai pas mis ici: certains centres proposent de l'art-thérapie.
En général le thérapeute est en centre d'addiction pour ces consultations.
Et si on veut poursuivre sur une recherche plus perso quand on n'en
n'a plus besoin vis à vis de l'alcool et de sa reconstruction, ils proposent
dans leur cabinet à eux. Et les tarifs, en psy, ça se négocie
En général le thérapeute est en centre d'addiction pour ces consultations.
Et si on veut poursuivre sur une recherche plus perso quand on n'en
n'a plus besoin vis à vis de l'alcool et de sa reconstruction, ils proposent
dans leur cabinet à eux. Et les tarifs, en psy, ça se négocie
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Réflexion sur l'art thérapie
Pour ma part, j'ai toujours trouvé ça très gênant de devoir négocier les tarifs avec son thérapeute, l'argent prend une place dans une relation où il ne devrait pas exister....On m'a souvent expliqué que non, l'argent faisait partie de la thérapie, mais là, j'ai toujours eu du mal à entendre ce discours...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Réflexion sur l'art thérapie
Je comprends ta réaction Shale, j'ai eu la même jusqu'à il y a quelques mois.
Là c'était devenu évident, l'argent, et nécessaire aussi.
10 ans de gratuité aboutit à une limite que j'avais atteinte.
Je repassais sur le fil pour y mettre un dessin que j'ai vu passer et qui explique
super bien je trouve le principe de l'art thérapie (qui pourrait aussi
marcher pour l'art, d'ailleurs)
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Là c'était devenu évident, l'argent, et nécessaire aussi.
10 ans de gratuité aboutit à une limite que j'avais atteinte.
Je repassais sur le fil pour y mettre un dessin que j'ai vu passer et qui explique
super bien je trouve le principe de l'art thérapie (qui pourrait aussi
marcher pour l'art, d'ailleurs)
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lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
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