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La dépendance physique. Témoignage
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cristal
béatrisse1
SHALE
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La dépendance physique. Témoignage
Je n'oublierai jamais le jour où je me suis rendue compte que j'étais dépendante physique.
C'était un jour de Novembre, un vent glacial soufflait accompagné de trombes d'eau, un temps où je n'aurais jamais, au grand jamais mis le nez dehors.
Oui, mais là, je n'avais plus d'alcool et il me fallait un verre d'alcool fort pour calmer le mal être physique et moral que je ressentais.
Je ne me souviens pas avoir été aussi mal un autre jour.
C'était une dépression extrêmement forte, j'avais envie de vomir, de pleurer, j'avais la tête dans un étau et j'aurais fait n'importe quoi pour avoir de l'alcool.
C''est d'ailleurs ce que j'ai fait, n'ayant pas de véhicule, je suis partie à pied pour en trouver , le commerce le plus près était à environ un kilomètre.
Si j'y suis arrivée, complètement frigorifiée et au bord de l'évanouissement.
Je n'ai pas pu attendre d'être chez moi pour boire un verre, dés la sortie du magasin, j'ai trouvé un petit bosquet où je me suis cachée pour boire directement à la bouteille.
Tout de suite, la brûlure de l'alcool me redonna la vie' Je me sentais enfin à peu près bien physiquement mais moralement, c'était le désespoir.
Je me suis rendue compte que là, j'étais prisonnière de l'alcool, que je ne pouvais plus m'en passer, que c'était impossible et je me suis demandée où j'allais et comment ça pouvait se finir.
Je ne voyais que le cimetière comme solution.
Personne ne savait que je buvais, je ne pouvais pas en parler, je ne pouvais rien faire que boire encore et encore pour oublier que j'étais perdue, noyée dans ce maudit poison.
Je ne voyais pas de porte de sortie, si ce n'est la mort.
J'ai à nouveau essayé d'arrêter seule, mais je ne tenais pas plus de deux heures sans boire un verre, les malaises recommençaient dés que j'étais en manque.
La puissance de ces malaises est impossible à transcrire, c'est tout simplement l'horreur. On ferait n'importe quoi pour avoir de l'alcool, il n'y a plus que lui qui compte.
Il a fallu que je fasse un coma éthylique et que je sois conduite à l'hôpital pour que la situation se débloque, je ne pouvais plus cacher que j'étais alcoolique, je pouvais enfin en parler, j'allais pouvoir chercher de l'aide, agir pour m'en sortir.
Il m'a pourtant fallu encore un autre coma éthylique pour enfin mettre en place une solution efficace pour moi. C'était il y a plus de vingt ans, mais j'ai l'impression que c'était hier.
C'était un jour de Novembre, un vent glacial soufflait accompagné de trombes d'eau, un temps où je n'aurais jamais, au grand jamais mis le nez dehors.
Oui, mais là, je n'avais plus d'alcool et il me fallait un verre d'alcool fort pour calmer le mal être physique et moral que je ressentais.
Je ne me souviens pas avoir été aussi mal un autre jour.
C'était une dépression extrêmement forte, j'avais envie de vomir, de pleurer, j'avais la tête dans un étau et j'aurais fait n'importe quoi pour avoir de l'alcool.
C''est d'ailleurs ce que j'ai fait, n'ayant pas de véhicule, je suis partie à pied pour en trouver , le commerce le plus près était à environ un kilomètre.
Si j'y suis arrivée, complètement frigorifiée et au bord de l'évanouissement.
Je n'ai pas pu attendre d'être chez moi pour boire un verre, dés la sortie du magasin, j'ai trouvé un petit bosquet où je me suis cachée pour boire directement à la bouteille.
Tout de suite, la brûlure de l'alcool me redonna la vie' Je me sentais enfin à peu près bien physiquement mais moralement, c'était le désespoir.
Je me suis rendue compte que là, j'étais prisonnière de l'alcool, que je ne pouvais plus m'en passer, que c'était impossible et je me suis demandée où j'allais et comment ça pouvait se finir.
Je ne voyais que le cimetière comme solution.
Personne ne savait que je buvais, je ne pouvais pas en parler, je ne pouvais rien faire que boire encore et encore pour oublier que j'étais perdue, noyée dans ce maudit poison.
Je ne voyais pas de porte de sortie, si ce n'est la mort.
J'ai à nouveau essayé d'arrêter seule, mais je ne tenais pas plus de deux heures sans boire un verre, les malaises recommençaient dés que j'étais en manque.
La puissance de ces malaises est impossible à transcrire, c'est tout simplement l'horreur. On ferait n'importe quoi pour avoir de l'alcool, il n'y a plus que lui qui compte.
Il a fallu que je fasse un coma éthylique et que je sois conduite à l'hôpital pour que la situation se débloque, je ne pouvais plus cacher que j'étais alcoolique, je pouvais enfin en parler, j'allais pouvoir chercher de l'aide, agir pour m'en sortir.
Il m'a pourtant fallu encore un autre coma éthylique pour enfin mettre en place une solution efficace pour moi. C'était il y a plus de vingt ans, mais j'ai l'impression que c'était hier.
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La dépendance physique. Témoignage
Comme toujours tes mots me bouleversent Shale .
béatrisse1- Super Tchatcheur
- 04/01/2009
Re: La dépendance physique. Témoignage
Quelle souffrance!!!c'est là qu'on se rend compte de la chance que l'on a eu de pouvoir s'arrêter avant d'en arriver là!! comment faire pour vivre avec les autres quand on est dans cet état là?? quel courage et que force il faut pour faire bonne figure tout en mourant à l'intérieur. Je comprends pourquoi tu es si fière de toi aujourd'hui et pourquoi plus rien ne te fait peur!!
cristal- Admin
- 01/01/2009
Re: La dépendance physique. Témoignage
Merci pour ton texte, si poignant!
C'est grâce à des mots comme les tiens que. l'on peut imaginer (ou se
rappeler) l'enfer que cela représente.
C'est grâce à des mots comme les tiens que. l'on peut imaginer (ou se
rappeler) l'enfer que cela représente.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: La dépendance physique. Témoignage
Je pense que le mot enfer n'est effectivement pas trop fort, c'est bien ce que l'on vit....
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La dépendance physique. Témoignage
Oui. Avant l'alcool, la notion d'enfer était reliée au fameux "L'Enfer, c'est les autres"
de Sarte. Ou à des visions tout à fait oniriques d'origine biblique.
Pendant l'alcool, et surtout depuis, après, je ne peux plus me figurer une version
aussi absolue de l'enfer que ce huis-clos intérieur. L'enfer c'est nous-même,
spécialement quand on y reste enfermé avec ses démons originels, noyés et entretenus
dans le poison.
Les accepter, s'en occuper, les libérer, c'est vital.
Pour la survie, pour la vie tout court, et pour la vie belle.
de Sarte. Ou à des visions tout à fait oniriques d'origine biblique.
Pendant l'alcool, et surtout depuis, après, je ne peux plus me figurer une version
aussi absolue de l'enfer que ce huis-clos intérieur. L'enfer c'est nous-même,
spécialement quand on y reste enfermé avec ses démons originels, noyés et entretenus
dans le poison.
Les accepter, s'en occuper, les libérer, c'est vital.
Pour la survie, pour la vie tout court, et pour la vie belle.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: La dépendance physique. Témoignage
Je suis très impressionné Shale, impressionné que tu aies pu te relever. Je ne connais pas ce stade, être descendu aussi creux, j'ai eu peur avant. Et je suis impressionné de ce que tu es devenue, toute cette aide, toutes ces connaissances sur notre maladie, que tu nous offre, jour après jour. Je te félicite, forte femme Shale :-) Merci bcp
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
Re: La dépendance physique. Témoignage
La notion d'enfer est relative, en fonction de la personnalité de l'individu. Certains vont se noyer dans quelques verres, d'autres dans 4 litres de vins hebdomadaires. Dans la durée certains l'on atteind en 10 ans alors qu'il en faudra 30 avant que leur corps loche, enfin c'est l'origine de ou des addictions .
C'est certain que l'enfer on se le crée soit même. Tant qu'on n'aura pas arrêté le produit, on ne sera pas en capacité d'en sortir.
J'ai souvenir de la première biere forte que j'ouvrais peu après avoir tiré la grille d'un des magasins pour avoir les idées "claires" qui restait cachée dans l'arrière boutique.A la folie qui me prenait si une cliente mettant un temps infini à choisir et qu'il n'y avait plus de poison. Là, je fermais le magasin pour aller chez le caviste 50 M plus loin. Mais le summum des summums, c'était apres la visite ou l'appel de ma saleté de génitrice. Là, je n'avais plus de limites, une piscine de whisky n'aurait pas suffit Àpres son depart, ou après avoir raccroché le téléphone, là je savais que ce qu'il allait se passer, mais pas où j'allais me réveiller, ni comment Et dans quel état...
C'est certain que l'enfer on se le crée soit même. Tant qu'on n'aura pas arrêté le produit, on ne sera pas en capacité d'en sortir.
J'ai souvenir de la première biere forte que j'ouvrais peu après avoir tiré la grille d'un des magasins pour avoir les idées "claires" qui restait cachée dans l'arrière boutique.A la folie qui me prenait si une cliente mettant un temps infini à choisir et qu'il n'y avait plus de poison. Là, je fermais le magasin pour aller chez le caviste 50 M plus loin. Mais le summum des summums, c'était apres la visite ou l'appel de ma saleté de génitrice. Là, je n'avais plus de limites, une piscine de whisky n'aurait pas suffit Àpres son depart, ou après avoir raccroché le téléphone, là je savais que ce qu'il allait se passer, mais pas où j'allais me réveiller, ni comment Et dans quel état...
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: La dépendance physique. Témoignage
Ça me fait penser au Livre des Morts Tibétain qui décrit cet enfer intérieur, cet enfer pétri de ce que nous sommes, créé de nos propres peurs .lolo6 a écrit:
Pendant l'alcool, et surtout depuis, après, je ne peux plus me figurer une version
aussi absolue de l'enfer que ce huis-clos intérieur. L'enfer c'est nous-même,
spécialement quand on y reste enfermé avec ses démons originels, noyés et entretenus
dans le poison.
Les accepter, s'en occuper, les libérer, c'est vital.
Pour la survie, pour la vie tout court, et pour la vie belle.
béatrisse1- Super Tchatcheur
- 04/01/2009
Re: La dépendance physique. Témoignage
L'alcoolo-dépendance vient précisément conforter tout ce système malade qui s’est élaboré sur nos blessures et nos peurs : elle nourrit la honte, la culpabilité, l'impuissance apprise, l'autocritique permanente qui à leur tour entretiennent le dégoût de soi et réveillent tout ce qui a été opposé (souvent sans le voir) à notre difficile élaboration d'une conscience du Soi cabossée.
Nous ne sommes pas coupables de nos peurs, elles se sont imposées à nous, parce qu'on ne pouvait pas faire autrement, qu'on ne nous avait pas appris... C'est une étape importante de le voir, pour commencer à sortir de la dépendance après être sorti de l'alcool.
Ma "marraine" dit souvent que l'arbre a poussé tordu. Il le restera, mais à jeun on peut au moins commencer à couper les branches mortes et laisser refleurir celles qui vivent encore.
Prenez soin de vous
Nous ne sommes pas coupables de nos peurs, elles se sont imposées à nous, parce qu'on ne pouvait pas faire autrement, qu'on ne nous avait pas appris... C'est une étape importante de le voir, pour commencer à sortir de la dépendance après être sorti de l'alcool.
Ma "marraine" dit souvent que l'arbre a poussé tordu. Il le restera, mais à jeun on peut au moins commencer à couper les branches mortes et laisser refleurir celles qui vivent encore.
Prenez soin de vous
rur@lcoolique- Super Tchatcheur
- 17/03/2021
Re: La dépendance physique. Témoignage
Et même si l'arbre reste un peu tordu, il peut apprécier la vie qui est la sienne et ne plus tenir compte de sa position peu normale..
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: La dépendance physique. Témoignage
rur@lcoolique a écrit:
Ma "marraine" dit souvent que l'arbre a poussé tordu. Il le restera, mais à jeun on peut au moins commencer à couper les branches mortes et laisser refleurir celles qui vivent encore.
Prenez soin de vous
Wow !!! J'apprends sans cesse grâce à vous toutes-tous, merci pour celle-là ruralcoolique
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
Re: La dépendance physique. Témoignage
ppp la métaphore de l'arbre c'est souvent l'être humain!
La métaphore de l’arbre
L’être humain est comme un arbre : pour qu’il s’élève, il faut que ses racines grandissent d’autant dans le sol. A défaut de cette profondeur de racines, il risque de tomber en cas de tempête (des émotions fortes, un choc affectif, une activité intellectuelle harassante) et plus généralement en cas de trop grande densité énergétique dans ses branchages (le haut du corps).
L’être humain, s’il n’est pas bien ancré dans le sol, risque d’être emporté par ces mouvements. Ce n’est pas tant l’intensité de la tempête qui est importante (sur laquelle parfois on ne peut pas grand chose) que la capacité de l’arbre à y résister par la profondeur de ces propres racines.
Cela signifie également que l’on ne calme pas un mental agité par le mental lui-même (en se répétant par exemple : « je me calme, je me calme… » ou bien « je vais m’endormir, je vais m’endormir…. »), mais en revenant à son corps et plus particulièrement à ce qui le rattache à la terre : sentir son bas ventre, ses pieds ancrés dans le sol, etc.
J'ai été copier ça sur un site de bien être , mais je le trouve très juste. Cependant, j'aime aussi, assez celle du chêne et du roseau! Le plus important quoiqu'il en soit, ce sont les racines! Tu peux scier les mauvaises branches, l'arbre continue sa croissance, mais pas sans ses racines!
La métaphore de l’arbre
L’être humain est comme un arbre : pour qu’il s’élève, il faut que ses racines grandissent d’autant dans le sol. A défaut de cette profondeur de racines, il risque de tomber en cas de tempête (des émotions fortes, un choc affectif, une activité intellectuelle harassante) et plus généralement en cas de trop grande densité énergétique dans ses branchages (le haut du corps).
L’être humain, s’il n’est pas bien ancré dans le sol, risque d’être emporté par ces mouvements. Ce n’est pas tant l’intensité de la tempête qui est importante (sur laquelle parfois on ne peut pas grand chose) que la capacité de l’arbre à y résister par la profondeur de ces propres racines.
Cela signifie également que l’on ne calme pas un mental agité par le mental lui-même (en se répétant par exemple : « je me calme, je me calme… » ou bien « je vais m’endormir, je vais m’endormir…. »), mais en revenant à son corps et plus particulièrement à ce qui le rattache à la terre : sentir son bas ventre, ses pieds ancrés dans le sol, etc.
J'ai été copier ça sur un site de bien être , mais je le trouve très juste. Cependant, j'aime aussi, assez celle du chêne et du roseau! Le plus important quoiqu'il en soit, ce sont les racines! Tu peux scier les mauvaises branches, l'arbre continue sa croissance, mais pas sans ses racines!
tulipe noire- Super Tchatcheur
- 12/04/2013
Re: La dépendance physique. Témoignage
De mon côté, côté arbre, je suis dans le concret ces temps-ci, avec l'eau d'érable à évaporer pour la rendre au sirop hihi.. J'en ai à faire aujourd'hui, cela s'achève :-)
Merci Tulipe
Merci Tulipe
ppp- Super Tchatcheur
- 24/02/2019
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