Trois étapes à franchir

**SHALE** 15/3/2021, 08:13

Si on regarde les choses avec lucidité on se rend compte que ce qui sépare l'alcoolique de la sobriété ou de l'abstinence tient en trois choses:

-La culpabilité
-la honte
-la peur.

C'est peu, mais c'est aussi énorme comme étapes à franchir.
On se rend bien compte, même si on le nie, qu'on fait du mal aux autres, notamment à notre famille, qu'on n'arrive plus à faire correctement notre travail, à régler nos problèmes, qu'on est devenu bon à rien..
On se voit souvent comme une loque…On ne se lave plus ou à peine, on s'habille n'importe comment, les tâches quotidiennes deviennent des rochers énormes à franchir, on n'a qu'une envie s'affaler sur un canapé ou un lit pour cuver..
Tout ceci soutient une culpabilité très forte, mais qui est souvent masquée sous une sorte d'agressivité, carapace censée nous protéger et reporter la faute sur les autres.

On a beau essayé, on n'arrive pas à réagir, à redevenir digne de confiance, on est conscient de l'image qu'on donne aux autres, l'image d'un ou d'une pauvre alcoolo…On se cache pour aller acheter nos bouteilles, on change de magasins pour ne pas nous faire repérer comme alcoolique. Ensuite on cache nos bouteilles, du mieux possible, en pensant qu'ainsi l'entourage sera dupe. On en arrive à boire n'importe quoi pourvu qu'il y ai de l'alcool dedans.
On n'arrive pas à se passer de cet alcool qui fait notre malheur, on a beau essayé, ça ne marche jamais.
De tout ça, c'est une honte de nous profonde et sans issues qui en ressort, honte qui nous culpabilise encore plus.
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En même temps on a aussi très peur des lendemains sans alcool, notre vie ne tourne qu'autour de la bouteille, que faire si elle n'est plus là ?
Sans alcool on se trouve face à nous même, à notre souffrance, à notre incapacité à nous sortir de cet enfer et pourtant on a tellement peur d'en sortir, qu'on préfère souvent y rester, malgré toute la conscience que nous pouvons avoir du mal que nous fait l'alcool. On fait tout pour trouver de l'alcool, pour en avoir d'avance, pour ne pas aller dans des lieux où on sait qu'il n'y en aura pas..

Je me souviens que ma plus grande peur d'aller en cure résidait dans le fait que pendant un mois, je ne pourrais pas trouver d'alcool. Nous avons toujours peur de manquer de ce produit, de ne plus en avoir assez, d'où une obligation de faire des réserves..