Le retour de cure...

De retour de postcure, le centre nous avait "préparé", pour le suivis. Prise des rendez-vous avec le CSAPA , l'alcoologue et surtout les psys.
 Si les proches le souhaitaient, ils avaient la possibilité d'avoir eux aussi un suivis avec nos psys, afin que l'on fasse un point en commun. Nous y sommes allées avec ma fille. Ainsi elle a pu découvrir le centre où j'ai été et poser toutes les questions qu'elle souhaitait, surtout sur la façon de se positionner face à mon retour. Là , je l'ai laissé seule avec la psy, elle est ressortie ravie, je pense qu'elle a dû recevoir suffisamment d'informations, puisqu'elle n'a pas poursuivi s plus les réunions. Donc, il faut demander cet accompagnement au CSAPA pour les familles, ils y répondront.

Maintenant, même après 21 mois d'abstinence, la confiance est revenue de son côté, cependant j'ai parfois, certes pas beaucoup mais toujours une espèce de suspicion , cette impression qui ne s'éteindra sans doute jamais.

Mon compagnon, lui a été très net, il avait été aux réunions durant ma prise de conscience de mon alcoolisme, et n'a pas souhaité assister aux suivis. 

Cependant, il y a peu, alors que j'avais eu un coup de fil un peu, enfin non, beaucoup , enfin devenu  normal pour moi dans la perversité de ma Folcoche, il m'a lancé "si tu continues à l'écouter cette folle tu finiras avec ta bouteille! "

Je lui ai juste répondu, alors là!!!mais plutôt crever, que d'ouvrir la porte de l'enfer!

Comme quoi, je pense que nos proches n'auront et ne peuvent pas oublier! pardonner, mais pardonnes t-on à un diabétique ??? alors le "boulet" l'étiquette, ancien alcoolique, qu'il soit lourd ou léger, voir transparent dans notre tête, reste gravé dans la leur!

Pour ma part, je me suis soignée physiquement, psychologiquement, maintenant à eux de tourner la page, la vie continue, et j'aime mieux avancer que de ressasser le passé!

ça me rappelle une anecdote du père de mon fils avec qui je suis séparée, on s'entend bien maintenant mais il m'a vu dans l'alcool donc il sait. Donc des années plus tard, j'ai eu une grosse déprime et sa première réaction a été "tu as craqué avec l'alcool? " Comme quoi, oui, l'etiquette reste et quand il me dit parfois que j'ai de gros cernes sous les yeux, je ne peux que penser qu'il se demande si j'ai bu de nouveau . effectivement, les conjoints gardent à vie cette image de nous même après des années de sobriété ,la déchirure est si profonde qu'ils auront encore très longtemps ce doute .Pour mon conjoint,il n'est pas devenu co dependant ,je pense que cela dépend aussi du degré d'implication dans la maladie qu'a eu le conjoint

cristal a écrit:ça me rappelle une anecdote du père de mon fils avec qui je suis séparée, on s'entend bien maintenant mais il m'a vu dans l'alcool donc il sait. Donc des années plus tard, j'ai eu une grosse déprime et sa première réaction a été "tu as craqué avec l'alcool? " Comme quoi, oui, l'etiquette reste et quand il me dit parfois que j'ai de gros cernes sous les yeux, je ne peux que penser qu'il se demande si j'ai bu de nouveau . effectivement, les conjoints gardent à vie cette image de nous même après des années de sobriété ,la déchirure est si profonde qu'ils auront encore très longtemps ce doute .Pour mon conjoint,il n'est pas devenu co dependant ,je pense que cela dépend aussi du degré d'implication dans la maladie qu'a eu le conjoint

Pour le retour de cure, de mon expérience personnel, cela a toujours été très mal géré: une simple rencontre avec le psychiatre de la clinique avec ma femme, un bilan physiologique et faiblement psychologique, et hop, vous pouvez rentrer chez vous. Résultat: Après la première, un échec total au bout de quelques mois, et une co-responsabilté qu'on peut partager.
Bon, la deuxième elle avait annoncé qu'elle me quittait, donc elle n'est même pas venu me chercher, je me suis démerdé tout seul, et je vous raconte pas l'accueil ...

Cristal, ton message m'interpelle, tant il me fait prendre conscience qu'il est très difficile de sortir de l'image de l'alcoolique. D'un côté il me peine, car il renforce l'idée que ma femme ne voudra plus jamais revivre avec moi (car la peur de revivre les moments difficiles est trop forte), mais en même temps, même si cela fait mal, il m'ouvre (un peu) les yeux en me disant d'arrêter de me battre, de lâcher cette relation et de commencer un nouveau chapitre...

A méditer