la place du MA dans la famille.

la place du MA dans la famille.
Dans une famille où il y a un malade alcoolique on trouve souvent une ou plusieurs personnes co dépendantes, souvent le conjoint ou les enfants s'ils sont plus grands.
Il faut se poser les bonnes questions dans cette situation. Qui souffre le plus là ? Ce n'est pas le ou la malade alcoolique qui voit sa position de malade renforcée, il est soutenu, les autres sont quasiment à ses ordres et pendant ce temps, lui, il boit puisqu'il n'a pas de raison de ne pas boire….
La famille tourne complètement autour de l'alcool, les médocs, les toubibs, les hôpitaux, l'argent et j'en passe….. 
Mais personne ne pense que ce malade alcoolique est une personne adulte donc responsable de ses actes et assez grand pour se prendre en charge. Il est redevenu l'enfant, le petit dont il faut s'occuper, souvent un gamin caractériel même...
Déjà la situation est déséquilibrée, le rôle des parents est inversé, le parent MA se conduit comme un enfant et souvent ce sont les autres enfants qui doivent s'occuper de lui ou qui en bavent sérieusement même. L'important pour régler une telle situation, fréquente, c'est de redonner sa place d'adulte responsable au malade alcoolique. C'est à lui de gérer sa maladie, d'en assumer les dégâts, de se faire soigner, à personne d'autres, peu importe l'importance des dégâts collatéraux, c'est son problème….
Les enfants peuvent, aidés par le conjoint qui n'est pas MA ,retrouver une vie d'enfant en pensant à leur avenir, à jouer aussi, à profiter de la vie, de même pour le ou la conjointe, qui peut enfin vivre comme elle veut…
Mais avant tout ça, il faut accepter l'idée de laisser ce "pauvre " MA se débrouiller tout seul et ce n'est pas facile car la maladie alcoolique est mal comprise et son évolution aussi...Le malade alcoolique fait régner une telle culpabilité chez ses proches qu'ils se sentent obligés de s'occuper de lui, c'est là aussi où il faut agir, personne n'a à être coupable devant cette maladie. Il faut juste savoir que le MA a l'obligation de se soigner pour lui, pour sa famille, pour tout le monde, c'est une obligation morale et bien peu la trouvent en eux..Le MA a tendance à culpabiliser ses proches en leur disant que c'est à cause d'eux qu'il boit, là, il faut savoir que c'est complètement faux, la cause de l'alcoolisme est inscrite dans chaque malade et remonte très loin dans son passé….Le conjoint ne l'a pas poussé vers l'alcool, il y est allé de lui-même…..

Se couper du MA peut être réalisable quand la violence et la peur ne fait pas partie de l'équation, quand l'agressivité et les coups pleuvent, c'est bien plus difficile de laisser le MA se gérer car en plus de la culpabilité,il y a la crainte et la terreur même qui peuvent empêcher les conjoints ou les enfants de faire ce qu'il faut.La peur pour les autres aussi, une mère peut materner et réparer son MA pour qu'il ne touche pas aux enfants, idem pour les enfants protecteurs de leur mère.
Il est vrai que la meilleure et seule façon de réussir à vivre au coté d'un MA est le détachement ,le responsabiliser de nouveau mais ce n'est pas toujours possible,parfois,il vaut mieux fuir 

La place du MA dans la famille ...... pour moi ça a été dehors 

Je plaisante, mais effectivement tu as raison, même lorsqu'on est on alcoolique "passif" comme je l'étais (pas de violences physiques ou morales), la vie de la famille se retrouve complètement perturbé.
Fini les dimanche en promenade, car on est à peine capable de se lever du canapé
Fini les soirées télé, car on s'endort sur ce même canapé avant les enfants (quand ma femme remarquait ce qui se passait elle me disait juste vas te coucher, tu es fatigué, et j'avais compris qu'elle avait compris: pas la peine de discuter elle avait raison, alors je montais me coucher)
Fini les invitations, car on ne sait jamais dans quel état le MA va être
Fini les sorties entre copines, car on a la boule au ventre pour savoir si le MA va assurer
Et je pourrais rallonger la liste sur des pages ......

Et encore, de mon côté, j'arrivais à assurer un minimum le quotidien: courses, préparation des repas, mettre la table, débarrasser, laver ....

Mais tout de même, ce n'est pas une vie.

Dommage qu'il m'ait fallu autant de temps pour m'en rendre compte

Il nous faut du temps pour s'en sortir, c'est vrai, mais ce n'est pas du temps perdu, c'est un temps qui n'appartient qu'à nous seul, un temps où nous avons beaucoup réfléchi à ce que nous étions et comment changer tout ça....Je pense que ce temps, plus ou moins long, est indispensable, c'est très dur pour un malade alcoolique de prendre la décision d'arrêter de boire... Pour arrêter pour soi et uniquement pour soi, il faut y réfléchir longtemps jusqu'au moment où on sent une vraie détermination qui nous pousse à arrêter l'alcool..