Rester sans alcool.

Rester sans alcool…

Stopper toute consommation d'alcool, n’est pas chose facile, mais vivre sans consommer est bien plus difficile.
Au tout début c’est un combat de tous les jours, surtout si l’arrêt s’est fait de manière anonyme et sans aide.

Il est important de savoir que la prise d’alcool, est une réponse à une situation émotionnelle particulière, difficile à supporter pour la personne.

Lors de l’arrêt, le malade est confronté à :

-Un manque important tant sur le plain physiologique, qui peut entraîner des perturbations physique et neurologiques c'est en fait le sevrage qui dure entre 8 et 12 jours.

-Cette séparation entre le corps et le produit, et surtout son utilisation prolongée va induire un état de désintérêt total voir des réactions dépressives

-Sur le plan psychologique, le manque va faire apparaître les fissures, le mal être, la sensation de ne pas être utile, la dévalorisation, l'agressivité etc.….Ces souffrances étaient jusque la ignorées car masquées par la prise d'alcool.
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-Tout ce qui nous était insupportable apparaît et vient nous impacter de plein fouet, notre perception de ce qui nous entoure sans ce produit est le creuset de toutes les envies, on a la sensation d’être toujours sur le fil du rasoir Ces sensations et ce combat peuvent générer eux aussi une dépression.

Puis vient se joindre à tout ça , les situations de démission et d’abandon que le malade a eu tout au long de son parcours alcoolisé

Et bien sur s'y ajoute la sempiternelle culpabilité de ce que nous avons fait ,surtout pas fait d'ailleurs, pour nous et pour notre entourage direct (époux, épouse, enfants, parents etc.) la vision de soi en train de boire ou d’être ivre, ou de se réveiller le matin sans souvenir revient nous hanter..

S'arrêter doit être le reflet de ce que nous voulons pour nous même et décidé par nous même

Mais avant tout il est important de ne pas culpabiliser ou avoir honte, car l'alcoolisme est une maladie au même titre qu'une autre et de cela il faut que en être persuadé. Car ce sont deux sentiments qui sont les amis les plus charitables de l'alcool et à eux seuls peuvent mettre en péril notre choix de stopper.

L’arrêt doit être mis en œuvre avec le corps médical, qui établira un bilan avec nous et nous proposera un protocole thérapeutique tant sur le plan médical que psychologique

-Aller, régulièrement en consultation d’alcoologie, dans les associations d’aide

-Prendre avec rigueur le traitement médical ordonné par le toubib
-Ne pas laisser installé la soif

-Pratiquer de la relaxation et apprendre à respirer avec le buste et le ventre de manière lente et profonde.

-Changer son look (faire en sorte de se plaire)
-Changer son environnement.

-Découvrir des centres d’intérêt ignorés jusque là, reprendre des activités des loisirs abandonnés au fil du temps pour laisser l'alcool prendre toute la place.
-Ne pas se culpabiliser, (ai je bien fait, suis je bien, que va t’on penser de moi etc ….)

-Ne jamais perdre son humilité dans ce domaine, avoir la certitude que l’on a retrouvé sa liberté. Savoir aussi que ,seul ,le combat sera rude..
-La première chose à faire sera de savoir demander de l'aide .
-Ne pas rester seul quand s’installe le pessimisme et la sensation d’être de trop
-Ne pas rester seul quand les envies deviennent trop fortes
-Avoir toujours des numéros de téléphone où on sait trouver de l'aide et du soutien..

Boire de l'alcool prend beaucoup de temps, ne plus boire laisse apparaître un temps vide à remplir impérativement .

Il est nécessaire aussi de s’efforcer de porter un regard différent sur les gens et les choses qui nous entourent, essayer de voir le positif dans chaque chose, dans chaque évènement, c'est un exercice à faire mais qui devient vite naturel.
Il me semble aussi important de fréquenter les forums, les groupes de paroles qui traitent du sujet et apportent leur aide.
On peut aussi commencer une thérapie pour s'approcher du point de départ de notre alcoolisme, ce qui nous aide pour éviter les rechutes.