La sortie de cure....

La sortie de cure.
La sortie de cure est en général un moment attendu par tous, mais aussi souvent appréhendé….Ce moment ne se passe pas toujours bien.
Pendant la cure le malade alcoolique a fait un gros travail sur lui, il a compris d'où venait son alcoolisme, il a changé, il "a grandi dans sa tête", il est même parfois devenu une toute autre personne qui n'a plus grand-chose à voir avec celle ou celui que nous connaissions.
Par contre, le conjoint, le père ou la mère, les proches qui sont restés à la maison, eux n'ont pas changé, ils vivent encore souvent dans la colère, colère contre l'alcool qui faisait faire à l'autre les pires bêtises, alcool qui gâchait la vie de toute la famille. Ceux qui sont restés n'ont pas suivi le cheminement du malade alcoolique donc ils s'attendent à revoir arriver la même personne. C'est donc souvent avec peur qu'ils attendent ce retour .
Les proches de ces malades vont aussi avoir perdu toute confiance en lui, ils seront tentés de surveiller sa consommation, ce qui est la dernière chose à faire. Ils ont entendu tellement de mensonges de la bouche du malade alcoolique que ce sera très dur de le croire à nouveau.
Ils auront aussi tendance à poser beaucoup de questions sur comment s'est passée la cure, sur comment le malade se sent à présent, à reparler de ce qui s'est passé avant le départ pour se faire soigner. Souvent même , ils attendent des excuses qui ne viendront pas.. Là aussi, ce sont des choses à ne pas faire.
Le malade alcoolique n'a pas envie de revivre ce passé dont il n'est pas fier mais aussi contre lequel il s'est battu pour en sortir. Le malade alcoolique qui sort de cure veut regarder vers l'avant, faire des projets et refuse tout ce qui lui rappelle ce qu'il a vécu et fait vivre à ses proches quand il était alcoolisé.
Alors là aussi, il faut beaucoup d'amour et beaucoup de dialogues pour trouver des points d'accroches, pour réussir à se mettre à l'unisson et à rebâtir une vie à deux. Mais hélas ce n'est pas toujours possible, et la cure entraîne parfois une séparation, surtout si la co dépendance était fortement présente dans la famille.

Beaucoup me connaisse sur le site je suis MA abstinent depuis bien longtemps.

Hélas après 11 ans d'une abstinence heureuse, je me suis alcoolisé à la mort de Johnny.

Pourquoi me direz-vous ? J'ai vu toute ma jeunesse disparaître en une soirée.

Cette alcoolisation, fut sans conséquence, je l'ai géré tout seul.

Au mois de Mai 2019, encore une alcoolisation.
Les problèmes familiaux s'accumulaient avec les enfants de ma femme et les miens.
Donc grosse alcoolisation, je fus admis aux urgences en coma éthylique. A la suite de celle-ci j'ai été suivi par un psychologue,
Cela m'a fait du bien de pouvoir m'exprimer avec elle.

Fin Janvier 2020, rien ne va plus, je vois tout en noir, les soucis s'accumulent, rien ne s'arrange avec mes enfants.
Je suis hospitalisé au CHS pour un sevrage et un contrôle complet.
J'y suis resté 6 semaines, je suis sorti le 10 Mars. Je devais faire un stage de 15 jours au CHU mais vu les circonstances il a été ajourné.

Durant mon hospitalisation, j'ai fait le point avec mes enfants sur les conseils du psychologue, mon fils me reste fidèle  tant mieux je m'occupe
de ma petite fille pour ses devoirs.
Mes deux filles se sont éloignées, cela a le mérite d'être clair.
La fille de ma femme, me considère toujours comme son papa et cela c'est le principal.

Donc une fois rentré, j'ai pu constaté en parlant avec ma femme des dégâts que j'avais pendant mes trois jours d'alcoolisation.
Je sais qu'elle m'aime, mais je sens bien qu'elle n'a plus la même confiance en moi.
Elle me dit souvent que je suis un menteur, elle a du mal à me laisser sortir tout seul par exemple.

Je pense qu'il va falloir du temps pour regagner sa confiance mais elle seule compte pour moi.

Voilà,j'espère que je ne vous embête pas trop avec mon histoire mais c'est le début d'une autre: "la dernière ligne droite"

tu ne nous embêtes pas du tout Jeff,au contraire,c'est très instructifs pour ceux qui nous lisent alors surtout continue,tu es bien parti là

Un chose très importante pour la sortie de cure, c'est qu'on ne soit pas laissé seul, livré à nous même. Que l'on continue ses visites chez notre alcoologue, chez notre psy, si les problèmes ne sont pas tous réglés.
Avec ce moment bénéfique qu'est la cure, lors de la sortie, on peut envisager de commencer une nouvelle vie, et cela va prendre beaucoup d'énergie pour tout mettre en oeuvre. 
La confiance des proches reviendra progressivement.

Exactement, il ne faut pas rester bloquer sur le manque de confiance de notre entourage, elle reviendra comme le dit Tulipe...Ce qui est important c'est nous et notre nouvelle vie...Le plus important c'est de changer toutes nos habitudes, de changer nos horaires, si possible de changer notre environnement en décorant notre habitation différemment, c'est bien aussi de se trouver des acitivités qui peuvent devenir une passion mais auparavant, il faut souvent en essayer plusieurs.....

Chemin faisant, on reprend aussi des études, ou on recherche un appartement, un nouveau lieu de vie, ou un nouveau boulot, enfin un nouveau mode de vie!
c'est une renaissance, tout simplement!

C'était prévu qu'une fois rentré à mon domicile, je devais être suivi par l'équipe du Chu, pour me permettre de voir un nouveau psychiatre et un nouveau psy.
J'ai mon infirmière référente qui me téléphone 1 fois par semaine, cela me fait du bien de parler avec elle.
Je la connais depuis 2003 date où j'ai fait mon premier stage dans son service.
Cela me permet de lui faire part de mes craintes et de mes peurs.
Il ne faut pas rester isolé lorsque l'on sort de l'hôpital.

Jeff

À ma sortie de cure nous avions un suivi par un des intervenants une fois semaine durant 3 heures en groupe. J'ai adoré garder ce lien avec mon expérience à la cure. Nous devions nous exprimer à tour de rôle, sur notre vécu de la semaine. Aussi, nous avions des lectures à effectuer et nous devions en discuter en plénière.

Parralèlement, j'ai joint le groupe de MAB des anciens de la maison de cure où je suis allé. Je fréquente toujours ce MAB. Et j'y croise encore un des intervenants, celui qui animait pour nous les rencontres hebdomadaires.

Lorsque je suis sorti de cure, ma Julie était inquiète, elle avait pensait que je serais changé à un point tel que cela ébranlerait notre couple, elle s'est trompé, nous avons moins de disputes que lorsque je buvais, j'avais la mèche courte quand j'avais bu, et avec son tempérament "très expressif-energique", cela faisait des flamèches   

ppp