Génogramme

Constellation familiale, génogramme...
Sur le principe, il y a beaucoup de ressources en ligne. Mais au fond, quel serait la 
finalité de cette thérapie plus spécialement pour nous, MA?

Savoir dans quelle famille on est arrivé, comprendre l’environnement initial, 
se dédouaner des problématiques qui ne sont pas les nôtres car nous 
ne les avons pas vécues, oui, mais encore ?
On dit qu’on porte les chocs affectifs des trois générations précédentes. 
OK, mais quand on les connaît, et que ça fait sens, quelle est la suite?


Si vous avez des exemples concrets qui illustrent les méthodes, les bénéfices 
de ce protocole, n’hésitez pas à partager ici  

De connaître l'enfance de ma mère et tout ce qu'elle a dû mettre de côté pour ne pas déplaire à son père, je peux comprendre pourquoi elle est comme ça maintenant, c'est-à-dire qu'elle est toujours dans la frustration et la dépression....Je n'aurais pas eu accès à son histoire, je ne pense pas que je comprendrais son comportement, autant avec nous qu'avec elle même...De même ceux qui ne connaissent pas mon passé auront du mal à comprendre ma sauvagerie, ma façon de dire en face ce que je pense sans trop me préoccuper de ce que va ressentir l'autre et mon indépendance maladive....C'est aussi pour ça que j'ai raconté à mon fils très jeune mon histoire et en même temps celle de sa grand-mère pour qu'il puisse comprendre comment je fonctionnais....J'ai bien joué, maintenant il est docteur en psychologie cognitive !!!!!

j'ai aussi pu me reconstruire en connaissant le passé de ma mère et même celui de ma grand mère qui elle aussi a été abandonné par mon arrière grand mère.
Ma grand mère voulait des garçons,elle a eu 3 filles,la première a été bien accueillie,c’était la première,la deuxième,ma mère a été direct rejetée et la 3°,c'etait 17 ans après ma mère alors elle a été aussi bien accueillie.
Ma mère m'a rejetée parce que j’étais un retour de couche,j'ai 10 mois d’écart avec mon frère,ensuite,elle m'a aimé comme elle a pu ,avec un bagage sans amour maternel,un amour que je n'ai pas ressenti j'ai compris ma mère en analysant son passé et lui ai pardonné,je me suis aussi pardonnée de ne pas m'être aimée,je pensais ne pas être aimable mais c'etait faux,ma mère n'a pas su m'aimer "comme il faut" tout simplement.
Il y a eu aussi cette réflexion de ma cousine "dans la famille,on est alcoolique de mère en fille c'est pour cela que je n'aurai pas d'enfant " ma grand mère était MA,deux de ses filles aussi dont ma mère,et j'ai suivi  mais j'ai aussi voulu arrêter ce cycle infernal.Ma cousine a dit qu'elle ne ferait pas d'enfant pour ne pas faire d'alcoolique,moi,j'ai choisi de faire des enfants et de ne pas perpétrer cette maladie autrement,cela s'arrêtera avec moi

Etant en pleine remise en question, ce débat m interpelle.
Sans parler des détails, du pourquoi, du comment, qui a fait que,na na ni na na na,le fait de travailler sur "the pb",en koi ça fait avancer ? En koi ça fait ke l on prennes de nouvelles habitudes de vie?car,on peut savoir au fond et pas pour autant accepter sereinement, comment accepter en fait?

Dsl je me rend compte que je ne réponds pas au débat ‍�

roseeleanor si, tu es pile dans la question, en posant cette question.. 

Shale, tu as compris pourquoi ta mère est ainsi, et tu as parlé à ton fils 
pour qu'il vous comprenne toutes les deux, il choisit et réussit dans une voie de soins,
mais je ne comprends pas bien où se situe le génogramme?
Cristal, là je comprends bien l'idée et la façon d'arrêter le cycle infernal (bénéfice donc
de cette connaissance de l'histoire familiale pour savoir se positionner en connaissance
de cause).

En fait je posais le sujet de cette façon car je n'ai toujours pas
compris comment utiliser dans mon intérêt tout ce que j'ai appris 
du secret de famille qui a volé en éclats il y a déjà 20 ans.
Arrêter le secret en le racontant à ma progéniture, c'est fait.
Le reste, à part savoir et comprendre leurs drames à tous, j'aimerais 
bien y trouver une utilité pour résoudre des trucs de fonctionnement qui traînent.

Un ami a vu une psy qui l'a fait travailler sur sa "constellation familiale",
il connaissait toutes les histoires par coeur, mais il est ressorti de là sans
solution pour ses problèmes (c'est un collectionneur pathologique). C'est la
seule personne que je connaisse qui ait essayé. Ceci dit, il n'a pas
approfondi.

Donc pour l'alcoolisme, ou la propension à être addict ou dans l'excès,
je me demande comment ça peut s'articuler autour d'une évolution,
ou d'un bénéfice secondaire notable, voire d'une révélation  

Voilà c ça, ce que tu dis en dernier. Pourquoi faut il chercher au plus profond en fait?c un échappatoire après tout,pourquoi faut il ressasser le passé ?

Perso,suis assez terre a terre,j assume toujours a tort ou a raison,mais fierté avant tout

Cet échappatoire, on le choisi en fait,ça pourrai être plein d autres choses, perso,suis pas encore convaincue du pourquoi du comment

Bonjour à toutes-tous :-)

Génogramme et autres structures d'analyse des psys, je ne m'y connais pas, mais j'ai un père et un fils :-)

La façon dont on a été encadré concernant la gestion des émotions est déterminante si on a un potentiel dépendant-ante. J'ai vu mon père boire pour la fête, boire pour relaxer et décompresser, boire avec ses amis, boire seul, etc., et cela, tous les jours. Il était fonctionnel, aucun drame, mais il buvait bcp, un grand buveur. Mon grand père faisait pareil. Mon père avait vu et appris, lui aussi, la même chose, le même modèle. Je suis entré en cure il y a deux ans, pour arrêter, car depuis plus de 25 ans, je faisais comme mon père, fonctionnel aussi, mais l'alcool tous les jours. Mon père a arrêté seul 2 mois après moi, il est toujours abstinent, c'est une joie pour lui et moi. 

Je rejoins Cristal lorsqu'elle partage le fait qu'elle brise le cycle infernal. Il faut éduquer ses enfants concernant les risques avec l'alcool. Pas plus tard que cette semaine, j'ai acheté 2 canettes de bière avec alcool à mon fils de 16 ans (je n'avais pas acheté de bière avec alcool depuis ma sortie de cure), après lui avoir demandé s'il allait y avoir de la bière à sa fête entre amis qui se déroule exactement ce soir. Il m'a dit oui, je lui ai offert d'acheter deux canettes de bière de microbrasserie pour lui et il était heureux que je le lui offre. Avec les deux canettes de bières, je lui ai parlé de moi, à son âge, ma relation avec l'alcool pour la fête. Je lui ai dit que je voulais, entre autres, impressionner les amis, en en buvant plus que tous les autres. Je lui ai dit que rapidement j'ai senti que l'alcool pouvait m'aider à être drôle, faire rire, impressionner, etc. Je lui ai dit que je m'était fait prendre dans cette réputation, et que, de fête en fête, année après année, je suis devenu dépendant à agir ainsi. Je me suis fait prendre! Je lui ai dit que pour moi, à l'époque, c'était une bonne chose d'avoir un tel rapport avec l'alcool, c'était sain, mon père le faisait et ça allait très bien pour lui. Sauf que, je suis devenu dépendant et la suite il la connait. Il m'écoutait attentivement et m'a remercié, ça m'a touché.

Mon fils est venu me voir lorsque j'étais en cure (on avait droit à la visite les samedis). Lorsqu'il est arrivé, il est sorti de la voiture de sa mère en courant et m'a carrément sauté dans le bras. J'étais à l'extérieur et fumais avec les autres curistes. Un d'entre eux était aussi touché que moi de cette réaction d'amour de mon fils. Il sait donc pour la cure et tout. Il a pu constater où ça pouvait mener. Je lui ai fait la tournée des copains curistes, et lui ai décri, un peu, qq uns d'entres eux. Juste ça, c'est une grande partie de l'éducation à l'importance de porter une attention particulière à son rapport avec l'alcool.

Ce soir, il est parti avec les deux canettes de bière de micro brasserie, et vous savez quoi, je lui en ai offert une troisième, de micro brasserie aussi, mais celle là, sans alcool. Au début il a souri, et après il a dit : je vais la faire goûter à mes amis :-) J'aurais dû lui répondre, mais là il est trop tard, : C'est ça, impressionne-les :-)

ppp

Merci ppp pr ce beau témoignage.

roseeleanor a écrit:Merci ppp pr ce beau témoignage.

Bonne nuit pour toi, il est tard chez vous :-) Fait plaisir le témoignage :-)

Retourner dans le passé de ma mère,ce passé de souffrance aussi bien psychologique que physique(elle est devenue quasi sourde parce qu'on l'a laissé pleurer de douleur avec deux otites purulentes non soignées) m'a permis de ne pas me considérer comme la cause de la detresse ou du mal de vivre de ma mère.Je me suis construite en me traitant de nulle et en me dévalorisant parce que je n'arrivais pas à rendre ma mère heureuse.J'essayais pourtant d'être une petite fille parfaite,bonne à l'ecole,à l'écoute de ses problèmes,discrète quand il le fallait et présente quand elle en avait besoin mais elle n'etait jamais satisfaite et je me disais que c'etait forcément de ma faute  elle pouvait aussi bien m’écrire des lettre d'amour que de me jeter comme une vieille serpillière me traitant de tous les noms  Elle est tombée dans l'alcool,je voulais la protéger et l'accompagner partout et je l'ai suivi dans l'alcool,je m'y suis perdue
Quand j'ai commencé mes soins,j'ai pour la première fois imaginé que peut être ce n'etait pas de ma faute,peut être que ma mère avait un autre bourreau que moi.En regroupant les données éparses que j'avais récoltées,j'ai compris que ma mère avant vraiment souffert petite ç cause de sa mère qui ne l'aimait pas.Comment pouvait elle m'aimer correctement elle qui n'avait jamais connu l'amour d'une mère?? J'ai aussi compris que ce n'est pas le role d'un petite fille de faire le bonheur de ses parents mais le role du mari.Que ce n'est pas moi qui etais nulle parce que je n'arrivais pas à atteindre ses objectifs mais elle qui me mettait une barre trop haute.J'ai compris la notion de limites,chacun a ses propres limites et on ne peut pas les dépasser,j'ai toujours cru que c’était parce que j’étais une incapable
Bref,tout cela pour dire que c'est par le passé de ma mère que j'ai compris tout cela,c'est en revenant en arrière que j'ai pu rectifier le présent et comprendre que j'avais de la valeur,que j'etais une personne importante et que l'on pouvait m' aimer mais que ma mère n'avait pas les outils pour me le montrer.J'ai aussi pu grâce à ces recherches comprendre que ma mère m'aimait,beaucoup trop en fait mais qu'elle ne savait pas le montrer 

Je te rejoins à 1000 % cristal, non je ne me suis pas trompée de zéro!
Ma folcoche perverse narcissique par excellence, qui m'a abandonné non pas physiquement mais moralement. Et laissé aux bons soins du personnel de maison parce qu'elle ne pouvait rejoindre son amant, qu'il était hors de question de divorcer à l'époque... J'ai voué un amour sans borne à une mère insensible, auto centrée sur elle même et destructrice. Belle éducation donnée avec à la clef un fils psychotique et une fille alcoolique. Avoir l'art et la manière de retourner une situation en te faisant paraître faible, incompétent, une pauvre malade...et j'en passe!
Mais on ne peut reproduire ce qu'on a jamais reçu, on ne peut donner l'amour qu'on a certainement jamais eu de sa propre mère. La mienne n'est pas alcoolique, elle a dû compenser autrement, mais comme tu le dis. On a cassé , brisé cette ligne destructrice d'éducation et le prochain maillon qu'est nos enfants pourront transmettre cet équilibre entre amour et éducation compréhensive.

le livre dont je vous parlais est celui ci "aïe,mes aïeux" d'Anne Ancelin Schützenberger

" ...nous sommes un maillon dans la chaîne des générations et nous avons parfois à "payer les dettes" du passé de nos aïeux.C'est une sorte de "loyauté invisible" qui nous pousse à répéter,que nous le voulions ou non,que nous le sachions ou pas,des situations agréables ou des événements douloureux.Nous sommes moins libres que nous le croyons,mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin répétitif de notre histoire,en comprenant les liens complexes qui se sont tissés dans notre famille"

Si on arrive à comprendre le contexte générationnel, historique et relationnel de notre famille, ça nous permet de regagner notre liberté face à ce passé. On peut vivre enfin notre vie et non pas celle de nos parents. On évite les évènements qui se reproduisent souvent de génération en génération et on devient enfin acteur de sa vie.

Super tous ces témoignages! Très touchants...certains faisant écho à mon propre vécu.

Ma mère m'a souvent raconté des anecdotes sur son enfance, mais je n'ai rien trouvé qui semble justifier sa profonde tristesse.... Un vécu refoulé peut-être... Toujours est-il que j'ai passé toute mon enfance à penser que j'étais la cause de sa tristesse et à me culpabiliser de ne pas arriver a la sortir de sa torpeur et de son alcoolisme. Grandir avec une grosse culpabilité alors qu'au fond on est pas responsable des choix de ses parents, c'est assez destructeur.... Le fait de reproduire le schéma familial concernant l'alcool semble inéluctable. Mais certains témoignages ici prouvent qu'en faisant un travail sur soi on peut réussir a casser le schéma.

Plutôt encourageant !

C'est une joie de te voir explorer et découvrir sur le forum étoile, parce que tu l'exprime. Merci :-)

Tes partagages sont très appréciés aussi, merci !

Bonne journée à toi !

ppp

Merci ppp
Belle journée à toi aussi

 Toujours est-il que j'ai passé toute mon enfance à penser que j'étais la cause de sa tristesse et à me culpabiliser de ne pas arriver a la sortir de sa torpeur et de son alcoolisme

comme tu as pu le lire,j'ai vécu la même chose,ce qui m'a permis de sortir de l'alcool,ce n'est pas de savoir ce qui s’était passé dans l'enfance de mes parents ou grands parents mais d'arrêter de croire que tout était de ma faute !!c'est en faisant u travail sur moi que j'ai pu y arriver,j'ai commencé par arrêter de boire sans trop savoir pourquoi en fait,disons que sans alcool,j'y voyais plus clair et surtout,je n'avais plus l’étiquette "coupable" ou plutôt l'immense  mur où était écrit"coupable" à porter  Tout s'est fait par étape et chaque chose pour lesquelles je me sentais coupable ont pu avoir une réponse qui me convenait:
- coupable de boire ou surtout de ne pas arrêter : oui mais parce que je suis MA et que lorsqu'on est MA,on ne peut pas s'arrêter,le cerveau est dysfonctionnel
- coupable de ne pas avoir rendu ta mère heureuse: oui mais ce n’était pas mon rôle de petite fille,personne ne m'a demandé de jouer ce role mais personne ne m'en a empêché non plus
- coupable de ne pas être à la hauteur des attentes de ma mère: oui mais ce n'est pas moi qui ne pouvais pas atteindre ses attentes,c'est elle qui mettait la barre bien trop haute,au delà de mes limites
Connaitre le passé de mes parents et grands parents m'a juste fait comprendre qu'ils ont eu eux aussi une enfance difficile et qu'ils ne pouvaient pas me donner un amour qu'ils n(ont jamais reçu,comment donner quelque chose que l'on a pas??
Quand j'ai compris que ma mère m'avait aimé comme elle le pouvait et pas comme je le voulais,quand je l'ai accepté,alors j'ai enfin pu commencer à m'aimer moi même et là,tout a été possible

@cristal Malheureusement en ce qui me concerne, le fait de comprendre autour de mes 20 ans que je n'étais pas responsable du comportement de ma mère ne m'a pas permis d'arrêter la consommation d'alcool.

Je crois que j'ai toujours en moi de la colère mêlée à de la frustration et de la tristesse d'avoir eu une enfance pareille et bien qu'ayant pardonné à ma mère je traine encore les casseroles de ma jeunesse... Je me suis construite comme j'ai pu avec cette maman instable psychologiquement, ce qui a conditionné beaucoup de choses dans ma vie: trop souvent de mauvais choix aussi bien sur le plan pro que perso. Du coup un grand sentiment d'échecs a répétition, de ratage de vie....plein d'émotions négatives dont j'ai beaucoup de mal a me défaire et qui m'empêchent d'avancer...

le combat contre l'alcool doit se faire étape par étape,la première est d'arrêter de se détruire,ensuite vient la reconstruction puis on profite de cette nouvelle vie.Pour le moment,tu dois juste te concentrer sur l'arrêt de l'alcool,si tu as fait un travail sur toi avec de l'alcool,cela n'a pu être très efficace car ce n'est pas toi qui était analysée mais ton toi alcoolisé.
Avec ta nouvelle vie sans alcool,tu vas voir les choses différemment et les analyser autrement
Donc première étape,les soins et l'arrêt de l'alcool avec des professionnels adaptés,le reste suivra peu à peu 

Oui, j'essaie d'aller dans cette direction