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Portrait d'un malade alcoolique

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Message  SHALE 5/4/2018, 20:04

Portrait d'un malade alcoolique
Le malade alcoolique est un être foncièrement seul.
Au départ, il va se servir de l'alcool pour sortir de cette solitude, mais peu à peu l'effet contraire se manifeste, plus il boit, plus il renforce sa solitude. Il boit même en cachette, solitude suprême….
Il est conscient souvent bien plus tôt qu'on ne le pense de son alcoolisme, mais il n'en parlera pas, il restera seul là aussi avec cette angoisse au fond de lui...Il essaiera vainement, tout seul d'arrêter, sans succès, ce qui le ramènera à une angoisse encore plus forte. Là, il fera tout pour cacher cet alcoolisme, boire tout seul, sortir le moins possible sauf avec des potes qui boivent.
Cependant, entre les essais d'abstinence, les envies d'abstinence et les phases d'alcoolisation, les allers et retours se succèdent, se télescopent, se confrontent, s'affrontent. Les efforts, les entrelacements essai-échec témoignent d'une lutte de plus en plus désespérante, anxieuse, préoccupante, la disponibilité pour d'autres tâches s'amenuise.
 
Longtemps insidieuses, les propriétés toxiques de l'alcool prennent un développement majeur sur tel ou telle fonction ou organe selon les structures. Elles prédominent sur toutes les autres propriétés de l'alcool dont les qualités s'estompent. La perte de la liberté de manœuvre à l'égard de l'alcool va s'aggraver de la difficulté, puis de l'impossibilité de s'abstenir, de l'effondrement de la tolérance, de l'effritement de toutes les relations avec l'extérieur, avec les autres. C'est ici que l'image de la mort apparaîtra d'elle-même aux sujets qui, non soignés, non aidés, accepteront cette idée de leur propre mort dans une sorte de résignation triste, bizarre. Pendant quelques temps encore le sujet va refuser aux autres le droit de lui dire qu'il est alcoolique mais, constatant qu'il ne peut ni reprendre la maîtrise sur l'alcool ni l'abandonner, il fera sienne cette opinion que tout le monde ne cesse de lui répéter: « Je suis incurable ». Il vit de plus en plus mal avec l'alcool mais ne peut plus non plus vivre sans lui. On lui répète pendant ce temps : « qui a bu boira », « il est trop tard », « tant pis, à quoi bon lutter ? » se répond-il en écho. Observé du dehors, il perd ce que les autres appellent la dignité. Il oublie l'image du moi idéal du personnage qu'il aurait voulu être. Il essaie pendant quelques temps encore de projeter une image favorable. Quand on lui parle d'alcool il minimise par habitude les quantités absorbées, rationalise, triche un peu, cache encore les bouteilles. Peu à peu il s'y efforcera de moins en moins jusqu'au jour où la quête de l'alcool va dominer le tableau chaque jour davantage pour devenir, dans la phase terminale, l'unique activité. Quelques-uns parvenus à cette phase n'ont plus d'autre but pour survivre que de rechercher l'alcool, de trouver des moyens pour s'en procurer. Situation véritablement poignante, d'une existence vidée, semble-t-il de toute signification. Tout s'aggrave, s'effondre, se désagrège : les liens conjugaux, les liens familiaux, l'estime des enfants, la qualité du travail, l'équilibre du budget, l'éthique, les références personnelles aux systèmes de valeurs. On ne part plus en vacances, on n'a plus envie de voyager, on délaisse les amis, on esquive les réunions, on se met en congé sans but, on quitte son emploi. Après avoir déserté les expositions, les films, le théâtre, on ne lit plus de livre, ni même de journal. Si certains soirs on entend des conseils, des exhortations, des suppliques, des récriminations, on les évite d'abord en racontant n'importe quoi, en niant l'évidence, puis on finit par ne plus écouter.
SHALE
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Féminin 01/01/2009

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Message  cristal 5/4/2018, 21:03

tout ça est tellement vrai!! qu'il est bon d'être sortie de cet enfer,merci pour cette piqûre de rappel qui nous permet de savourer encore plus notre liberté actuelle  coeurs
cristal
cristal
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Féminin 01/01/2009

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Message  Lisa 5/4/2018, 23:15

Pour moi ça ne s'est pas du tout passé comme ça, mais j'imagine que c'est le cas de pas mal de malades alcooliques Crying or Very sad

Je n'étais pas seule quand j'ai commencé à boire, je sortais "simplement" d'une rupture amoureuse difficile et carrément sordide, mais j'avais mes amis, mes connaissances, et mon boulot. Et ça a fonctionné comme ça pendant longtemps, "à bas bruit" quand j'ai rencontré mon nouveau compagnon quelques années plus tard. Celui-ci ne s'est jamais rendu compte de rien, mais il est vrai qu'il buvait tous les soirs du vin ou de la bière, et donc moi aussi sans me cacher.
C'est quand j'ai changé de boulot et que là je me suis retrouvée dans un vrai panier de crabes, harcèlement moral, surcharge de travail, j'ai forcé sur l'alcool et commencé à cacher le Porto que je buvais le soir en cuisinant. Puis les somnifères.
Puis notre rupture.
Retrouvée seule chez moi, sans boulot, je me suis lâchée côté alcool et j'avais parfaitement conscience d'avoir un problème. Une amie me l'a dit, j'ai nié pour garder la face, mais je savais qu'elle avait raison.

Je n'ai jamais pensé à la mort. Pour moi l'alcool était une béquille, il m'aidait à vivre, aussi bizarrement que ça puisse paraître.
J'ai essayé d'alerter mon médecin traitant et mon psychiatre en disant : "J'ai tendance à boire un peu trop". Eux, juste avec ça, ne pouvaient que me dire de diminuer Rolling Eyes Ils n'ont pas saisi la perche que je leur tendais.

Il a fallu qu'un jour je me décide à aller me renseigner sur Internet sur les dangers de l'alcool sur la santé, moi qui justement n'avais pas envie de mourir ni d'être malade! C'est alors que j'ai découvert ce forum, et vous connaissez la suite smiles

Chaque histoire est différente.... Mais la maladie alcoolique reste la même : l'incapacité à arrêter sans aide, et l'incapacité à contrôler notre consommation.
Lisa
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