Le MA et sa famille.

La famille joue un rôle important en général dans la prise en charge du malade alcoolique.
On peut même souvent dire que l'alcoolisme est un mal familial tant les répercussions atteignent tous les membres de l'entourage.

Ce qui est très dur c'est d'agir pour soi, de se soigner pour soi, avec un entourage qui bien souvent est dans la co dépendance.

Il faut soit s'écarter de ses proches au risque de les rendre très malheureux, soit réussir à leur expliquer ce qu'est la maladie alcoolique et pourquoi le malade ne peut se soigner que pour lui. En général, ce n'est pas le malade alcoolique qui peut faire ce travail, lui, il attend que sa famille le prenne en charge et prenne en charge les dégâts faits par l'alcool. C'est une personne extérieure qui peut leur faire prendre conscience de leur co dépendance..Notamment c'est un travail que nous faisons sur ce forum.
La famille sans le vouloir a plutôt tendance à nous enfoncer dans notre alcoolisme en agissant avec nous d'une manière pas du tout adapté aux comportements du MA.

C'est là où il faut que la famille comprenne ce qu'est le détachement, c'est à dire aimer autrement, et non pas "ne plus aimer".
Il faut que l'entourage prenne de la distance avec la maladie, ne pas se laisser entraîner dans les délires et les colères du MA, le laisser gérer sa vie en tant qu'être responsable, même si on a envie de faire à sa place.

Si vous avez des expériences de ce style, des expériences où le MA est confronté à sa famille, à ses proches et tous les problèmes qui en ressortent, ce serait intéressant pour tous de les raconter.

Concernant mon passé de MA, mon mari était plutôt co dépendant.  Il ne se rendait pas compte des quantités que je buvais non plus, ni à quelle fréquence, surtout les derniers temps.... pour lui... je n'étais pas alcoolique, pas avec les "petits apéros" que je prenais....

Et pourtant, combien de fois il ne m'a pas retrouvée endormie dans le canapé, couchée sur le sol à verser toutes les larmes de mon corps, au jardin couchée à même le sol.... combien de fois je ne me suis pas souvenue qu'il m'avait mise dans le bain....
Me trouvant limite des "excuses"... et pourtant, il voyait les bouteilles diminuer, ou sentait qu'il y avait de l'eau à la place de l'alcool... mettant "ça" sur le compte de la dépression....

Des membres de la famille lui en parlait, mais il ne le croyait pas...je niais bien sûr....

C'est après 1 mois d'abstinence que je lui ai tout expliqué; les quantités, les "sortes" de boisson, les cachettes, ..... il a pris au sérieux.... et à partir de ce moment là, il a pris conscience.....