Le syndrome de l'imposteur

J'ai écouté cette émission aujourd'hui, qui m'a vraiment interpellée.
J'aimerais bien avoir vos réactions si vous avez le temps d'écouter
Vous sentez-vous concerné ou pas du tout?
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Je viens de l'écouter et je suis stupéfaite que des personnes puissent vivre ce syndrome. Elles sont si peu sûre d'elles qu'elles pensent avoir volé la place qu'elles ont et n'ont qu'une peur , c'est qu'on découvre justement leur imposture....
Là, ces personnes ne sont plus du tout dans la réalité, elles sont dans un fantasme de négation d'elles même qui leur fait considérer une juste reconnaissance de leur qualité comme une escroquerie qu'elles auraient commise.. Je trouve ça très grave quand la sous estimation de soi arrive à un tel point...

Je trouve que l'auteur explique très bien que les gens concernés sont
tout à fait convaincus de leur état d'imposteur.
J'ai été très contente d'entendre ce gars en parler avec une forme de
sérénité et de légèreté.
Pour moi, çà tombe à pic dans un processus d'image de soi à construire,
et à recoller avec une réalité qui s'est construite malgré cette carence au
stade du miroir. (du coup j'en ai parlé avec l'art-T aujourd'hui)

Je vis çà, ce n'est pas dramatique, c'est inconfortable au possible mais pas
négatif. Je crois que, si on enlève la peur récurrente d'être "démasqué",
çà pousse à faire plus en fait, et finalement à faire sans doute mieux que
si on était sûr de rentrer dans les bonnes cases (d'être à sa place).

Vu de l'extérieur, çà fait un peu cauchemardesque mais il explique bien
le truc. Quand on le vit, personne ne peut nous persuader du contraire,
donc çà pousse à tout revoir si on veut s'en débarrasser .

Je suis contente d'avoir entendu ce reportage, le fait d'en parler comme
d'une chose aberrante "officiellement", et de lire ta réaction, m'évoque
le fait que tout arrive en temps et en heure quand on est prêt à entendre.

çà me fait le même effet que quand on peut vous dire: tu as mal? Mais c'est
normal voyons, c'est pas forcément vrai ta vision, en fait tu ne vois pas c'est tout.

Interssant

Vraiment intéressant... cela me parle aussi

Je me demande vraiment où est le défaut de la construction qui nous amène à voir les choses ainsi... Je n'avais jamais entendu parler de  ce syndrome de l'imposteur et là, j'ai vraiment envie de m'y intéresser car je ne connaissais pas du tout, en ces termes surtout, et j'aimerais savoir qu'est-ce qui se met en place dans notre construction pour qu'on en arrive à penser ça...
Je vais travailler là dessus, c'est vraiment intéressant, merci pour ton apport....

Pour ma part, enfant j'étais très timide, peu sûr de moi.
Je trouvais aussi que les autres étaient intéressants mais doutais fort de mon propre intérêt.

Etre accepté dans un groupe était déjà source de joie, y prendre une place autre, je ne l'imaginais pas.
Ensuite, il a fallu prendre une place et se dépasser malgré tout. Cela ne s'est pas fait selon mes désirs mais selon ce que j'imaginais être les attentes des autres.

De dépassement, en dépassement, une image projetée de soi se met en place et l'on se bat pour la paufinée.

Mais dans son fond on garde un sentiment de construit et non d'être.

Tu vois Shale, je comprends tellement bien Lolo quand elle écrit ceci

Je vis çà, ce n'est pas dramatique, c'est inconfortable au possible mais pas
négatif. Je crois que, si on enlève la peur récurrente d'être "démasqué",
çà pousse à faire plus en fait, et finalement à faire sans doute mieux que
si on était sûr de rentrer dans les bonnes cases (d'être à sa place).

Elle parle aussi du stade miroir... je ne connais pas grand chose en psychologie, et je crois n'avoir jamais entendu se terme. Mais cette évocation m'interpelle.

Le stade du miroir c'est quand l'enfant se reconnaît dans un miroir. Cette étape marque aussi une certaine forme de distanciation avec sa maman pour enfin devenir et être soi.

je viens d'écouter l'émission et c'est tellement ça,
sauf que mon imposture ne vient pas de ma situation prof (même si elle existe complètement aujourd'hui) non mon imposture date de quand j'avais 9 ans, juste 9 ans..............
je vais me commander le bouquin, réécouter demain tranquillement, mais je crois que je vais envoyer à la psy le lien

merci de ce partage, peut être qu'il va me permettre d'avancer vraiment,

je n'ai hélas pas encore trouvé le temps pour écouter cette émission mais au vu de vos réactions,j'ai hâte d'en savoir plus.En tout cas,si ça peut faire bouger les choses dans votre travail sur vous,c'est vraiment une bonne chose et j'ai l'impression que ça parle à beaucoup d'entre vous

Je vais copier cristal dans ses écrits, ... cette émission m'intéresse au plus haut point également.

Le syndrome de l'imposteur se construit dés notre toute petite enfance et ensuite il se renforce par nos différentes expériences plutôt mauvaises car fait dans cet esprit d'imposture...

Oui Shale, ce syndrome se construit très tôt. Je parlais de stade du miroir (moment
auquel le nourrisson prend conscience qu'il est un être entier différent de sa mère ou
individu avec lequel aucune limite n'est discernable pour lui), mais il y a aussi, avant çà
même, le regard qui a été posé sur le bébé.
"Comment avez-vous été regardé"..

Les expériences ne jouent pas plus que çà, puisque ce sentiment d'être un imposteur est
une conviction intime. Et en plus, celui qui est concerné se garde bien d'en faire
part puisqu'il a toujours peur d'être démasqué.

La personne touchée par ce syndrome n'a pas besoin d'expériences pour conforter
sa certitude. Elle s'attend tout simplement tout le temps à être dégagée/remplacée car elle
n'est pas à sa place, ou ne mérite pas les choses bien ou les compliments ou la
reconnaissance qui lui sont attribuées.

Après, chacun trouvera dans l'émission le sens qui fait écho en lui. Je suis ravie
d'avoir écouté çà, j'en ai de suite parlé à l'art-T et çà a fait tilt. çà fait toujours
progresser d'avoir des infos sur quelque chose dont on croyait qu'on était le seul à
se dépatouiller avec.

Je ne sais pas si çà se règle, mais en tout cas comme beaucoup de syndromes divers
qu'on peut se trimballer, avoir un éclaircissement permet de mieux vivre avec et de
faire la part des choses.

"Comment avez-vous été regardé"..

Cela me parle aussi beaucoup,
J'ai retrouvé de l'espace pour vivre quand ma mère à commencer à revivre après la naissance de mon frère.
Il portait un handicap "leger", le même que ma mère et elle lui a porté beaucoup d'attention. Ce qui est important, c'est que la tristesse des deux enfants perdus avant moi l'avait quittée.

Shale, merci pour tes explications

Pour moi, c'est plutôt le contraire, quand je suis née, c'était la joie, j'étais le premier bébé de la famille et jusqu'à l'âge de 2ans , j'étais la petite reine dans ma famille, je pense que c 'est ce qui m'a permis de garder l'estime de moi.
Quand ma soeur handicapée est née, ou plutôt est arrivée un beau matin à la maison, je n'avais pas été prevenue, comme beaucoup d'enfants à l'époque. J'ai d'abord eu quelques jours de sidération, et ensuite en voyant que tout le temps qui m'était consacré, je le perdais mais que ma soeur le récupérait car elle était toujours malade...C'est là où la haine envers elle, haine qui m'a poursuivie pendant des années avec la culpabilité qui allait avec, a commencé. Ce n'est qu'après le Shale que j'ai réussi à ne plus haïr ma soeur, et encore, il ne faudrait pas grand chose pour que ce sentiment revienne... Pourtant s'il y en a une qui est à plaindre, c'est elle ,pas moi. Mais dans un cas comme ça, la raison ne fonctionne plus.
Là, à deux ans, ma vie d'adulte a commencé. J'ai géré toute seule mes besoins, décidé seule de ce que j'allais faire. J'étais autonome très très tôt donc. Et je ne supportais pas qu'on me donne des ordres, je ne le supporte toujours pas!!!Je me suis élevée toute seule, pas à l'abandon, mais dans ma tête, il y avait de ça et même si mes parents m'aimaient, dans ma tête de petite fille, ils n'aimaient plus que ma soeur!!!

Je pense à une chose, qui est typique de ce syndrome de l'imposteur.
Par exemple, sur le forum, çà m'arrive souvent de me dire: mais tu ne
bois plus, tu n'as même pas d'envies, tu n'as aucune "légitimité" à être
ici".
Et à chaque fois, il faut que je me dise ": ben si, il y a 5 ans tu allais en mourir,
de l'alcool, donc tu peux".
Un peu comme si on se mettait toujours en position de se justifier,
à soi même, le fait qu'on "a le droit" ou pas d'être quelque part.

Après, ici par exemple çà devient rassurant parce que, depuis le temps
qu'on se côtoie, je sais bien que personne ne va me dire "qu'est-ce que tu fous là".
Voilà, c'était juste en passant.