De la dépendance, encore et toujours...

Bonsoir à tous et à toutes,

Tout d'abord je vous remercie de me lire. Je suis venue il y a environ deux ans sur ce forum parce que j'avais déjà conscience de ma dépendance... j'avais eu de bons contacts, de bons conseils... et j'ai tout abandonné, du jour au lendemain.

De là à dire que ma dépendance n'a pas continué serait mentir. J'ai continué à boire, pas moins, pas plus. Comme il y a deux ans. De grandes cuites, de moins grandes, mais l'alcool, encore et toujours... Il y a neuf mois, je me suis mise en couple avec ce que je pensais un charmant jeune homme. Et je me suis rendue compte que lui aussi a un problème avec l'alcool, puisque nous passons le plus clair de notre temps à nous envoyer deux bouteilles de vin chaque soir où nous nous voyons. Je me suis confortée dans cette relation, absolument pas saine.

Pourquoi je reviens ? Parce que je renoue petit à petit avec ce que je pense la bonne pente. Je coupe les contacts avec cet homme qui est aussi alcoolique. Je bois encore, moins, plus, je ne sais pas trop. Tout ce que je peux dire c'est que je bois. Et qu'à bientôt 25 ans, avoir presque 5 ans d'alcool derrière moi, c'est affreux comme perspective.

Je réussis dans ma vie professionnelle qui est épanouissante. J'ai tous les éloges de mes supérieurs et je mène une belle carrière pour mon jeune âge. Parce que j'ai caché tout mon alcool. Et toute ma tristesse.

Ma vie amoureuse et familiale est un désastre par contre. Instable et accro aux garçons qui me témoignent de l'affection dont je n'arrive pas à me détacher et qui sont source de problèmes et hantée par le souvenir d'une mère décédée de l'alcoolisme je ne veux plus me sentir prisonnière de mes démons.

Et la pression sociale, l'alcool, encore et toujours. Les soirées, les verres à répétition, et les achats compulsifs à la superette pour me "finir" avec quelques bières.

Voilà en quelques lignes mon témoignage. Merci de m'avoir lue.

Tu es d'une grande lucidité malgré ton jeune âge. C'est vrai qu'avoir déjà 5 ans d'alcool derrière soi quand on est aussi jeune, ça interpelle. Mais je sens que tu en as assez et plus qu'assez de l'alcool et que tu veux t'en débarrasser...
Tout d'abord, as-tu déjà vu un alcoologue ou un psy à ce sujet ? en as-tu parlé avec quelqu'un ? Est-ce que tu bois seule ou uniquement quand tu es en groupe???
Toutes ces questions pour mieux cerner ton problème et te répondre de façon adéquate.
Autre chose, prends tu des médicaments et lesquels?
Tu ne réponds que si tu le souhaites, bien sûr!!!   

Je réponds avec plaisir !

Je n'ai jamais vu d'alcoologue et des psys j'en ai beaucoup vu mais je n'ai jamais parlé de mon problème d'alcool.

Je bois en groupe et seule. Mais beaucoup plus seule. J'ai beaucoup trop peur que l'on découvre mon addiction lorsque je bois en groupe. Peur de trop parler. La dernière fois où j'étais trop alcoolisée en groupe je suis devenue furieuse contre tout le monde, j'en voulais au monde entier. Quand je suis seule et que je bois, je m'achète beaucoup trop de bières et je passe la soirée à boire. Jusqu'à m'endormir. Et pleurer, pleurer, pleurer encore. Comme beaucoup d'alcooliques je regrette le lendemain à cause du mal, et deux jours plus tard je me retrouve devant les nouveaux verres. Je peux passer du temps sans boire, jamais bien longtemps, mais quand je sais que je dois être "fraîche" le lendemain je m'interdis de boire. Mais aussi comme bien d'autres alcooliques je tiens encore la "route", c'est-à-dire qu'avec une douche le lendemain je parais comme "neuve"...

bonjour mimi.

c'est déja une bonne chose d'accepter et de pouvoir dire que tu as un problème avec l'alcool, tu as franchi un grand pas en sortant du déni. tu peux déja en parler avec ton médecin traitant qui pourra te donner des médicaments le temps d'aller voir une structure spécialisée en addictologie (sois tranquille, il ne t'a rien dit mais il a du voir que tu as un souci avec et même s'il (ou elle) n'est pas à l'aise avec cette maladie, il pourra t'aider et te conseiller. tu peux également voir un MAB (mouvement d'ancien buveurs) qui sont là pour aider et soutenir. renseignes toi pour savoir s'il y a un CSAPA près de chez toi (c'est une structure spécialisée dans les addictologies et tu y trouveras des spécialistes) mais surtout ne fais pas de sevrage seule car c'est très dangereux il faut le faire en milieu hospitalier.

bon courage et bon week-end

Je pense que tu n'as qu'une dépendance psychologique pour le moment, mais il est temps d'arrêter avant que la dépendance ne devienne physique, car là, c'est l'enfer.
Tu peux te passer de boire pendant un ou deux jours, et tu peux encore contrôler plus ou moins ta conso pour ne pas trop boire en groupe ou quand tu as quelquechose à faire qui demande d'être claire. C'est une bonne chose, mais malheureusement si tu ne fais rien, dans quelques temps tu ne pourras plus rien contrôler. Il est donc grand temps d'arrêter avant que l'alcool t'ait faite entièrement prisonnière ...
Il va falloir que tu vois un médecin pour faire un sevrage, ou alors un organisme d'alcoologie et d'addiction, un CSAPA par exemple comme le dit Lancelot.
Les CSAPA sont bien plus anonymes, il y en a dans toutes les villes et tout y est gratuit.
Nous serons là pour te soutenir pour ton sevrage car je ne pense pas que tu aies besoin d'un sevrage hospitalier, tu en es encore qu'au début de la maladie alcoolique, mais ne prends pas ça comme une incitation à boire, la maladie alcoolique s'aggrave très vite..
Lancelot t'a parlé aussi des MAB, c'est une bonne chose d'en trouver un qui te plaise, c'est un soutien de proximité comme nous, nous sommes un soutien virtuel mais efficace tout de même.
Nous te suivons tout le long de ton sevrage mais aussi après pour t'aider à consolider ton abstinence.
Essaie de voir à quel médecin ou à quel CSAPA tu peux aller avant de faire un sevrage, nous le demandons systématiquement car un sevrage est un moment qui peut s'avérer dangereux: crises d'épilepsie, délirium tremens, malaises cardiaque..... Alors il te faut un suivi médical et des médicaments pour parer à ce genre de problème...
N'hésite pas à nous poser toutes les questions que tu veux et n'oublie pas que l'alcoolisme, ce n'est pas honteux, c'est une maladie ......   

bonjour mimi,contente de te relire même si c'est en pleine detresse   mais nous sommes là pour t'aider à trouver une solution pour retrouver la vie que tu souhaites    
pour ta vie amoureuse et familiale,tu vas les mettre de cotés pour le moment,tu dois te concentrer sur toi et exclusivement sur toi,si tu pouvais retirer tout ceux qui te contrarient le temps de ton combat,ce serait un sacré plus   

tu as l'air décidé a t'arrêter de boire mais pour cela,il te faut de l'aide professionnelle,tu n'y arriveras pas seule ,non pas par manque de volonté mais parce que tu ne peux pas remettre ton cerveau dans un bon fonctionnement(car il a été modifié par l'alcool) sans un suivi médical.

mais on va en reparler,commence déjà par te renseigner sur les CSAPA près de chez toi,il faut que tu trouves la force de les appeler et de prendre rdv,ce sera la première étape de ta belle aventure  

Merci beaucoup pour vos précieux conseils.

En réalité, je n'ai pas précisé une chose qui est également la source de ma volonté d'arrêter toutes mes bêtises. L'un de mes frères est alcoolique, il n'est pas du tout dans le déni parce qu'il ne cache pas ses bouteilles et affirme bien qu'il boit seul. Et beaucoup. La dernière fois que je l'ai vu, il m'a dit qu'il avait vu un alcoologue qui lui avait proposé une sorte de cure ambulatoire.

De ce que vous écrivez aussi, je suis étonnée des réponses de l'alcoologue de mon frère. Il lui a dit qu'il fallait qu'il diminue sa consommation, et non qu'il la stoppe. J'ai un peu peur d'aller également voir un alcoologue qui me parlera de diminuer et non d'arrêter parce qu'on se connaît, un verre, deux verres et c'est l'enfer...

je suis aussi étonnée du conseil de l'alcoologue mais il peut arriver suivant le cas qu'il vaille mieux diminuer pour ne pas perturber trop un corps déjà trop endommagé mais ça,c'est rare et si c'est le cas de ton frère, soit il ne peut pas arrêter d'un coup a cause d'un élément dont nous n'avons pas connaissance soit il ferait mieux de changer d'alcoologue ..

pour ta part,je ne pense pas qu'on te conseille de modérer,alors vas y confiante, je peux t'assurer que tu ne seras pas déçue    

Je me faisais une réflexion : j'ai du mal à me souvenir de ce que je faisais du temps où je ne buvais pas. Je veux dire par là que la principale raison de prendre un verre c'est la peur de l'ennui. De n'avoir rien à faire. J'imagine que lorsque vous m'écrivez que je ne suis pas "gravement" atteinte par l'alcool c'est parce que je n'y pense pas lorsque je suis occupée. Je ne sens pas de manque et je n'use pas de stratagèmes lorsque j'ai des choses à faire ou encore lorsque je passe plusieurs jours hors de chez moi et sans alcool. Par contre quand je sais que j'ai une soirée devant moi, ou que je m'en fiche au final parce que demain je ne dois pas me lever, quand j'ai peur face à l'ennui et le vide je le comble par l'alcool. Ou encore je bois aussi pour m'endormir, de peur de ne pas réussir sans.

Voilà ma vie depuis cinq ans, avec des périodes lourdes, alcool tous les soirs, et d'autres où je semble me contrôler. Je maudis le jour où je me suis achetée mes premières bouteilles à boire seule. Je me souviens encore de ce petit studio jonché de cadavres de bouteilles... quand on essaye de relativiser je dis NON, l'alcool est une drogue qui frappe TRES TRES vite !!!!

Cristal, je suis également étonnée du comportement de cet alcoologue. J'ai été confrontée aux problèmes d'alcool dès ma naissance, ceux de ma mère jusqu'à ce qu'elle y laisse sa vie, et les miens aujourd'hui. Je n'y connais par contre strictement rien sur la prise en charge...

tu vas apprendre à connaitre ne t'en fait pas  
Mais vu que tu n'es pas dépendante physique, ce sera plus un travail psy sur lequel tu vas t'appuyer, il faut te déconditionner et reformer tes fondations qui ont été construites sur des bases erronées.

pour le moment, vas dans "la base de données" du forum et lis qqs textes pour connaitre cette maladie "la biochimie du cerveau" ou" l'alcool,une drogue dure: la THP" sont deux textes qui expliquent bien la maladie et qui te feront comprendre pourquoi malgré ton désir profond d'arrêter,tu n'y arrive pas.

appelle le plus vite possible un CSAPA ,avoir un suivi médical aide énormément,que ce soit au niveau physique que mental   
Lundi,c'est ouvert alors fonce vers ta nouvelle vie et ne pense plus au passé,tu ne peux pas le changer mais l'avenir OUI  

La réponse de ton alcoologue est bizarre. Mais ton frère a pu aussi mal la comprendre....De toute façon, on ne peut pas contrôler très longtemps, et vient le moment où notre consommation est encore plus forte qu'avant...
Je sens aussi que tu as à la fois très peur de l'alcool mais aussi très peur de ce qui se passera si tu n'as plus l'alcool.
Alors tout d'abord, tu as raison d'avoir très peur de l'alcool c'est une drogue dure qui mène à la mort si on ne fait rien.
Ensuite pour l'ennui, avec l'alcool, ton esprit est tellement occupé par l'alcool au bout d'un certain temps, que tu ne fais plus que ça, comme je l'ai déjà dit, être alcoolique c'est un boulot à plein temps.
Quand tu arrêtes l'alcool, tu te retrouves devant plein de temps libre et il faut en faire quelque chose.
Quand tu ne bois plus, tu retrouves une énergie que tu as perdue dans l'alcool et cette énergie te donne envie de faire plein de choses. Ce ne sont pas les activités qui manquent. Il faut que tu vois lesquelles tu peux pratiquer près de chez toi et t'y inscrire. Je ne vais pas t'en citer pour le moment, mais si tu ne trouves pas, on t'aidera à avoir des idées!  
Mais pour le moment, il faut passer par le sevrage.
Cristal te conseille de lire la base de données, c'est une bonne idée, mais trie les textes, tu ne pourras jamais tout lire..  
Ensuite renseigne toi sur ce qui existe pour se soigner près de chez toi: CSAPA, MAB , psy, alcoologue et autres...
Je pense qu'il vaut mieux d'abord prendre un rendez vous au CSAPA, tu auras tout sur place. Le sevrage il me semble que tu pourras le faire chez toi mais avec des médicaments qui puissent pallier les problèmes dus au sevrage....
Alors quand tu es prête, on te suivra de près, compte sur nous!!   

Bonsoir,

J'ai pris le temps de laisser cogiter tous vos écrits dans ma petite tête et ça fait son chemin... il y a quelques jours, j'ai réussi un concours que je voulais depuis deux ans, le gros challenge de ma vie en somme, et une seule chose à dire: tout le monde me propose de fêter ma réussite, et au final soit je décline soit je bois... de l'eau, du jus de fruit, pas une goutte d'alcool ! Un ami, qui pensait que je fêtais comme une dingue m'a envoyé un texto hier me demandant si j'avais la gueule de bois... et bien qu'est-ce que j'étais HEUREUSE de ne pas avoir à mentir et de répondre "non, je n'ai pas bu"... et d'avoir des félicitations !

Je suis bien décidée à continuer sur cette voie et surtout de prendre rendez-vous pour ne pas avoir à surmonter tout cela seule...

bravo Mimi !
toutes  mes félicitations pour ton concours, et pour ta manière de le fêter !  

alors là,chapeau mimi   reussir a ne pas boire alors que tout était là pour que tu soies tentée, il faut le faire   tu peux être très fière de toi et surtout appuis toi sur cette belle victoire pour continuer le combat   

super pour ton concours  

mimi57 a écrit:Je réponds avec plaisir !

Je n'ai jamais vu d'alcoologue et des psys j'en ai beaucoup vu mais je n'ai jamais parlé de mon problème d'alcool.

Je bois en groupe et seule. Mais beaucoup plus seule. J'ai beaucoup trop peur que l'on découvre mon addiction lorsque je bois en groupe. Peur de trop parler. La dernière fois où j'étais trop alcoolisée en groupe je suis devenue furieuse contre tout le monde, j'en voulais au monde entier. Quand je suis seule et que je bois, je m'achète beaucoup trop de bières et je passe la soirée à boire. Jusqu'à m'endormir. Et pleurer, pleurer, pleurer encore. Comme beaucoup d'alcooliques je regrette le lendemain à cause du mal, et deux jours plus tard je me retrouve devant les nouveaux verres. Je peux passer du temps sans boire, jamais bien longtemps, mais quand je sais que je dois être "fraîche" le lendemain je m'interdis de boire. Mais aussi comme bien d'autres alcooliques je tiens encore la "route", c'est-à-dire qu'avec une douche le lendemain je parais comme "neuve"...

bonjour mimi
ton témoignage est celui type du dépendant alcoolique qui essaie de donner le change en société, qui se lance des challenges de qqs jours sans alcool pour se prouver qu'il est plus fort que l'alcool , pour vite retomber dedans au bout de deux ou trois jours.
Pour ton frère, l'alcoologue lui a sans doute conseillé de ne pas stopper brutalement d’où la diminution de la conso qui n'est qu'une étape avant l'arrêt total, ou alors il est alcoologue comme moi je suis président de la république.....
Ton combat semble commencer et déjà tu en vois les bienfaits. C'est en effet très rapide et valorisant , mais un travail de longue haleine , plus difficile en été qu'en hiver , mais si ta volonté est à la hauteur de ton intelligence qui m'a l'air particulièrement grande, tu devrais pouvoir tenir le cap sans trop de soucis en évitant les verres plaisir ou récompense!
Bon courage à toi!

C'est vrai qu'au début il y a une période d'euphorie qui nous aide à dire non, mais ensuite, la THP commence à diminuer et ça devient plus difficile, c'est là qu'il faut utiliser le maximum d'aide: alcoologue, psy, MAB. Tu peux aussi aller dans un CSAPA ou tu auras tout sous la main, et gratuitement en plus...