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Témoignage de Popeline

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Message  SHALE Ven 4 Oct - 14:32

Mon cheminent sans le produit alcool

Message Popeline le Mer 02 Oct 2013, 16:30
smiles Bonjour à tous.

Je suis malade alcoolique, abstinente du produit alcool, je suis aussi malade de mes émotions, je souffre de phobies sociales et de ça aussi je me soigne.
Mon premier arrêt d'alcool date d'octobre 2005, j'ai posé le verre suite à une perte de mémoire, la pire de toutes celles que j'avais eu auparavant. Ce matin là mon compagnon est venu me faire un p'tit bisou avant de partir travailler, c'est là que j'ai vu son regard triste et lu en lui son inquiétude de devoir s'en aller, je n'ai absolument pas compris pourquoi il avait l'air aussi malheureux. C'est en sortant du lit que je me suis rendue compte qu'il me manquait quelque chose, mon cœur s'est mis à battre la chamade, ce qu'il me manquait c'était le souvenir de ma journée de la veille, la seule chose dont je me souvenais c'était ce que j'avais fait avant mes 2 premiers verres de pastis du matin à l'heure du p'tit déjeuner comme d'habitude.
Encore embrumée par les vapeurs d'alcool, je suis allée me regarder dans le miroir, pas belle, j'étais absolument pas belle, je me suis avancée vers la cuisine et là horreur, dans la cuisine il y avait partout des casseroles, des brûlées, des pas brûlées, des assiettes sales, des verres, de la bouffe brûlée, mes bouteilles d'alcool que d'habitude je prenais soin de cacher...Enfin bref il y avait de tout, c'était un vrai capharnaüm. Choquée, des larmes plein les yeux, je ne sais pas comment je suis arrivée en bon état sur mon canapé, j'ai failli me prendre les pieds dans l'aspirateur resté au sol en compagnie de la raclette, du seau rempli d'eau sale, tout cela était devant moi dans mon séjour. Rester assise et regarder en pleurant tout ce bordel c'est tout ce que je pouvais faire, je n'ai jamais autant entendu mon sang battre et couler dans mes veines, je venais de découvrir un peu de ce qu'avait été ma journée de la veille! Il serait long de tout raconter mais aujourd'hui je remercie autant mon fils qui vivait encore avec nous et mon compagnon de m'avoir permis de voir l'enfer que moi et le produit alcool nous étions capable de leur faire vivre. J'ai su une semaine plus tard le temps que je reprenne mes esprits que j'avais failli faire cramer la cuisine, j'étais ivre quand mon fils et mon compagnon sont rentrés et j'ai continué à boire en les narguant, je n'ai pas été douce dans mes mots, voire j'ai été très cruelle, j'ai même été capable de tenir tête à mes 2 hommes et les ai menacé d'un grand couteau parce-qu'ils tentaient après avoir senti une odeur suspecte provenant de la cuisine de m'en faire sortir, finalement ils ont eu la paix (si on peut le dire ainsi) quand je suis allée me coucher en rampant comme un ver, d'un commun accord ils ont décidé de laisser tout tel quel pour que je puisse le voir moi aussi quand j'aurais dé-saoulé. Ils sont partis travailler tous les 2 avec la peur au ventre, une grande inquiétude et beaucoup de peine en eux mais par chance rien de pire à leur retour ne les attendait, je m'étais faite aussi petite qu'une souris tant j'avais honte!
Pour commencer j'ai vidé dans l'évier sans réfléchir le reste d'une bouteille de pastis, j'ai fait le grand ménage en chialant, ma toilette en chialant et quand j'ai eu fini j'ai tenté de retrouver ma raison toujours en chialant. En fumant clope sur clope je me suis souvenue que ma fille aînée m'avait dit d'aller rencontrer un MAB pour m'y faire aider, c'était quoi un MAB? Elle me l'avait dit me je ne savais plus alors je suis allée sur internet, j'ai vu ce que ça voulait dire mais ça, ce truc c'était pas pour moi, en cherchant alcool j'ai vu qu'il y avait des forums où je pouvais parler de ma façon de boire, je ne me reconnaissais pas encore être alcoolique et ne savais pas encore que j'en étais malade.
J'ai trouvé un p'tit forum le plus petit possible car je tremblais certes de soif mais aussi de peur, j'ai expliqué avec mes mots du moment mon mal-être, j'ai su que j'étais malade alcoolique et j'ai accepté cette définition car j'en avais marre de m'entendre chaque jour m'insulter d'ivrogne.
J'ai tenu 3 mois d'abstinence ainsi et j'en ai bavé car pas question d'aller voir ni médecin, ni alcoologue, par contre j'ai mis du temps à le faire mais j'ai accepté d'en parler à ma psychiatre elle a pu me faire savoir qu'elle me savait malade alcoolique ( mince je pensais qu'elle n'avait rien remarqué! ) Elle a changé mon traitement et par la suite nous avons pu toutes deux travailler sur mes phobies, du travail il y en avait à faire et même aujourd'hui il me reste encore du pain sur la planche.
Je n'avais pas compris le: " avancer un jour à la fois " moi je me disais: " voilà aujourd'hui c'est dimanche et je tiendrais jusqu'à dimanche prochain ", punaise j'ai eu la sensation de traverser au ralenti un immense tunnel noir qui m'angoissait fortement, je ne fonctionnais dans cette abstinence que par une forte volonté et puis plusieurs amis du forum ont compris par mes écrits que la soif d'alcool était de retour, ma volonté commençait à s'émousser il était temps que l'un d'eux me fasse parvenir en MP l'adresse d'un MAB à quelques mètres de chez moi, je n'étais pas aux anges d'y aller, j'allais devoir parler, me dévoiler, je savais qu'on ne me jugerait pas mais j'y suis allée en tremblant et un peu fière au fond de moi de mes 3 mois d'abstinence.( Quel orgueil )
Depuis ce jour jamais je n'ai quitté ce MAB, par vigilance même en vacances je vais en réunion, je pense que les peurs qui me font souffrir m'ont aussi aidé car la peur de la rechute est une de mes bonnes peurs, ce n'est pas pour autant que je ne me suis pas pris les pieds dans le tapis plus d'une fois, malgré cela et surtout pour cela j'allais en réunion. Dans les débuts je ne disais pas immédiatement que j'avais rebu, je pratiquais le déni car j'avais très peur de me faire disputer, aujourd'hui cette pensée me fait sourire. Je dirais aussi que le déni m'a été impossible à tenir parce que j'étais régulièrement en réunion, j'en faisais 4 par semaine alors vous n'aurez pas de mal à imaginer le poids que je portais quand je mentais aux autres, ces autres ils savaient, ils voyaient mais jamais personne ne m'a montrée du doigt. Aujourd'hui 2 réunions par semaine me suffisent et d'autres pour des occasions comme les anniversaires d'abstinence où tout simplement le besoin d'aller partager avec mes ami(e)s, que je sois bien ou surtout pas bien.
Depuis ma dernière rechute que je vous raconterais, une rechute rapide mais extrêmement douloureuse, la seule où je me suis fait hospitaliser volontairement tout en étant de nouveau abstinente du produit alcool, depuis je ne suis plus la même grâce à ce recul, à ce temps rien que pour moi, je me suis fait un beau cadeau, l’obsession d'alcool qui était omniprésente est enfin disparue, ce n'est pas pour autant que je relèverais ma garde, je me dois de rester toujours vigilante, si je suis sur ce forum c'est pour l'entretenir cet outil. J'ai baissé les armes devant un adversaire que je reconnais être plus fort que moi, cela se nomme le lâcher prise et grâce à cela je peux dire que suis heureuse pour aujourd'hui.
Merci à vous d'avoir pris de votre temps pour me lire.

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Je ne crains pas demain car j'ai vécu hier et j'adore aujourd'hui


Bonjour et merci à vous tous pour vos gentils messages, je suis vraiment très touchée  Si mon témoignage peut aider quelqu'un à mieux se comprendre, à mieux reconnaître la souffrance que l'on s'inflige et que l'on inflige à notre entourage, à savoir que de cette maladie on n'en guérit jamais, eh bien ce sera cadeau pour moi et ça me confirmera qu'il est toujours bon de partager nos expériences entre alcooliques car nous sommes bien les seuls à savoir en parler.
Comme le dit Shale cela a été un choc salutaire que je n'oublierais jamais et pourtant je me suis fais pas mal de croches-pieds ensuite. Pour te répondre Cristal tu as, il me semble vécu une chose identique à la mienne mais c'est ou ça marche ou ça casse, par chance j'ai trouvé en moi une force hors du commun et franchement je me demande encore aujourd'hui d'où elle venait?
Fragile, bien-sur que je me sens fragile et pourtant je n'ai plus l'obsession de boire mais je dois et devrais toujours être vigilante, je n'aurais pas l'idée d'aller renifler le goulot d'une bouteille contenant de l'alcool quel-qu'il soit, ce serait une grave erreur de ma part, le produit alcool est trop vicieux, sournois fusil J'ai vu trop d'ami(e)s de mon MAB abstinents depuis des années rechuter pour peu, c'est ça l'avantage d'aller en réunion de partages, nous voyons des choses terribles, ça fait grandement réfléchir.
Oui je me sens bien dans ma vie aujourd'hui, j'ai des problèmes comme tout le monde mais je sais y faire face autrement, on m'a appris par des suggestions à réagir de façon à ce que je ne me mette jamais mal, la colère, la haine, la peur etc... toutes ces choses qui peuvent me tomber dessus je sais en partie comment réagir, il est important pour moi d'en parler avec quelqu'un de confiance qui verra plus clair que moi puisqu'il ne sera pas dans " mon émotion du moment ". Bon j'ai plein d'autres astuces mais pour aller bien, il faut faire un travail sur soi que personne ne fera à notre place, accepter sa maladie et surtout s'aimer en bref il n'y a rien de magique dans le rétablissement, il faut m'être du cœur à l'ouvrage et personnellement je m'y tiens.
Oui Cristal j'ai réussi à vivre autrement en ayant des passions, l'une d'elle le vélo vient de m'apprendre la cascade mais bon j'ai raté mon coup et je me suis cassée mon bras droit qui porte les séquelles d'un accident de voiture, pas de bol je viens de rajouter une couche à l'un de mes handicaps pfff Suite à ce pépin avant j'aurais déprimé au max et cela aurait pu être un danger de ré- alcoolisation grande peur J'ai trouvé des solutions comme par exemple en venant ici pour continuer à aller bien, oui ça me fait du bien de vous lire tous, je suis passée chez toi zigouigoui, j'y repasserais et te laisserais un message, je pense avoir des trucs à te raconter ainsi qu'à fish cligner Sincèrement je suis heureuse pour aujourd'hui car moi je fonctionne au " un jour à la fois " c'est moins difficile à vivre et ça va avec ma signature.
Je vous embrasse tous bien fort et vous souhaite tout le bonheur que vous méritez.

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SHALE
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Féminin 01/01/2009

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