qu'est ce qu'un MA?

Il est reconnu qu'une personne peut devenir MA en ne buvant qu'un apéro par jour, dès lors ou celui ci devient impérieux , et qu'il y a sensation de manque le jour ou il ne peut satisfaire cette envie.
Mais d'un autre côté je lis aussi de plus en plus souvent que le MA est celui qui ne peut se contenter d'un verre et qu'un verre appelle un second puis un 3ème....ect
T a t-il plusieurs degrés dans l'alcoolisme ce qui ne me semblait pas vrai pourtant.
Qu'en pensez vous?

Il y a différentes sortes d'alcoolisme, c'est la dépendance qui fait souvent la différence:

-les MA dépendants psychologiquement, ce n'est pas leur corps qui est en manque, mais leur leur manière de vivre, ils sont habitués à boire leurs verres à telle heure et on du mal à s'en passer... Ils peuvent très vite tomber dans la dépendance physique.

-Les MA dépendants physiques, là c'est l'enfer du drogué. Leur corps réclame sa dose comme un drogué à l'héroïne va avoir besoin de la sienne pour réussir à vivre. Ce n'est même pas par plaisir, c'est juste pour être moins mal.

-Enfin il y a les buveurs excessifs, qui ne sont pas dépendants, mais qui, lors d'une fête vont se mettre minable pour ne plus boire pendant le temps qu'ils souhaitent, jusqu'à la prochaine fête souvent. Ils peuvent arrêter quand ils veulent, mais eux aussi sont souvent rattrapés par la dépendance et là, l'histoire n'est plus la même....

je suis d'accord avec toi Shale, mais dans le 1er cas:
Le mec qui boit son pastis tous les soirs à 20h et qui un jour est capable de prendre sa voiture et faire 20 bornes pour trouver une bouteille, mais qui à son retour ne se contente comme d'hab que d'un pastis ,peut il être vraiment être taxé d’alcoolique, dès lors ou, s'il se contente de cette quantité toute sa vie, il ne craint pas grand chose pour sa santé.
En ce qui concerne la 2ème et 3ème catégorie c'est là ou les gens peuvent se fourvoyer car je ne sais si tu l'as fait, mais moi, durant mes longues années d'alcoolisme je m'astreignais parfois à deux ou trois jours sans, pour me prouver justement que je n'étais pas dépendant. J'y arrivais, tout en y pensant , et reprenais de plus belle en m'étant donné l'illusion que je maitrisais .....et que donc c'étais l'autre l'alcoolo mais pas moi!
Beaucoup je pense sur ce site ont encore du mal , comme moi à l'époque, à s'avouer alcoolique, simplement parce qu'il ont l'illusion de pouvoir contrôler leur conso.

Pour moi le premier cas que tu cites, c'est le type même du dépendant psychologique, il lui faut sa bouteille de peur de ne pas avoir son rituel, mais il peut arrêter bien plus facilement qu'un dépendant physique qui lui en est incapable.
Pour ma part, bien sûr que j'ai essayé d'arrêter, mais étant dépendante physique, j'avais des crises de manque épouvantables, tu imagines un drogué en manque de came, pour moi c'était la même chose. A la fin, je ne buvais que pour être moins mal car il y avait longtemps que l'alcool plaisir avait disparu.
Pour toi, si tu pouvais arrêter deux ou trois jours, tu étais encore dans la dépendance psychologique mais si tu n'avais pas arrêté, la dépendance physique n'était pas loin.

hummmmm je crois que j'étais à fond dans la dépendance physique, tremblements et suées en étant la preuve flagrante et je tentais ces arrêts uniquement pendant des vacances scolaires car j'aurai été bien incapable d'écrire au tableau ou corriger des cahiers.
Ces micro arrêts étaient très durs , et je les faisais sciemment en sachant que j'allais repicoler après. C'était juste pour m'assurer que je ne rentrais pas dans la case "alcoolo" qui à l'époque était plus que péjorative que tout!
Ce n'est qu'en post cure quand on m'a balancé à la tronche que j'intellectualisais mon alcoolisme mais que j'étais au même point que l'ouvrier ou le chômeur d'à côté que j'ai accepté la réalité de la chose et, c'est ce qui a provoqué ce fameux déclic.

Merci pour le partage de ton expérience pascal, c'est très enrichissant.
Je pense qu'il y a plusieurs degrés dans l'alcoolisme psychologique, mon chéri a arrêté beaucoup plus facilement que moi, sans aide, avec peu flashs, alors que moi j'ai beaucoup lutté.

Oui, bien sûr il y a plusieurs degrés, je pense que Pascal1 était sans doute dépendant physiquement, mais pas au stade où j'en étais, je n'aurais pas pu tenir deux jours, même pas une demi-journée!!! Par contre je n'avais aucun tremblement et on ne voyait quasiment pas que j'étais alcoolisée, je tenais très bien l'alcool et j'en étais fière!!! Quelle bêtise!!! Ceux qui tiennent bien l'alcool sont les premiers à devenir malades alcooliques car justement, ils ne se rendent pas compte des dégâts que fait l'alcool.
Quelqu'un qui est malade dés qu'il prend plus d'un verre d'alcool a peu de risques de devenir MA...
Chez moi on ne pouvait le deviner qu'aux kilos que je prenais et à la figure rougeaude, pleine de couperose, que je n'osais même plus regarder dans la glace!!! Par contre, je ne tremblais pas mais il me fallait un verre dés le lever, verre que je vomissais avant d'en reprendre un autre que je gardais par contre. J'avais aussi une hépatite alcoolique et une stéatose...

Pour ma part, c'était une dépendance psychologique, pour combler mes failles. La dépendance physique n'est jamais bien loin.