Alcool, profondément inutile!

Ce samedi soir je suis allée me balader dans une autre ville avec un ami de longue date, qui connaît mon parcours avec l'alcool pour en avoir fait les frais.
Assis à une terrasse chauffée au moment de l'apéro, il m'a dit "Eh! Il y a de la Kriek sans alcool!" C'est une bière à la cerise que j'aimais bien. Moi : "Non, je vais prendre comme d'habitude un Coca citron"... et puis on s'est mis à parler de l'alcool.
A un moment il m'a posé cette question : "Qu'est-ce qui fait qu'au début tu étais parfois encore tentée et que maintenant ce n'est plus le cas?"
Je lui ai répondu tout spontanément : "L'alcool c'est remplacer un mal par un autre, avec des conséquences plus graves".
Tout en discutant avec lui, j'ai été surprise de ce qui sortait tout droit de ma bouche et de ma tête sans même avoir réfléchi
Il est vrai qu'avant je niais l'alcool parce que je savais qu'il n'est pas bon pour moi. Mais là, il me semble que quelque chose de plus est arrivé à ma conscience : l'inutilité et la nuisance de l'alcool dans toute sa splendeur!

Après ma cure, je ne voulais plus boire parce que je me sentais mieux, parce que je revivais.
Maintenant (ce n'est pas nouveau mais je m'en aperçois seulement aujourd'hui ;) ) je ne veux plus boire parce que... l'alcool est bien pire qu'un masque temporaire.
"Je n'aime pas l'ivresse" ai-je dit à mon ami, et c'est vrai. C'était l'ivresse à la place de la nervosité, du stress, des émotions trop fortes, etc. Or dans l'ivresse, je ne pouvais plus fonctionner normalement non plus C'était donc vraiment remplacer un mal par un autre.
Un peu comme la blague avec le fou qui a la migraine et qui demande qu'on lui brûle un doigt (comme ça ses sensations et son attention seront attirées par la brûlure et il oubliera sa migraine).

Ensuite mon ami m'a demandé si j'aimerais pouvoir un jour boire un verre de temps en temps "comme tout le monde". Tout aussi spontanément, je lui ai répondu : "Bof, tu serais frustré toi si maintenant tu ne pouvais plus boire tel jus de fruits?" Sa réponse : "Ben non, t'as vu le choix de boissons!" Pareil pour moi

Maintenant que je l'écris, j'ai l'impression de dire une évidence
Mais peut-être que ça parlera à quelqu'un
Il me semble "savoir" ça depuis longtemps, mais ne pouvoir le verbaliser que maintenant.

Ceci dit en passant, mon père a plongé bien avant moi dans le verre et bien plus loin... mais il s'en sort lui aussi!
Tout comme moi il est abstinent depuis plus d'un an
Lui hélas prenait le volant étant sous alcool, et il a maintenant un retrait de permis pour un an
Il paie maintenant les conséquences de ses 20 années dans la boisson. Récidive + récidive + récidive (etc) ça ne pardonne pas
Je suis admirative car franchement, à sa place je crois que je le vivrais très mal!
Mon père le prend avec beaucoup de philosophie, en disant avec un geste de la main "Le temps passe vite".

Ensuite mon ami m'a demandé si j'aimerais pouvoir un jour boire un verre de temps en temps "comme tout le monde". Tout aussi spontanément, je lui ai répondu : "Bof, tu serais frustré toi si maintenant tu ne pouvais plus boire tel jus de fruits?" Sa réponse : "Ben non, t'as vu le choix de boissons!" Pareil pour moi

Excellent...

Tes réponses sont le témoin de ton évolution et du travail fait sur toi

ça c'est ce qu'on appelle une abstience heureuse quoique là,tu n'en es plus au stade de l'abstinence mais a un equilibre de vie (en rajoutant que la vigilance est toujours de mise mais c'est l'evidence meme )

C'est beau de te lire ma Lisa

Lisa a écrit:Je lui ai répondu tout spontanément : "L'alcool c'est remplacer un mal par un autre, avec des conséquences plus graves".
"Je n'aime pas l'ivresse" ai-je dit à mon ami, et c'est vrai. C'était l'ivresse à la place de la nervosité, du stress, des émotions trop fortes, etc. Or dans l'ivresse, je ne pouvais plus fonctionner normalement non plus C'était donc vraiment remplacer un mal par un autre.
Un peu comme la blague avec le fou qui a la migraine et qui demande qu'on lui brûle un doigt (comme ça ses sensations et son attention seront attirées par la brûlure et il oubliera sa migraine).
Il me semble "savoir" ça depuis longtemps, mais ne pouvoir le verbaliser que maintenant.

Hello,

ce que Pietje Scramouille a recite est effectivement tres interessant. Contrairement a vous, j'aimais bien l'ivresse mais ca ne me manque pas...Les lendemains de fetes, je ne sais pas si vous avez vecu ca mais j'avais ces deux heures (de 5 a 7 pm) tres negatifs, tres noirs, et enfin, cette culpabilite d'avoir exagere. Quand meme, cette culpabilite m'aura aussi bien aide a ne pas tomber dans l'alcool quotidien (au moins attendre un ou deux jours avant de dire, merde, ca recommence, demain j'arrete).

Pareil, c'est l'ivresse totale que je recherchais, le moment où je ne pouvais plus penser à rien, plus réflêchir.
Dès que je buvais, je culpabilisais, ça allait avec, surtout à la fin

l'ivresse qui vous fait gentiment tourner la tete....et voir les choses en rose..30 secondes ....c'est sympa, sauf que
ca ne dure que 30 secondes !! et qu'après on peut mettre 10 ans à ramer pour revenir sur la berge.
je n'aime plus l'ivresse, ca m'a volé trop de temps, j'ai fais tellement d 'aneries dans cet état.
et sans compter les maux de crane, les gueules de bois et la terrible culpabilité du lendemain, énorme , terrible.


terminé , ca suffit.


je préfère avoir l'oeil vif, le teint frais et les idées claires.

Moi ce n'est pas l'ivresse que je recherchais,c'etait d'abord le gout du champagne que j'adorais et la detente qu'il me procurait,la sensation de reprendre confiance en moi,d'etre enfin quelqu'un.
j'aurais voulu etre capable de m'arreter qd je sentais arriver la grande ivresse parce que je la detestais et je savais qu'elle allait m'emmener là où je ne voulais pas aller....mais le combat etait perdu d'avance

Moi aussi j'aimais bien ce bref moment où la détente arrivait. Pourtant, je continuais à boire jusqu'à l'ivresse que je n'aimais pourtant pas! C'est paradoxal, mais typique de l'alcoolisme de ne pas arriver à s'arrêter.
Au MAB où j'allais, un des participants a un jour dit (on parlait des dépendances aux médicaments) : "Tout est bon pourvu qu'il y ait l'ivresse". L'ivresse que sans doute beaucoup de malades alcooliques aiment (ou aimaient), et d'autres pas.
Ceci dit, je ne pense pas que ceux qui ne l'aimaient pas soient plus avantagés que les autres dans l'abstinence...

Pour ma part, étant dépendante physiquement et ayant acquis de ce fait une grande tolérance au produit, je ne buvais même plus pour l'ivresse que je ne connaissais plus depuis longtemps, je buvais juste pour être moins mal, mon corps ne fabriquant plus d'endorphine, je n'avais que l'alcool qui me fournissait la THP, mais il m'en fallait de plus en plus pour arriver à vivre. Ce qui fait que je faisais un coma éthylique avant d'avoir l'ivresse....

Heureusement je n'ai eu que peu de signes de dépendance physique, et trop légers pour faire le lien et boire pour les éliminer. Quand j'avais les doigts qui tremblaient un peu le matin, ce qui arrivait de temps en temps, je me disais que j'avais trop forcé la veille et j'attendais que ça passe.
La dépendance physique plus avancée ça doit vraiment être terrible
Avant la dépendance physique, cherchais-tu à avoir la tête à l'envers (ce que j'appelle l'ivresse) ou plutôt à fuir/zapper certains ressentis?

Le coma éthylique, je croyais que c'était justement le summum de l'ivresse Je veux dire le moment où on "tombe" endormi

Avant la dépendance physique, je me servais de l'alcool comme anxiolitique et comme anti dépresseur. J'ai fait une très grosse dépression après mon accouchement et ne voulant surtout pas revivre ça, dés que j'avais un coup de mou, je buvais un verre pour ne pas retrouver cet état dépressif et les verres se sont enchaînés.
Le coma éthylique c'est pire que le sommeil, c'est vraiment un coma, tu tombes, tu n'es plus conscient, l'alcool bu est trop important pour que ton corps puisse l'assimiler. Je n'avais pas l'ivresse, mais je tombais tout de même dans le coma. Dans le meilleur des cas, je m'endormais avant d'être trop alcoolisée, même si trop alcoolisée pour moi est difficile à concevoir pour ceux qui n'ont pas connu la dépendance physique. Je devrais dire énormément alcoolisée. J'ai souvent été à plus de 3gr d'alcool dans le sang et pourtant, je restais debout, je parlais et agissais, pas normalement mais presque. Mais je ne vous dis pas ce que mon foire ramassait....
Les comas éthyliques ont commencé quand j'ai eu une hépatique alcoolique chronique...

Si je comprends bien, ce coma survient plutôt en rapport avec une certaine quantité d'alcool dans l'organisme et pas en fonction de l'état d'ébriété? Ce serait alors à partir d'un même taux d'alcoolémie (ou à peu près) pour tout le monde, sans lien avec la tolérance?
Quoique logiquement, ça doit aussi être lié avec la capacité du foie à éliminer l'alcool.
J'avoue que je connais très mal ce coma Mais au fond j'en ai peut-être déjà fait en croyant avoir simplement dormi!

Le coma est l'une des plus graves conséquences de l'éthylisme. Le coma éthylique est dû à l'ingestion massive d'alcool, il peut être mortel si on ne donne pas des soins spécialisés et adéquats en milieu hospitalier, et ce, bien entendu, de façon urgente. Il survient en général aux alentours de 3 ou 4 grammes d'alcool dans le sang....
Tu te sens très mal et tu tombes dans l'inconscience mais ce n'est pas du sommeil....
J'en ai vécu trois, je m'en souviendrai toujours...

Hello,

vos histoires me rappellent de mauvais souvenirs...
Ouvrir une agence de voyage: Comas.com

Je pense à une nuit il y a 2 ans, où j'avais bu du Porto + avalé un somnifère. Durant la nuit, je me suis mise à parler, ce qui a réveillé mon compagnon. Il m'a secouée et je lui ai parlé/répondu. Le lendemain, je ne m'en souvenais absolument pas!
Après notre séparation, vivant seule et buvant tout ce que je voulais, il m'est arrivé plusieurs fois de m'endormir sur le canapé à l'insu de mon plein gré... mais jamais bien longtemps car j'ai le sommeil sensible et léger.

Même une anesthésie totale ne me met pas K.O. pour le temps prévu alors je ne sais pas ce qu'il me faut

!Ola! Lisa, et vous tous !

Voici un post qu'il est intéressant, dès le début, et par les réactions qu'il a suscitées !
Je vous ai lus avec beaucoup d'intérêt et de curiosité...

... tout ça parce que je cherchais Lisa, pour lui/te dire, bellissima, que j'ai copiété Tex : je t'ai ouvert un post à ton nom, à propos de Michaux, le Monsieur Plume, tu sais ?


Sauf qu'en le redécouvrant, le saisissant pour le partager, je me suis rendu compte qu'il pouvait toucher de très près notre sujet commun : la maladie alcoolique ! ^^ ! Mais peut-être je me trompe... vous me direz ?

Alors, le sujet est dans "La détente", "Les artistes" ; il s'intitule : "Pour Lisa - et vous
tous : Michaux !".

Oki!
Tu fais bien de le signaler car "détente" est une rubrique où je ne passe pas souvent Je vais aller voir!