Ras le gosier...

Donc après la phase présentation, je passe par la phase délivrance en postant mon témoignage sur cette addiction qui me pourrit la vie (et ce n'est pas la seule).
Je tiens à vous dire que ce qui m'a poussé à franchir le pas et à m'inscrire parmi vous, ce sont vos témoignages dans lesquelles pour certains je me suis retrouvé.

Comme pour beaucoup, je ne me souviens plus le moment précis où j'ai basculé.
Tout ce que je sais c'est qu'avec le recul je n'ai jamais apprécié l'alcool pour son goût mais pour son effet.
J'ai toujours su que je ne savais pas m'arrêter pendant les soirées entre "amis".
Puis vint LA rencontre amoureuse, ma compagne qui deviendra mon épouse puis mon ex m'a suivit dans toutes mes soirées de débauche... pendant 7 ans. Mais cela restait dans le contexte de soirées festives.
La venue de ma fille nous chamboula notre vie de patachons, on s'est coupé de nos relations et des fêtes en tout genre à l'exception du petit verre de vin le soir et de l'apéro du week end.
Le verre quotidien se multiplia ainsi que les apèros qui se transformèrent en apèro dinatoire.
Au bout d'un an et demie le couple explosa pour des raisons diverses et variées mais pas en raison de l'excès d'alcool... enfin d'après ses dires.

Après cette séparation, je me suis remis à faire des fiestas les week end, et des apèros quotidiens chez l'un et chez l'autre. Les lendemains étant de plus en plus dur (angoisse matinale), je me suis écroulé un matin au boulot devant tous mes collègues... premières prise de conscience...
Visite médecin, psychologue : aotal, espéral et somnifère.
On coupe les ponts avec toutes les relations "dangereuses" et ....
On rechute car la solitude est mon deuxième ennemie.
Au passage comme l'a dit Shale dans un post, boire sous espéral est dangereux et ce même après 24 heures... j'ai bien cru que j'allais mourir d'un arrêt cardiaque au bord de la cuvette des toilettes.

Donc rechute et cela fait 3 ans. Je sens que je suis à un tournant, soit je réagis maintenant soit je m'enfonce et je perd tout (boulot, fille).
Mon alcoolisme se décompose comme suit : la semaine je ne bois que le soir soit une bouteille de rouge, soit un flash de sky. Je précise que j'achète l'alcool quotidiennement et que je ne prend qu'un flash (4 verres de sky) pour ne pas faire "d'excès" la semaine.
Ce qui n'empêche pas mes angoisses du lendemain, mon dégoût, mes promesses d'abstinence quotidienne et ...mes rechutes le soir venue en sortant du boulot.
Le week end, ma fille partit chez sa mère, je pose devant la télé vers 14 h avec 1 bouteille de wky et glouglouglou jusqu'à ce que j'aille me coucher (vers 19h30), c'est exactement ce que j'ai fait hier.
Le pire commence à venir puisque je commence à boire même en présence de ma fille. Qui, à 6 ans, commence à voir ce que son père fait, pourquoi on ne sort pas, pourquoi elle a le droit de regarder la télé tout le dimanche... enfin bref du grand n'importe quoi.

Cela dit j'arrive à passer les dimanches sans boire afin d'essayer de commencer ma semaine de façon normale

Voilà pourquoi je suis ici, j'en ai marre de ce comportement.
Je dépense une énergie folle pour que personne ne s'aperçoive de mon addiction et cela m'épuise, je ne dors jamais bien puisque alcoolisé et angoissé... faut que cela cesse.

Désolé si j'ai été un peu long mais faillait que ça sorte.

Dernière info : j'ai été suivi médicalement par 3 fois, mais n'étant pas en "burn out" comme ils disent, le suivi a été fait de façon légère.

Merci de votre aide et des échanges à venir

bonjour cé et bienvenue sur onsaide

tu as franchi le premier grand pas en t'inscrivant ici et en parlant de ton enfer,c'est une façon de reconnaitre ton alcoolisme et c'est la première étape du soin

tu as bien compris que pour toi,l'alcool c'est fini mais ce que tu ne sais peut être pas,c'est le pouvoir de ce poison dont tu ne pourras pas te débarrasser seul
tu as déjà tenté d'arrêter mais je ne suis pas sure que tu etais réellement dans une otpique de "combat",t’étais tu dis a l’époque "plus jamais" ou juste"faut que je me calme"??
parce que là,c'est un combat que tu vas devoir mener,un combat contre l'alcool mais aussi contre toi même puisque tu vas devoir lutter contre le manque et contre la petite voix qui va te dire"allez,juste un"!!

le plus urgent est de prendre rdv avec un alcoologue pour qu'il mette en place un suivi médicamenteux et que tu te sentes soutenu.
ensuite,il va falloir changer tes habitudes de vie en changeant ce rituel"je rentre,je bois" par "je rentre,je mange,ou je fais du sport,ou je prend une douche ou ..."

mais on va en reparler,je suis contente de t'accueillir ici tu as pas mal de texte intéressant ds "bases de données,tout ce qu'il faut savoir"notamment la chimie du cerveau

Il me semble que tu as touché ton fond et que tu es prêt pour commencer une vie sans alcool.
Comme te l'a dit Cristal, un sevrage étant un moment qui peut être dangereux, il faudrait que tu vois un médecin avant de le commencer. Il te donnerait ce qu'il faut pour le mener à bien.
En tout cas nous serons là pour te soutenir au jour le jour.
Et puis la phrase choc du forum :"aujourd'hui je ne bois pas, demain n'existe pas"...

Merci pour votre accueil.

@ Cristal : je pense que oui je ne devais pas être en mode "plus jamais". Juste en mode aidez-moi, chose que le corps médicale n'a pas su faire du coup je suis retourné dans mes travers. Mais là ce n'est plus vivable comme situation, à part bosser je ne fais pas grand chose et je suis conscient que c'est la boisson qui m'empêche de faire des choses puisque je me fatigue tout au long de la journée pour calmer mes angoisses et surtout pour que personne ne s'aperçoive de mon mal être (collègue, parents, etc).
Du coup le soir c'est un, puis deux, puis trois, etc et hop je vais vite me coucher comme les poules (21 h grand max) afin de limiter ma quantité d'alcool et n'être pas trop mal le lendemain.
En gros, même si les quantités sont à peu près contrôlées, toute ma vie tourne autour de la boisson, entre l'attirance et le dégoût.

@ Shale : de toute façon avec l'alcool, je serais tenté de dire qu'aujourd'hui n'existe même pas.

Pour l'instant, ça va, pas d'alcool à la maison, on est dimanche, tout est fermé, il pleut et je n'ai pas de moyen de locomotion pour rallier une épicerie ouverte
L'envie est là, je mentirais si je disais l'inverse. Mais pour aujourd'hui les dés sont jetés et puis j'ai déjà passé des journées sans une goutte, pas souvent mais déjà.

alors c'est très bien pour cette journée sans
par contre,il faut vraiment que tu vois un médecin pour les prochains jours,arrêter l'alcool ce n'est pas arrêter la cigarette,il peut y avoir des complications grave alors si tu le peux,va voir qqn pour qu'il te donne un traitement si jamais tu te sens mal durant ton sevrage.
les jours les plus dangereux sont les 5 premiers mais avec un traitement,l'envie peut être gérée et mieux supportée

pour le moment,tu ne dois penser qu'a une chose: "aujourd'hui je ne bois pas" et changer tes habitudes pour ne pas retomber ds tes automatismes.
est ce que tu as un hobby,fais tu un sport?de la musique?du dessin?il va te falloir trouver une occupation pour compenser le vide laissé par l'alcool car c'est qu'il prend de la place le bougre
essaye de planifier a peu près ta journée de demain pour repérer les moments a risque et prépare ces moments pour que tu puisses les changer en moment sans alcool.Changer ton parcours de retour,aller faire un jogging en rentrant,aller direct a la douche,manger tout de suite ....

n'achète plus d'alcool refuse les invitations et n'invite personne pour le moment,et si tu as un flash,va dans la base de données,il y a un texte qui s'intitule "la boite a outils",il te donne des astuces pour gérer les envies.

mais nous sommes là aussi,appuis toi sur nous tout en n'oubliant pas que le forum ne sera pas suffisant,il te faut plus d'aide

Bonjour,
Je me permets de venir vers toi car je suis allée pour la première fois sur ce forum lundi dernier, après un dimanche de trop. Je me reconnais dans ton témoignage dans la mesure où moi aussi, je dépensais un énergie dingue pour le maintien d'une apparence "sobre". Moi aussi, je bosse énormément, et c'est sans doute le fait de ne pas avoir pu me rendre au boulot lundi dernier qui a été le déclic. J'élève un enfant toute seule de 8 ans qui n'était pas dupe, je m'en rends compte. ma vie était devenue un enfer. Il serait long d'évoquer toutes mes hontes, mes chutes (au propre comme au figuré), mes peurs, mes "plus jamais ça"...
Comme toi, je ne buvais "qu'une bouteille" le soir dans la semaine et me couchait avec les poules. Mais boire seule a quelque chose de terriblement pathétique et c'est également un cercle vicieux impossible en apparence, à briser.
Je suis venue un peu par hasard sur ce forum lundi. J'y ai trouvé un soutien que je n'avais pas trouvé jusque là. Je n'ai pas bu une goutte depuis dimanche dernier.
Cristal m'encourage à consulter un alcoologue. Elle a raison, je le sais. Tout cela fait son chemin. Pour l'instant, je me protège; viens sur ce site le plus souvent possible, lis les témoignages, me renseigne, me rends compte que je suis pas seule.
Et surtout, j'essaie de tenir. Et j'y arrive grâce à ce site en grande partie.
Alors voilà, n'hésite pas à t'épancher, cela fait du bien. Et compte sur ce site et surtout sur toi. Je suis étonnée d'être parvenue à ne pas boire depuis une semaine. Cela ne m'était pas arrivé depuis… 2009 alors que j'avais fait une retraite (prête à tout pour me sortir d'un deuil terrible). Alors tu vois, tout est possible…
A bientôt.

Bonjour kochka, félicitation pour ta semaine d'abstinence... j'aimerai dire la même chose dans une semaine.

Aujourd'hui je reprends le boulot après une semaine de vacances où malheureusement les excès ont été présent, à part hier :)
Le plus dur sera vers 19h à la sortie du bureau, va falloir que je rentre direct sans passer par le rayon alcool du super marché. je vais tout faire pour contrôler cette pulsion.

C'est la semaine sans ma fille donc la plus dangereuse.
Pour ce soir, j'ai prévu de me faire une bonne petite soupe courgette/kiri, histoire de manger sainement pour une fois.

Pour le suivi médicale, je vais voir selon mon état.

Je vous souhaite la bonne journée :)

Je suis sûre que tu vas y arriver.
Moi aussi, je croyais que c'était impossible. J'ai détourné la chose en faisant des courses pour toute la semaine lundi dernier. la seule raison qui me poussait alors dans une épicerie, c'était la bouteille. Un peu la honte… Et puis, j'ai été très malade la semaine dernière, je pense que cela a été le booster pour arrêter. Ce qui me fait tenir aussi, surtout, c'est ce forum. Alors, dès que tu rentres ce soir, tu viens ici et tu racontes. Cela fait du bien, défoule, et on picole pas. On est fier de le dire. Ensuite, douche chaude, et soirée cool.
A ce soir. Bonne journée.

Bonjour Cé!

:hello:

T'as la chance d'habiter un département où les soins sont efficaces, c'est le moment de leur demander un coup de main!

Je te donnes les infos en mp si tu veux.

A moins que tu ne sois déjà suivi? Médecin? Psy? C'est nécessaire, tu sais, d'être aidé pour faire le tri dans les émotions, sinon on explose et on se jette sur une bouteille!

Courage : il y a toujours une solution... autre que l'alcool.