Mon histoire, il y a 19 ans...

J’ai envie de me raconter. Je ne sais plus comment tout a commencé. Je me rappelle seulement que j’avais 16 ou 17 ans quand j’ai pris ma première bière, j’ai détesté le goût. On m’a offert de la Vodka avec jus d’orange, pas détestable du tout, c’était même bon. Je sortais dans les bars avec des amis, je buvais du dimanche au samedi à toute heure du jour et de la nuit. Je buvais modérément au début, mais j’y ai vite pris goût. Je n’étais plus la fille craintive avec les gars (j’ai été agressée à l’âge de 14 ans). J’étais une toute autre fille quand je buvais. Je n’avais aucun contrôle, je me présentais à mes cours encore sous les effets de l’alcool, imaginez le tableau. Je ne me souvenais pas qui m’avait mise au lit à 5 h du matin. De quelle manière j’étais rentrée. Heureusement, j’avais des amis en or qui s’occupaient de moi, ils me ramenaient toujours chez-moi, me mettaient au lit et ne me laissaient jamais partir avec des inconnus. Et puis, je suis tombée malade, le cœur qui bat à 132 pulsations minute au repos. Visite chez le médecin qui me dit que je dois cesser toute consommation d’alcool, parce qu’il doit me prescrire un médicament pour ralentir mes battements cardiaques, sinon c’est la crise cardiaque, j’avais 19 ans. J’ai une série d’examens médicaux à passer et il me conseille de voir un psychologue pour m’aider à régler mon problème d’alcool. Ce fut difficile, heureusement que j’avais mon copain et mes parents derrière moi, qui m’ont soutenu, aidé, ils ne soupçonnaient pas l’ampleur de mon problème. J’ai pleuré, frissonné, sué, j’étais agressive, fatiguée, impatiente, je n’avais plus le goût de rien. Je consulte le psy, je discute de mon agression, ce que l’alcool m’apportait comme réconfort, mais je ne voulais plus y toucher, je voulais vivre sans alcool, sans cette béquille, me retrouver. Je voulais guérir, et me pardonner d’abord, ensuite, pardonner à mon agresseur, même si je n’oublierai jamais. Aujourd’hui, 19 ans plus tard, je suis toujours aussi forte, déterminée à ne pas sombrer. Je peux me retrouver en présence d’alcool sans avoir envie de consommer, mais je ne fais pas exprès non plus. Ce que j’ai demandé à mon conjoint, c’est de ne retrouver aucun FORT (Southern Comfort, Vodka, Baileys, Shnaps, Crème de menthe etc.) à la maison, car la tentation serait trop forte, je me tiens loin de cette tentation. J’étais alcoolique, je le suis encore et je le resterai. Comme je n’aime pas le vin ou la bière, ça ne me pose aucun problème. C’est triste que je sois tombée malade et d’avoir eu la frousse de mourir qui a été l’élément qui m’a poussé à arrêter de boire. Je trouve dommage aujourd’hui qu’il a fallu que j’en arrive là pour réaliser ce que j’aurais perdu de la vie. Mais avec l’aide de mon entourage, je m’en suis sortie et je suis bien contente. Aujourd’hui, je partage ma vie avec un alcoolique, ce n’est pas facile tous les jours, et je sais que je ne peux pas le sauver, je suis à l’étape du lâcher-prise pour son problème, si je veux que notre couple continu à bien aller et les conseils que je reçois depuis quelques jours m'aident à prendre du recul.

Où il y a de la vie, il y a de l’espoir!!!

Merci pour ton témoignage, il est très intéressant. Ce n'est sans doute pas un hasard si tu te retrouves avec un conjoint alcoolique, mais tu as raison de lâcher prise, pour lui mais aussi pour toi, il peut y avoir danger car tu crains encore la tentation pour les alcools forts.
Peu importe ce qui nous a poussé à arrêter, même si c'est la peur de mourir, pourquoi pas, l'important c'est que l'on aie le déclic pour arrêter justement.
Prends soin de toi...

merci de ton témoignage et de ta confiance crystaline.

je suis contente de tu ais reussi a parler de ton parcours,ce n'est pas facile mais c'est aussi un soulagement de pouvoir enfin partager cet enfer avec des personnes qui peuvent comprendre

Partager la vie d'un MA quand on est MA soi même n'est pas évident alors apprends le detachement et mets des barrières infranchissable entre toi et l'alcool,il t'a eu une fois,il ne recommencera pas même sous une approche différente

Tu as une force impressionante crystaline,t'arrêter pratiquement du jous au lendemain et ne jamais retomber,il fallait le faire

ce qui m'interpelle un peu c'est que Cristalyne soit encore dans "le tenir" après 19 ans d'abstinence, mais abstinence qui , d'après ce que j'ai compris a été un obligation, une question de vie ou de mort.
Je tiens à rassurer tous ceux qui commencent le fabuleux parcours de l'abstinence et qui pourrait se sentir découragé en lisant ce témoignage.
Personnellement il y a bien longtemps que je me sens libéré de l'alcool, que je peux le servir, l'utiliser en cuisine sans aucune envie.
Je ne sais ce qu'en pense Cristal et Shade (notre doyenne) ou ceux dont l'abstinence date déjà de quelques années .

Ton témoignage est très fort, merci

Comme je l'ai déjà précisé, j'ai eu la chance de sortir de cure "hors alcool", bien qu'étant malade alcoolique dépendante physique ++ et que j'ai aussi frôlé la mort.
Mais depuis 14 ans, l'alcool n'est jamais venu me titiller, je n'ai jamais eu aucun flash, ni la moindre pensée comme quoi je pourrais boire un verre.
La seule chose qui me dérange c'est l'odeur de l'alcool. Quand mon mari sert des alcools forts, je m'éloigne un peu, l'odeur me donne des nausées, encore maintenant. Mais à part ça ,je peux moi aussi acheter et servir l'apéritif sans aucun problème, les bouteilles à la maison sont à portée de mains et je n'aurais pas plus l'idée d'en boire que de boire de l'eau de javel.....
La doyenne t'at-elle bien répondu!!!!

yes pis elle a une bonne vue, pas besoin d'ophtalmo...............
Moi c'est uniquement l'ouverture d'une bt de rouge qui me provoque des hauts le coeur.

pascal1 a écrit:ce qui m'interpelle un peu c'est que Cristalyne soit encore dans "le tenir" après 19 ans d'abstinence, mais abstinence qui , d'après ce que j'ai compris a été un obligation, une question de vie ou de mort.
Je tiens à rassurer tous ceux qui commencent le fabuleux parcours de l'abstinence et qui pourrait se sentir découragé en lisant ce témoignage.
Personnellement il y a bien longtemps que je me sens libéré de l'alcool, que je peux le servir, l'utiliser en cuisine sans aucune envie.
Je ne sais ce qu'en pense Cristal et Shade (notre doyenne) ou ceux dont l'abstinence date déjà de quelques années .

C'est vrai que ça peut sembler bizarre que j'aie peur d'être tentée de retomber et que je ne veux pas qu'il y ait d'alcool fort dans ma maison. C'est ma décision, peut-être que j'aurais la force de résister, vu le nombre d'années que je suis libérée, mais je préfère ne pas le tenter, c'est tout. Je ne veux décourager personne, loin de moi cette idée, car je suis tellement bien, je suis libérée, en forme, heureuse et je n'en ai pas besoin, je n'en ressens pas le besoin non plus. Je retourne dans les endroits où on sert de l'alcool, je me retrouve en présence de gens qui en boive. Je cuisine aussi avec du vin, je suis capable d'en servir aux invités, je ne me fais peut-être pas assez confiance!!! Je tiens à m'excuser si ce que j'ai dit peut décourager quelqu'un, ce n'était pas mon intention. Vous savez, je ne m'en cache pas de ce problème, mes collègues le savent, mon entourage le sait, car à chaque repas où je suis invitée, on m'offre un verre et je suis très à l'aise de leur dire que je ne bois plus, mais qu'eux ne se gênent pas pour moi. Merci pour vos commentaires, c'est rassurant de se retrouver avec des gens qui vivent la même chose.

t'inquiète pas crystal_ine, mais valais mieux que ça soit dit .
Mais tu as raison de continuer à te protéger s'il existe encore une minuscule faille!
Chacun vit son alcoolisme mais aussi son abstinence de façon différente.
Bonne journée.

tu sais,je suis moi aussi hors alcool il n'empeche que je ne laisse jamais une bouteille de champagne ou de vin ouverte ds le frigo je n'en ai pas envie et je ne pense pas que je la boirai mais je préfère la vider tout de suite,une précaution ou un reflexe qui peut être utile

ne t'excuse pas surtout,il faut dire au contraire ce que l'on pense,c'est de cette façon que les dialogue sont riches et constructifs

cristal a écrit:tu sais,je suis moi aussi hors alcool il n'empeche que je ne laisse jamais une bouteille de champagne ou de vin ouverte ds le frigo je n'en ai pas envie et je ne pense pas que je la boirai mais je préfère la vider tout de suite,une précaution ou un reflexe qui peut être utile

ne t'excuse pas surtout,il faut dire au contraire ce que l'on pense,c'est de cette façon que les dialogue sont riches et constructifs

tout à fait, ne pas toujours faire dans la guimauve mais aller au fond des choses parfois et ne pas hésiter à dire ce que l'on pense en gardant toujours le sens du dialogue constructif à l'esprit.

Bjr l'amie,
Merçi, ton temoignage est fort....interéssant
bonne route à toi
Benji