Un témoignage

Il est 20h, je suis chez moi...Des amis viennent dîner.

La bouteille de rosé est déjà à moitié vide,la troisième ou la quatrième bière bue, et tout en m'efforçant de préparer un repas honorable, malade d'angoisse et d'impuissance,j'essaie désespérément de ne pas penser à la soirée forcément désastreuse, à l'insoutenable culpabilité du lendemain, à ma vie gâchée!!!

Ceci se passait il y a plus de treize ans, je ne remercierai jamais assez ceux qui m'ont permis de m'en sortir, en l'occurrence, l'équipe du Shale!!!!

combien de fois j'ai vécu cette situation

Faire un repas à base de vin blanc pour pouvoir boire en faisant la cuisine,ouvrir la même bouteille que celle qui etait en table et la cacher dans la cuisine pour avoir la même haleine en revenant,essayer tant bien que mal de faire bonne figure,de faire semblant de m'interesser aux conversations alors que je n'avais qu'une idée en tete,retourner à la cuisine pour boire puisqu'en tant que femme respectable,je ne bois pas beaucoup d'alcool à table ...
Ne rever que d'une chose c'est qu'ils partent vite pour finir les restes
et le cauchemar qui ne s'arrete jamais

J’avais ma réserve de bière dans mon garage, c’est là que j’allais aussi fumer.
Toute occasion de faire l’un et/ou l’autre était bonne.
En fin de journée cela faisait de 3 à 4 litres.
Le soir je m’endormais devant la télé.
Réveil vers 8h, première descente « pour aller chercher le journal « , première cigarette et première bonne gorgée.
Le dimanche j’allais dans un 7/7 pour me ravitailler.
Ma hantise était de ne pas pouvoir y aller.
J’ai eu un malaise en 2002, légère syncope, tremblements et sueur et je me suis retrouvé à l’hôpital pour une semaine.
Personne ne m’a rien dit.
En sortant il me semblait bien que l’alcool y était pour quelque chose.
Je n’ai pas bu pendant deux mois et j’ai recommencé tout doucement, puis un peu plus et encore et encore………..
Mon Médecin traitant qui était au courant m’a demandé à plusieurs reprises si je voulais être hospitalisé.
Finalement j’ai accepté et je suis entré en sevrage pour la deuxième fois, j’avais perdu 14 Kg.
J’ai eu honte d’y arriver en chaise roulante.
Au CHU j’ai appris ce qu’était le sevrage.
Une assistante sociale m’a demandé si je voulais, à ma sortie continuer les soins.
J’ai dit non, ne sachant toujours pas ce que c’était.
Je me suis quand même posé des questions : si je rentre à la maison est-ce que je vais pouvoir reprendre sans excès ?
J’ai demandé à aller dans une maison de repos pour continuer mes réflexions.
Là-bas, il y avait d’autres MA qui attendaient d’aller dans un centre de cure, et je me suis dit que cela en valait peut-être la peine.
Le médecin de cette maison m’a choqué, devant mon déni total elle m’a dit que je ne me rendais pas compte que j’étais alcoolique………
J’ai recontacté L’AS du CHU qui m’a donné un canevas pour faire une lettre de motivation qu’elle a expédié au centre.
J’avis terminé en disant : AIDEZ MOI
Ma lettre a été acceptée d’emblée, et après quelques semaines je suis entré en cure.
Je croyais toujours que la « désintoxication » guérissait, et que les MAB ne faisaient que du ramassage de gens écroulés dans un caniveau.
J’y suis resté six semaines.
C’est là que j’ai compris que la seule solution était l’abstinence.
Un déclic un peu tardif…..
Les cours d’alcoologie y sont remarquables.
Je n’ai pas trop accroché avec la Psy, je n’ai jamais trouvé une faille dans mon passé, même les souvenirs de guerre.
J’y ai compris le rôle des MAB et j’ai beaucoup apprécié celui ou j’allais m’inscrire, et y trouver du soutien.
Depuis bientot 8 ans je n'ai plus rien pris.
Je tiens la promesse que j'avais faite à Mme.

20h, maquillée et attifée comme une pétroleuse, j'étais prête à user ma vie dans une de ces nombreuses soirées où chacun est assez ivre ou défoncé pour ne pas voir l'autre.
J'allais m'étourdir une fois de plus jusqu'au lundi matin, à l'heure où je croiserai les "heureux bosseurs de l'aérospatiale", je finirais ma énième bouteille toute seule au volant de ma voiture-bar.
Je rentrerai chez moi, seule, je pleurerai, je ne me démaquillerai pas, je ne vomirai pas, je hurlerai ma détresse au fond de moi, je prendrai un "trucpourdormir" jusqu'à très tard ou très tôt. Je ne sais plus.
Ce soir, avec toute ma lucidité, c'est mon passé que je vous raconte.

Et oui, nos passés d'alcooliques se ressemblent tous étrangement, avec ce sentiment de subir sans pouvoir rien faire d'autre....
merci Flower!!

je me réveille ,je reste quelques moments allongée ,et j'essaie de me souvenir ,ce que j'ai fait la veille !!!!! et là les brides de quelques moments de la journée me reviennent ! j'essaie d'approfondir ,de chercher si il y a eu des mots ,des gestes ,si j'étais seule ,mon mari ,mes enfants ,bref ,si la veille il s'était produit quelquechose ,qui justifie ,ma geule de bois du matin ::et je me léve avec la honte ,et me dire ,ce jour ci ,je ne bois plus ! et là le train train de la vie de merde ,que je vivais s'éclairait! et la honte partait ,et la seule chose qui comptait était de partir ,loin loin ! mais il y avait certainement "un truc "qui m'empecher de le faire ,donc l'alcool ,me soulagait ,ma tristesse ,mes douleurs physiques et morales ! des mois et des mois en clinique ,réanimation ,soin intensif et rééducation ,n'ont pas pu me guérir de cette tristesse ,! seul un homme qui est addictologue ,a su me mettre sur le bon chemin de la guérison ,pas ,tant l'alcool ,mais mon" mal être " ! ce chemin je l'ai pris ,tant bien que mal , des hauts et bas ,comme de nombreux malades alccoliques ,et dépressifs ! mais j'ai su ensuite écouter ,appliquer les méthodes ,pour pouvoir affronter la vie ,car l'alcool n'étant plus là ,les soucis y étaient toujours ! et avec tout de m^me 3 fois 3 mois en clinique psy ,pour apprendre de nombreuses méthodes d'affirmation et d'estime de moi ,j'ai pu à ce jour ,me sortir de l'emprise d'un homme ,avec qui la vie avec lui et la vie tout cout ,ne m'intéressait plus !!! 3 ans après ,je me réveille ,bien sans probléme ,le coeur léger ,la fierté en moi ,et en suivant toutes les semaines un groupe de paroles ,j'ai toujours ma "piqure" de rappel ,pour me souvenir ,que la vie vaut d'être vécu !!!!!! ce message est pour toutes ces personnes ,qui pensent que JAMAIS IL NE POURRONT RELEVER LA TËTE , MOI JE VOUS DIS !!!!SI!!!!!!!