La fatigue liée à l'arrêt de l'alcool

**SHALE** 21/2/2024, 10:00

Très souvent les malades alcooliques dépendants qui font un sevrage, se plaignent d'une grande fatigue qui peut durer un certain temps de quelques semaines à quelques mois.

Cette fatigue présente la particularité d’être non seulement l’une des conséquences des dégâts causés par l’alcool au corps, mais également une manifestation du manque d’alcool.
Tout d'abord, nous avons mis notre corps à rude épreuve en buvant pendant de longues années. Notre foie, notamment, ne fonctionne plus correctement, nous avons fréquemment une stéatose, la maladie du foie gras, qui fatigue beaucoup.

Nous sommes aussi gravement déshydratés, l'alcool, quoiqu'on en pense, déshydrate énormément. De plus, il apporte beaucoup de sucre, et en supprimant l'alcool, on supprime aussi le sucre, on se retrouve donc en manque de sucre.
L'intoxication alcoolique que nous avons subi amène une destruction plus ou moins importante de plusieurs de nos organes et de notre organisme en général.
Avec son fort degré de toxicité sur les cellules, l'alcool est responsable d'une détérioration au niveau des appareils digestifs, circulatoires et nerveux.
Il faut du temps pour que notre corps se reconstitue et redevienne fonctionnel.
Le sommeil sous alcool n'est pas de bonne qualité et on se réveille souvent bien plus fatigué que la veille.
L'alcool a pu aussi provoquer des maladies du foie et du pancréas, une hépatite alcoolique, une pancréatique, ces maladies sont aussi généralement une cause d'épuisement .
Très souvent, nous ne nous nourrissions que d'alcool, là aussi, le manque de minéraux nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme se fait sentir et contribue à cette lassitude.

Les carences de certains nutriments comme la baisse de la ferritine peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé physique.

Le manque, induit par la privation d'alcool, rend aussi fragile notre équilibre mental et nous épuise.
L'alcool masquait parfois une dépression qui, après l'arrêt de ce produit, resurgit et fatigue moralement et physiquement le malade alcoolique.
S'il n'existe pas de pathologie importante sous-jacente, cette fatigue passe d'elle-même en un temps qui varie selon les individus. Certains vont bien au bout de trois semaines, d'autres ressentent encore de l'épuisement après deux ou trois mois. Mais il ne faut pas s'en inquiéter.
Le plus important c'est de se reposer le plus souvent possible, de profiter aussi de la nature en marchant environ une demi-heure chaque jour, pour booster nos endorphines.
Si vraiment la fatigue persiste et vous inquiète, allez voir votre médecin qui vous fera faire un bilant complet et un dosage des minéraux pour voir lesquels sont manquants.
Ghyslaine Gimenes