Le côté obscure de la co dépendance alcoolique

**SHALE** 28/1/2024, 10:35

Le côté obscure de la co dépendance alcoolique

La co dépendance suppose une addiction à la dépendance d’une autre personne, que ce soit dans des relations de couple ou dans une famille. Nous sommes devant une dépendance psychologique où tout se joue autour de l’émotion .
L’autre a une importance considérable : sa présence est une condition nécessaire et indispensable à la codépendance
La dépendance émotionnelle, très souvent, va de pair avec des comportements jaloux, manipulateurs ou possessifs envers la personne aimée. Sans cette personne aimée, le malade n’est plus rien et la personne co dépendante n’existe que grâce au malade ,les deux dépendent l’un de l’autre, mais d’une façon différente.
On ne peut pourtant pas vraiment parler d'altruisme.
Chercher à prendre soin de son compagnon/sa compagne est nécessaire pour vivre une bonne relation, mais il faut que cela soit fait de façon à aider l’autre à s'en sortir, il ne faut pas que ces actions soient réalisées uniquement pour nourrir une dépendance sous-jacente.
Les comportements qui dérivent de la co-dépendance ne font que renforcer la dépendance entre les deux personnes et remplir des vides internes qui n’ont pas été satisfaits au moment de l’enfance.
Protéger l’autre de façon excessive, comme s’il ne le pouvait pas lui-même, ne fait que renforcer l’estime de la personne co dépendance, cette dernière souffrant souvent d’un manque de reconnaissance .
Un cercle vicieux et toxique finit donc par se créer dans la relation : le bonheur de l’un dépend de l’autre personne, dont le bonheur dépend à son tour du besoin d’attachement de cette dernière .Cela peut sembler étrange, mais les études nous disent que certains couples se forment ainsi, ou ne peuvent survivre que de cette manière.
Cette dynamique donne –t-elle de bons résultats ? Le couple co-dépendant ne vit jamais une relation saine et satisfaisante : la souffrance et la sensation de vide au sein de cette relation deviennent omniprésents. Si ce couple continue à vivre ensemble, ils peuvent perdre leur propre identité et fusionner l'un avec l’autre.
Ces personnes co-dépendantes ont une faible estime d’elles-mêmes, elles essayent de la remplacer par une sensation d’utilité absolue. Dans de très nombreux cas, on trouve un schéma d’attachement anxieux qui a commencé à se former au cours de l’enfance, dans la relation établie alors, avec les principales figures de référence.
Ainsi, il se peut que la personne n’ait été récompensée que pour l'aide qu'elle apportait, de cette façon elle a appris que sa valeur ne dépendait que de ce qu’elle pouvait donner aux autres
Etant donné que leur estime personnelle dépend des autres, ces personnes ont tendance à utiliser la manipulation et le contrôle comme manière de surveiller “leur victime”. Pour pouvoir continuer à se sentir utiles, élément nécessaire à leur vie, elles ont besoin de la dépendance de l’autre , et ce n’est qu’en contrôlant cette dernière qu’elles peuvent parvenir à leur fin.
La personne co dépendante fait tout pour que le malade se sente incapable de se prendre en charge. Elles ont peur qu'il s’en sorte seul et qu'il se rende compte qu’il n’a besoin de l’aide de personne, ou encore qu’il se tourne vers des professionnels de l'addiction. Ces personnes co dépendantes font tout pour que le malade n’envisage pas un parcours de soin extérieur.
Elles supervisent constamment ce qu'il fait et ne lui laisse aucune liberté d'action. Elles font tout pour le maintenir dans sa dépendance.

Des expressions du type “après tout ce que j’ai fait pour toi, c’est comme ça que tu me remercies”, “tu ne te rends pas compte des sacrifices que je fais pour toi”, “j’ai tout quitté pour te voir heureux ” sont donc très habituelles.

Vous identifiez vous à l’un ou plusieurs de ces symptômes ? Même si cette façon d’agir au sein d’un couple peut nous surprendre, on la rencontre très fréquemment Par conséquent, si vous vous identifiez à cette personne co dépendante, osez faire l’expérience d’une situation saine où chacun aura la bonne place.

Ghyslaine Gimenes