La gestion des émotions encore et toujours...

**SHALE** Jeu 25 Jan - 10:38

La vie d'un individu confronté à la dépendance à l'alcool est une lutte constante contre les tourments intérieurs, une bataille émotionnelle qui semble souvent insurmontable. La gestion des émotions devient un défi colossal pour le malade alcoolique, qui se trouve emprisonné dans un cercle vicieux d'addiction et de sentiments tumultueux.
L'alcool, souvent utilisé comme un moyen d'échapper à la réalité, agit comme un masque temporaire pour étouffer les émotions douloureuses. Cependant, il ne fait que retarder l'inévitable. Lorsque l'effet euphorique s'estompe, les émotions refont surface avec une intensité accrue. La honte, la culpabilité, la tristesse et l'anxiété se manifestent alors, créant un terrain propice à une consommation encore plus excessive.
La difficulté de gérer ses émotions pour un malade alcoolique réside dans la perte progressive du contrôle sur ses sentiments. La substance addictive devient le refuge, le complice qui semble offrir un réconfort momentané. Cependant, cette illusion de soulagement ne fait qu'aggraver le problème en créant une dépendance émotionnelle à l'alcool.
La spirale descendante de l'alcoolisme impacte également les relations interpersonnelles, exacerbant le sentiment de solitude du malade. Les proches, souvent désemparés face à cette lutte intérieure, peuvent se retrouver impuissants et désespérés. La communication devient un défi, car l'alcoolique peut être submergé par la honte et la peur du jugement.
La prise de conscience de la nécessité de gérer ses émotions devient alors cruciale pour entamer le chemin de la guérison. Cependant, le malade alcoolique peut être confronté à une résistance intérieure, une peur profonde de faire face à la réalité sans l'aide de la substance qui lui procure un soulagement éphémère.
La recherche d'un soutien professionnel et l'engagement dans des programmes de désintoxication et de réhabilitation deviennent des étapes essentielles pour briser le cercle vicieux de l'alcoolisme. Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider le malade à identifier, comprendre et gérer ses émotions de manière saine, sans avoir recours à l'alcool comme béquille émotionnelle.
En fin de compte, la difficulté de gérer ses émotions pour un malade alcoolique est une bataille quotidienne qui demande du courage, de la persévérance et un soutien inébranlable. La route vers la guérison est ardue, mais elle offre la possibilité de reconstruire sa vie émotionnelle et de redécouvrir un équilibre intérieur longtemps perdu.
Ghyslaine Gimenes