l'angoisse du pire... l'angoisse du mieux...

voilà, rien ne peut mieux décrire mon humeur du moment...

et sans doute (?) aussi dépeindre ce qu'on peut ressentir sur le chemin d'une "libération" - du moins, d'une tentative de livrer bataille contre ce mal puissant : la dépendance... à tout, l'alcool, l'autre, la cigarette, l'amour...

(c'est aussi parce que mon état d'esprit fluctue à chaque heure du jour et de la nuit, depuis des semaines maintenant, que j'ai eu envie de ce nouveau "topic" (eh, merveilleux : une envie ! )
... plutôt que de continuer sous le "ça empire")

Tout en étant aucunement du monde médical ni pro médicament nécessairement, je sens en toi cette bipolarité ( dont il me semble que tu avais parlé ) les changements d'humeur par exemple.
Y'a des spécialistes à consulter pour faire un "état des lieux" si ce n'est fait déjà.
Des produits genre "dépakote" régulent ces tendances.

Mais je pense que tout comme moi, le sur-régime, les allez-retour, les conflits intérieurs ( et extérieurs ) sont à régler - idem pour moi - avec la priorité ALCOOL



Biz

Si tu essayais de définir le pire et le mieux... j'ai un peu de mal à concevoir ce que tu mets sous ces deux mots...

Tex a écrit:Y'a des spécialistes à consulter pour faire un "état des lieux" si ce n'est fait déjà.
Des produits genre "dépakote" régulent ces tendances.

D'abord, merci, Tex, et à toi aussi, Shale, pour vos réponses.

Alors : je suis suivie, et sous traitement depuis 1992 (le médicament que tu cites : depuis des années, après les tâtonnements chimiques habituels). Mais il m'arrive encore malheureusement de rechuter (hospitalisations en 92 [3 mois, diagnostic posé], 95 [en service fermé !] et 97 ; depuis, je suis globalement stabilisée, mais avec des passages "périlleux"... difficiles).

Shale a écrit:Si tu essayais de définir le pire et le mieux... j'ai un peu de mal à concevoir ce que tu mets sous ces deux mots...

Le pire... :
Aller plus mal, et finir à l'hôpital, une fois de plus...
La dégradation encore plus sinistre de la situation, de ma relation avec Stig-mon-homme...
Perdre ma motivation, lâcher ma lutte (bien faiblarde, pour l'instant !) contre l'alcool (= la "perdre", l'oublier...)...
Être amenée malgré moi à faire des c...eries à cause de mon "état" actuel... (genre, prendre de - mauvaises - décisions, radicales, et irréversibles ; faire de mes amies des ennemies, par un comportement hideux... ; blesser gravement ma mère, chez qui je pars demain, et qui ne sera au courant ni de mon état, ni de celui de notre relation, à Stig et moi ; que sais-je encore... ?!)...

Le mieux... :
Aller mieux : mais est-ce que j'irais alors vraiment "mieux", pour de bon ? ; je ne pourrais que m'inquiéter d'un mieux !, en ce moment...
Si ça allait mieux, c'est qu'en retour il se passerait quelque chose de terrible, ou du moins de pénible, inévitablement - car c'est toujours ainsi, à plus ou moins long terme !
Si je parvenais à lutter efficacement contre l'alcool, si ce rendez-vous prochain avec le spécialiste se passait bien, me mettait sur la bonne route, et que soudain mes premiers efforts véritables me paraissaient plus aisés (comme Bruno en parle très bien)... je tremblerais alors à l'idée de ce qui m'attend ensuite : ce que vous appelez les flashes (Bruno, le boomerang), par exemple ; et est-ce que je serais capable de résister ? Est-ce que ça ne va pas être trop dur ?... Est-ce que je vais pas échouer... ?!

Etc.

(Je sais que je me pose trop de questions [Cristal m'a dit ça, y a pas longtemps], mais si vous saviez comme ça va vite "là-haut", comme ça tourbillonne dans ma tête... !!!!
Je n'en peux plus de fatigue... et impossible de faire cesser ça... J'attends l'heure du neuroleptique avec impatience... fffff !)

Est-ce que ça t'éclaire un peu, Shale ?
J'espère... Je fais de mon mieux...

Et voilà. Je suis repartie dans mes pavés.
Désolée... J'arrête.

anna a écrit:
Si ça allait mieux, c'est qu'en retour il se passerait quelque chose de terrible, ou du moins de pénible, inévitablement - car c'est toujours ainsi, à plus ou moins long terme !

Anna,

Je sais que ta situation est complexe...(bipolarité, stig ...)
mais là je ne suis pas du même avis que toi

Quelle fatalisme ! et pourquoi se passerait il quelque chose de terrible dans le mieux :?: :?: :?: (toujours, inévitablement ??)

Le moindre centimètre de gagné contre ce poison vaut le combat
Chaque mètre de la route en avant n'est que du positif dans l'abstinence

Alors je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de terrible dans le mieux, dans le pire oui malheureusement

Et s'il n'y avait rien de 'pénible' dans le combat, ça se saurait non ?

Bisous

Je suis d'accord avec Discuss, as-tu vraiment essayé le mieux??? Je ne crois pas, c'est plus rassurant de rester, pas dans le pire, mais dans le moyennement mal, comme ça si on tombe on ne va guère plus bas...
C'est une vision très pessimiste des choses, je pense qu'elle est liée à l'expérience que tu as de ta maladie, mais en dehors de celle-ci, tu pourrais tout de même arriver à un état de bien être certain.
Le problème que tu ne veux pas trop entendre c'est que l'alcool annihile l'effet de la plus part des médicaments que tu prends, qui sont formellement contre indiqués avec l'alcool.
Donc tu reçois peu d'aide de ce côté et ça, tu ne t'en rends pas compte.
Si tu essayais de te soigner correctement, ce qui impose l'arrêt de l'alcool, je pense que tu serais beaucoup mieux, la bi polarité se maîtrise de mieux en mieux de nos jours.
Courage à toi et essaies de voir le bon côté des choses et non le mauvais, ce qui t'empêche d'avancer...
Gros bisous

Anna, oui tu te poses trop de questions et tu te tortures l'esprit inutilement, mais je te comprends à du 200 à l'heure (c'est le cas de le dire ) car comme je te l'ai expliqué, un hyperactif ressemble par certains côtés aux personnes bi-polaires

Je vais te dire de but en blanc ce que j'en pense : ta peur du "mieux" c'est une résistance au changement, et aussi une croyance.
Résistance au changement : on a tous peur de l'inconnu, peur de quitter ce qui nous est familier, même si ce qui nous est familier est un truc pourri. C'est en apparence paradoxal, mais très humain. Quand on le sait, on passe plus facilement au travers

Croyances : on a tous nos certitudes et hypothèses sur le monde et la vie, qui sont souvent largement inconscientes et donc d'autant plus puissantes pour mener notre vie à notre insu. Là tu viens de mettre au jour une belle croyance : "Si je vais mieux, je vais devoir le payer au centuple après" et de la même façon : "Si j'arrête de boire, ça va être terrible ensuite pour lutter contre les envies".
Et si c'était le contraire?
Dis-toi que ce sera un nouveau chemin sur lequel tu vas poser tes pieds, et que tes croyances (basées forcément sur le passé) n'ont plus lieu d'être Et c'est plutôt une excellente nouvelle!

Mais qui es-tu, Lisa, qui êtes-vous ???
Existez-vous, tous, pour de vrai ?

Si clairvoyants, si... pointus, si intelligents, si francs..., si bienveillants...

Je n'en reviens pas ! (et pourtant, malgré ce que tu déduis de mes paroles, Shale, je suis une optimiste indécrottable, oui ! - sans doute, pour cette raison, lorsque je me décourage, la pente est raide, et l'abîme profond... -, et j'ai une foi irraisonnée [irrationnelle, donc] en l'être humain...)

Vous me donnez du grain à moudre... une nouvelle fois, et c'est tant mieux.

Je m'en vais essayer de me reposer un peu, puis réfléchir encore, toujours...

Nous sommes simplement d'autres malades alcooliques. Entre nous on se comprend bien
Si on existe pour de vrai? Bon dieu de bon sang de bon soir, j'espère bien que oui! Moi en tous cas je l'ai senti passer.

:ah ah:

Tiens donc, alors tu ne t'appelles pas "Mme Plume" ??!?!!
"Tiens... !... [...], se dit M. Plume. Et il se rendormit." (Merci Henri )



P-S : et re-donc, toi non plus tu n'as pas dormi, une fois de plus... !?
pôv' de nous... !

allez, m'en vais tenter de noter ma psy du petit matin, ici ou sur "ça empire"... je me tâte...

Anna, tu parles de Plume? Ce Roman très spécial où Plume ne peut quitter ni l'une ni l'autre... de Henri Michaux c'est ça?

oui, oui ! c'est ça, mais, ignare que je suis, je n'en ai qu'un vague souvenir d'enfance : mes parents me lisaient, quand j'étais petiote, un recueil de "poésie d'humour" et "humour noir" : des extraits de ce "M. Plume" y figuraient, et m'ont marquée...

"[Un train approche, M. Plume le perçoit dans son sommeil... Le train passe à travers sa maison et tranche sa femme en plusieurs morceaux, qui dormait à son côté... "Tiens, il y a tant de sang autour de moi... ?... C'est curieux..."] Et il se rendormit."

C'est ça ? Ça te dit quelque chose, à toi aussi ?

Bonjour Anna

Tu sais, la plupart d'entre nous ont éprouvé une grande peur dans la perspective de l'arrêt de l'alcool !
Eh bien je pense tout simplement que nous ne connaissions plus la vraie joie, le vrai calme, le vrai je me fais du bien...
Nous devons nous méfier sans doute du bonheur, comme s'il y avait un piège !
Je t assure j ai encore du mal à être gentil avec mon Moi, mais j'apprends!

Crois moi Anna, ne laisse pas cette angoisse 'du mieux' prendre une place trop importante, elle n'a pas lieu d'être
Et encore moins exacerbée
Le bonheur ou le début du bonheur est bien là ! C'est un bonheur que les non alcooliques ne connaissent pas c'est le bonheur de l'abstinent et il est puissant (il faut bien ça contre le petit singe non ? )

Regarde Bruno, a t'il l'air malheureux et nous autres :?:

Bonne journée , qu'elle soit douce, loin de toutes les turpitudes

Nous devons nous méfier sans doute du bonheur, comme s'il y avait un piège !
Je t assure j ai encore du mal à être gentil avec mon Moi, mais j'apprends!

Comme tu as raison Discus, c'est long parfois d'être gentil avec son SOI

Chacun a son parcours de vie, pour tous ici, une même problématique en a découlé, c'est l'alcool. En buvant on se fait du mal, on martyrise notre corps et il faut du temps pour le réparer. Il en va de même avec le côté psy, on se blesse en permanence, il nous faut panser nos plaies. En arrêtant l'alcool, petit à petit, on peut s'attarder à chaque plaie afin de la laisser cicatriser. En restant dans l'alcool, on ne voit plus ces blessures

anna a écrit:oui, oui ! c'est ça, mais, ignare que je suis, je n'en ai qu'un vague souvenir d'enfance : mes parents me lisaient, quand j'étais petiote, un recueil de "poésie d'humour" et "humour noir" : des extraits de ce "M. Plume" y figuraient, et m'ont marquée...

"[Un train approche, M. Plume le perçoit dans son sommeil... Le train passe à travers sa maison et tranche sa femme en plusieurs morceaux, qui dormait à son côté... "Tiens, il y a tant de sang autour de moi... ?... C'est curieux..."] Et il se rendormit."

C'est ça ? Ça te dit quelque chose, à toi aussi ?

Ben je ne sais pas!
Dans le mien, il y avait aussi une histoire de train, mais il était dedans

Zut alors... à éclaircir... !

Dis moi Anna,as tu vraiment lu ce que tu ecris ds ton "mieux"??? il est où le mieux ds ta definition??
Autant ds ton "pire"tout est a l'affirmatif autant ds ton mieux tout est au conditionnel et en negatif alors
Aller mieux ce n'est pas :"je me sens bien mais ça ne va pas durer",c'est" je vais bien et je profite de cet instant de bien etre",c'est ça Anna aller mieux mais il me semble a te lire que tu n'as jamais ressenti ce mieux alors comment peux tu en donner une definition???

OUI tu te poses trop de questions sauf la bonne: ai je envie d'arreter l'alcool au risque de perdre tout ce que je CROISetre mieux pour moi...

Tu sais quoi,tu es morte de trouille Anna parce que tu ne sais pas dans quoi tu t'embarque et que tout ce que tu sais de l'abstinence c'est ce que tu lis sur ce forum."Oui mais ce bonheur est impossible pour moi,ils ont de la chance eux"
Arrete de ne pas vouloir y croire Anna,ce n'est pas de cette façon que l'on avance alors fais toi confiance ma belle et ESSAYE LE MIEUX POUR DE VRAI comme tu sais si bien le faire pour le pire

Anna,je suis aussi morte de trouille en ce moment parce que je suis encore entrain d'avancer et c'est parce qu'on a peur que l'on sait que l'on avance

je te fais de gros bisou ma belle

Comme je me dis souvent : " il y a toujours pire que moi "

Certes ce n'est pas folichon, je vous l'accorde, mais ça m'aide à aller mieux, à aller de l'avant, relativiser quoi... !!!

J'ai tendance à être très pessimiste... voire trop... Et j'ai du mal à voir, entrevoir le bien qui me guette ou qui nage autour de moi...

Mais désormais dés que je le vois ne serait ce qu'une infime partie, je le saisis des deux mains et je le lâche jusqu'au moment où il daigne bien s'évaporer... Je fais tout pour qu'il reste entre mes mains...

Fais en autant ma belle !!! Saisis le bonheur !! Carpediem !!! Cesse de te dire que le bonheur n'est pas fait pour toi !!! C'est archi faux !!!

Sur ces belles paroles, je t'embrasse !!!

Carpediem !!!

Ces questions me taraudent également quelque fois.

Cette "confiance en soi" ;les peurs qui nous dirigent.

Par mes expériences d'abstinences c'est quand même là où l'on voit plus clair.
Dans la nébuleuse alcoolique - même si tout l'Etre n'est pas tronqué - il est bien plus difficile d'être SOI.

Je le vois, je le vis.

Je te souhaite un parcours d'apaisement.

cristal a écrit:

je suis aussi morte de trouille en ce moment parce que je suis encore entrain d'avancer et c'est parce qu'on a peur que l'on sait que l'on avance

Merci à toi Cristal , c'est de belles phrases vérité comme celle ci qui nous font tous avancer aussi.

:big: :big: