Le SINGE et le SABOTEUR

Bonjour,

En tant que MA, nous sommes tous confrontés à ce que certains appellent le ici...
Il représente les cravings, ces envies Impérieuses de boire liées à la THP, au déséquilibre cérébral dû aux consos abusives d alcool.
Mais, je fais partie de celleux qui pensent qu il y a aussi et avant tout, pour certains d entre nous, le SABOTEUR interne.
J ai lu qqs fils, et cela me paraît encore plus évident...

Je l appelle personnellement le "démon" en moi.... Lorsqu'il apparaît, c'est souvent de façon brutale et incontrôlable une fois qu il réussit à s emparer de moi, après m avoir susurré des tonnes de paroles infectes à mon égard... Mon inconscient les écoute, mon conscient n est pas conscient de sa présence insidieuse, si bien qu il parvient à provoquer des pulsions auto destructrices parfois extrêmement intenses.. .

J ai compris il y a peu que cette force auto destructrice, encore plus puissante qu un craving à mon sens, car elle me pousse à ne pas faire ce que je dois ET veux pour me soigner dans un premier temps, puis me punit lorsqu évidemment du coup je craque face au singe....
Bref, ce saboteur est né d une intériorisation "ratée" pendant l enfance de certains événements. D émotions tellement effrayantes qu il fallait tout squeezer pour survivre intérieurement.

Cela revient à penser que j ai intériorisé des schémas de pensée erronés sur ce que je suis. ( Nulle, bête, je ne mérite pas d Etre moi, mes émotions et ressentis ne sont pas fiables, etc etc...).

Le singe, serait l arbre qui cache la forêt saboteur....

Mais voilà. Comment extirper ce parasite solidement accroché au tronc de notre personnalité ( je le verrais bien dans notre système limbique, amygdale défoncée etc), quand on a passé une bonne partie de sa vie à souffrir, puis se dénigrer, que ce soit avec des drogues, des personnes toxiques rencontrées à répétition,  des mises en échec et/ou danger récurrents et inconscients, etc?

La plupart des MA sont de grands sensibles, voire hyper sensibles. C'est pour cela qu on parle souvent de maladie des émotions. Parce que nous les avons flinguées par nos consos, pensant à tort que les étouffer les ferait partir. Retour de boomerang, l alcool étant un depressiogene puissant... Tuant les circuits de récompense et motivation à petit feu pour bien éloigner toute détermination à se soigner...

Est-ce vraiment nécéssaire et souhaitable pour tous les MA de reconvoquer en conscience ce saboteur interne pour le transformer en gentil petit toutou ?
Est-ce possible?
L oeuf? Ou la poule? N y a t il pas, quelque part pour celleux qui parviennent enfin à sortir du trou mortifère alcool durablement, dans ce que vous appelez " détermination", une réussite à faire taire au moins un temps ce fameux Saboteur, quel que soit le travail d introspection accompli ?

Déjà ce saboteur, il existe au plus profond de nous et s'y cache. Le prlus gros travail c'est de le découvrir, de voir qui il est et pourquoi il agit ainsi avec nous. Ou plutôt, qu'est-ce que nous rejouons sans fin, quel cauchemar sorti de notre enfance revient nous hanter sans dire son nom, on n'en a que les manifestations, il est très difficile de se souvenir de ce qu'il représente. C'est un travail que j'ai fait avec un psy et que j'ai terminé en cure, si tu as lu le bouquin que j'ai écrit sur ma cure, on le trouve en haut du forum, je pense, tu sauras qui était ce saboteur pour moi....

Cléia a écrit:N y a t il pas, quelque part pour celleux qui parviennent enfin à sortir du trou mortifère alcool durablement, dans ce que vous appelez " détermination", une réussite à faire taire au moins un temps ce fameux Saboteur, quel que soit le travail d introspection accompli ?

Bonjour.

Je ne crois pas. Ce serait plutôt réussir à le priver de son jouet favori.

Pour moi, c'est passé par la vision de mon "avenir" éthylique et de son issue fatale, alors que je me voyais accélérer ma chute malgré moi ; et une réaction de survie, en supprimant (quel qu'en soit le prix à payer, d'ailleurs) son outil le plus destructeur.

Depuis il n'a pas pour autant cessé de me harceler, mais plus j'avance dans mon travail personnel plus je vois d'où il vient, plus je vois ses manœuvres (sans forcément pouvoir les déjouer), plus je les identifie dans mon passé comme la toile de fond de toute ma vie, dans tous les domaines. Et déchire patiemment ce décor collé, petit bout par petit bout, comme une étiquette récalcitrante.

Il me reste à faire les deuils qui sont restés en souffrance et apprendre à être un bon parent pour mon enfant intérieur. Je crois que le saboteur c'est surtout cette partie de lui qui souffre encore des manques fondamentaux et martyrise (par jeux autant que par jalousie) l'autre visage de mon enfant intérieur, sa partie sensible, curieuse et naïve, celle qui aspire à la joie. Celle que l'on m'a forcé à faire taire soit disant "pour mon bien". Sans aucune contrepartie.

C'est en tout cas mon interprétation actuelle.

Je coire aussi que le singe et le saboteur sont deux personnages différent . Evidement , avec l'alcool c'est youpi pour les deux ; 

Je croie pas que t'ai vu ça . On voie toujours pas les sous titres , sinon cherche tous le monde s'en fou sur youtube le saboteur . A plus 

Cette vidéo est très bien. Adéon si tu passes par là, regarde là, elle répondra peut-être à ton post et confirmera ce que j'ai essayé de te dire....

SHALE a écrit:Déjà ce saboteur, il existe au plus profond de nous et s'y cache. Le prlus gros travail c'est de le découvrir, de voir qui il est et pourquoi il agit ainsi avec nous. Ou plutôt, qu'est-ce que nous rejouons sans fin, quel cauchemar sorti de notre enfance revient nous hanter sans dire son nom, on n'en a que les manifestations, il est très difficile de se souvenir de ce qu'il représente. C'est un travail que j'ai fait avec un psy et que j'ai terminé en cure, si tu as lu le bouquin que j'ai écrit sur ma cure, on le trouve en haut du forum, je pense, tu sauras qui était ce saboteur pour moi....

Oui, ce saboteur s'est nourri de toutes nos intériorisations enfantines, croyances sur nous-même issues de celles des autres (parents, adultes, référents d'abord...)...
J'ai toujours eu conscience de son existence en moi, mais je commence à peine à l'"étudier" autrement, cad sans honte et culpabilité je crois....

J'ai commencé ton livre il y a quelques semaines, il faut que je le termine !! (je ne lis plus ces temps ci....)

rur@lcoolique a écrit:

Cléia a écrit:N y a t il pas, quelque part pour celleux qui parviennent enfin à sortir du trou mortifère alcool durablement, dans ce que vous appelez " détermination", une réussite à faire taire au moins un temps ce fameux Saboteur, quel que soit le travail d introspection accompli ?

Bonjour.

Je ne crois pas. Ce serait plutôt réussir à le priver de son jouet favori.

Je n'avais jamais considéré les choses ainsi ! Intéressant... Mais, cela constitue donc une première étape, façon de lui rabattre son caquet afin de mieux l'observer dans le but de le transformer...

Pour moi, c'est passé par la vision de mon "avenir" éthylique et de son issue fatale, alors que je me voyais accélérer ma chute malgré moi ; et une réaction de survie, en supprimant (quel qu'en soit le prix à payer, d'ailleurs) son outil le plus destructeur.

D'accord, mais pour certains ce n'est apparemment pas suffisant... Je suppose qu'il faut trouver un élément de réponse supplémentaire... ???

Depuis il n'a pas pour autant cessé de me harceler, mais plus j'avance dans mon travail personnel plus je vois d'où il vient, plus je vois ses manœuvres (sans forcément pouvoir les déjouer), plus je les identifie dans mon passé comme la toile de fond de toute ma vie, dans tous les domaines. Et déchire patiemment ce décor collé, petit bout par petit bout, comme une étiquette récalcitrante.

Il me reste à faire les deuils qui sont restés en souffrance et apprendre à être un bon parent pour mon enfant intérieur. Je crois que le saboteur c'est surtout cette partie de lui qui souffre encore des manques fondamentaux et martyrise (par jeux autant que par jalousie) l'autre visage de mon enfant intérieur, sa partie sensible, curieuse et naïve, celle qui aspire à la joie. Celle que l'on m'a forcé à faire taire soit disant "pour mon bien". Sans aucune contrepartie.

C'est en tout cas mon interprétation actuelle.

Oui, je sais depuis de nombreuses années que ce saboteur est là, mais je commence tout juste à comprendre d'où il provient. Ca ne suffit pas pour le neutraliser, c'est un travail de longue haleine... Que l'alcool ne peut que ralentir à empêcher complètement, puisqu'à chaque chute ou rechute, la honte et la culpabilité reviennent alimenter le saboteur, et, telles des oeillères, nous cacher à nouveau ce qui se joue derrière, ne pensant plus qu'au singe dont les appels nous ont fait craquer.

yves 52 a écrit:Je coire aussi que le singe et le saboteur sont deux personnages différent . Evidement , avec l'alcool c'est youpi pour les deux ; 

Je croie pas que t'ai vu ça . On voie toujours pas les sous titres , sinon cherche tous le monde s'en fou sur youtube le saboteur . A plus 

Merci de remettre cette vidéo ici Yves ! Oui, je la trouve même excellente. J'en ai vu d'autres de lui pendant le confinement, je crois que je vais toutes me les faire !
Et commencer par suivre son conseil de faire deux listes, ça me paraît très utile...

Le syndrome d'imposteur... A pourri toute une partie de ma vie, c'est par lui que bien des choses ont commencé peut-être...
Je me suis même fait redoubler exprès, partant du principe que je ne méritais pas de réussir mes examens sans travailler, je me suis donc dit que je recommencerais quand je parviendrais à travailler, et donc mériter mon diplôme...

Il y a aussi derrière, je crois, une "obéissance" inconsciente à l'image de nous même que nous renvoyaient nos parents, perçue comme autant d injonctions à être ce qu'ils pensent que nous sommes pour continuer à les considérer comme nos modèles à suivre, mais aussi, pensant que si nous ne le faisions pas, nous ne serions pas aimés... Peur de ne pas être aimé, sentiment de ne pas être aimés...

Sans s'en rendre compte, les comportements parentaux à notre égard nous ont conduits à avoir une piètre opinion de nous même. Jamais assez bien, trop encombrant, exprimer une souffrance était considéré comme un caprice, etc etc....
Peut-être qu'inconsciemment le saboteur en nous nous permet de correspondre à l'image intériorisée venant de l'extérieur... Une sorte de fidélité à ce qu'on croît attendre de nous...
Je sais pas si je suis claire...

En gros, comme disait Pretty Woman, "Faites vous traiter comme de la merde, vous finirez par en devenir une... "?
Super référence intellectuelle,n'est-ce pas ?

Bonjour.

Pour ce qui serait "suffisant" pour passer à l'acte et cesser de boire, je ne peux parler que de ce que j'ai vécu. Si je connaissais la recette, je ferais fortune...

Ta réflexion me semble bien engagée. Ce fil devrait avoir des développements intéressants.