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Témoignage de SHALE
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Témoignage de SHALE
Je ne pensais pas mettre mon témoignage, car tout est dans mon livre, mais en fait, je ne vais pas, vous obliger à tout lire pour me connaître.
Surtout que mon témoignage diffère beaucoup des autres, dans la mesure où je suis autiste Asperger et que la gestion des émotions ne se passent pas de la même façon pour moi que pour vous. Par exemple, je ne me suis jamais sentie inférieure et je n'ai jamais eu honte.
Quand je suis née, j'étais le premier petit enfant à naître dans ma famille. Alors pour tous, j'étais la petite princesse, adulée, choyée jusqu'au moment où ma mère est arrivée un beau jour, sans que j'aie été prévenue, avec un bébé braillard dans les bras : ma soeur.
Là, mon monde de rêve, ma bulle a éclaté et je me suis prise la plus grande baffe de ma vie.
Ma soeur étant handicapée, une maladie osseuse, dès qu'elle bougeait, elle se cassait une jambe. Elle faisait de la décalcification osseuse, le fait qu'elle n'ait pu commencer l'école qu'à 8 ans a entraîné un léger retard mental, renforcé par ma mère qui la surprotégeait.
Moi, je n'existais plus. Je faisais ce que je voulais, quand je voulais. J'étais très autonome et très débrouillarde, ce qui fait que je passais inaperçue et ne posais aucun problème. Je savais lire à 3 ans, j'ai appris seule, très vite, à écrire et à compter. Bref, je menais ma vie, mais avec un clou planté dans le coeur : la présence de ma soeur. Je lui en voulais à mort, j'ai même un jour, essayé de la tuer en lançant sa poussette de toutes mes forces dans une pente. Heureusement, je n'avais pas assez de force pour lui faire grand mal, mais cette haine contre ma soeur m'a rongée pendant de longues années.
Elle n'y était pour rien pourtant, la pauvre.
J'avais aussi perdu toute confiance en mes parents qui, pour moi, n'étaient plus crédibles.
Je passais toutes mes vacances à la campagne, chez mes grands-parents. À ce moment-là, il n'était pas mal vu que les enfants ingurgitent de l'alcool, je buvais de la liqueur de cassis avec de l'eau, je mangeais des fraises avec du vin, j'adorais ça évidemment, c'étaient en plus les vacances, le bonheur.
J'ai vraiment commencé à boire après la naissance de mon fils, là, j'ai revécu le même rejet que lorsque ma sœur est arrivée. Mon fils me prenait l'amour de mon mari.
Je ne pouvais pas lui en vouloir, car je l'aimais immensément, mais en même temps, j'étais très mal, revivant de façon fantasmée le rejet ressenti petite fille.
Et là, j'ai trouvé le whisky qui me faisait à nouveau devenir heureuse jusqu'à ce que je devienne dépendante physique .
J'ai failli y laisser ma peau, c'est un instinct de survie qui m'a poussée à faire une cure et qui m'a sauvée.
Mais le reste se trouve dans le livre ci-dessus....
Surtout que mon témoignage diffère beaucoup des autres, dans la mesure où je suis autiste Asperger et que la gestion des émotions ne se passent pas de la même façon pour moi que pour vous. Par exemple, je ne me suis jamais sentie inférieure et je n'ai jamais eu honte.
Quand je suis née, j'étais le premier petit enfant à naître dans ma famille. Alors pour tous, j'étais la petite princesse, adulée, choyée jusqu'au moment où ma mère est arrivée un beau jour, sans que j'aie été prévenue, avec un bébé braillard dans les bras : ma soeur.
Là, mon monde de rêve, ma bulle a éclaté et je me suis prise la plus grande baffe de ma vie.
Ma soeur étant handicapée, une maladie osseuse, dès qu'elle bougeait, elle se cassait une jambe. Elle faisait de la décalcification osseuse, le fait qu'elle n'ait pu commencer l'école qu'à 8 ans a entraîné un léger retard mental, renforcé par ma mère qui la surprotégeait.
Moi, je n'existais plus. Je faisais ce que je voulais, quand je voulais. J'étais très autonome et très débrouillarde, ce qui fait que je passais inaperçue et ne posais aucun problème. Je savais lire à 3 ans, j'ai appris seule, très vite, à écrire et à compter. Bref, je menais ma vie, mais avec un clou planté dans le coeur : la présence de ma soeur. Je lui en voulais à mort, j'ai même un jour, essayé de la tuer en lançant sa poussette de toutes mes forces dans une pente. Heureusement, je n'avais pas assez de force pour lui faire grand mal, mais cette haine contre ma soeur m'a rongée pendant de longues années.
Elle n'y était pour rien pourtant, la pauvre.
J'avais aussi perdu toute confiance en mes parents qui, pour moi, n'étaient plus crédibles.
Je passais toutes mes vacances à la campagne, chez mes grands-parents. À ce moment-là, il n'était pas mal vu que les enfants ingurgitent de l'alcool, je buvais de la liqueur de cassis avec de l'eau, je mangeais des fraises avec du vin, j'adorais ça évidemment, c'étaient en plus les vacances, le bonheur.
J'ai vraiment commencé à boire après la naissance de mon fils, là, j'ai revécu le même rejet que lorsque ma sœur est arrivée. Mon fils me prenait l'amour de mon mari.
Je ne pouvais pas lui en vouloir, car je l'aimais immensément, mais en même temps, j'étais très mal, revivant de façon fantasmée le rejet ressenti petite fille.
Et là, j'ai trouvé le whisky qui me faisait à nouveau devenir heureuse jusqu'à ce que je devienne dépendante physique .
J'ai failli y laisser ma peau, c'est un instinct de survie qui m'a poussée à faire une cure et qui m'a sauvée.
Mais le reste se trouve dans le livre ci-dessus....
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Témoignage de SHALE
Je ne sais pas si vous vous souvenez, j'avais déjà expliqué qu'il fallait trois choses pour faire un malade alcoolique :
-une construction psychologique fragilisée
-une rencontre agréable avec l'alcool assez tôt
-un élément déclencheur
Vous pourrez noter que dans mon témoignage, on distingue clairement ces trois situations :
-la naissance de ma soeur et le "rejet" de mes parents.
-l'alcool bu pendant les vacances chez mes grands-parents, moments heureux
-la naissance de mon fils qui a servi de déclencheur en me faisant revivre le "traumatisme" de mon enfance.
Essayez de trouver dans vos témoignages ces trois situations.
-une construction psychologique fragilisée
-une rencontre agréable avec l'alcool assez tôt
-un élément déclencheur
Vous pourrez noter que dans mon témoignage, on distingue clairement ces trois situations :
-la naissance de ma soeur et le "rejet" de mes parents.
-l'alcool bu pendant les vacances chez mes grands-parents, moments heureux
-la naissance de mon fils qui a servi de déclencheur en me faisant revivre le "traumatisme" de mon enfance.
Essayez de trouver dans vos témoignages ces trois situations.
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Témoignage de SHALE
Tiens, le fameux cassis de la grand-mère !
Nous l'avons refusé, non sans mal, pour nos garçons, sinon ils y auraient eu droit dès 5~6 ans, comme mon frangin et moi, puisque leur arrière-grand-mère était encore bien valide à cette époque de leur vie... Il y avait le chabrol du grand-père, aussi, dans les traditions auxquelles initier les enfants.
Pour en faire de bons petits pré-alcooliques.
Nous l'avons refusé, non sans mal, pour nos garçons, sinon ils y auraient eu droit dès 5~6 ans, comme mon frangin et moi, puisque leur arrière-grand-mère était encore bien valide à cette époque de leur vie... Il y avait le chabrol du grand-père, aussi, dans les traditions auxquelles initier les enfants.
Pour en faire de bons petits pré-alcooliques.
rur@lcoolique- Super Tchatcheur
- 17/03/2021
Re: Témoignage de SHALE
C'est peut-être basique comme remarque, mais parfois l'élément déclencheur n'est pas si clair que ça, si? Des conso excessives d'un peu tout, ça peut laisser des souvenirs assez flous quant à un élément en particulier. Ou alors, tellement de traumas que tu ne sais même pas lequel a été celui de la vraie bascule..SHALE a écrit:Je ne sais pas si vous vous souvenez, j'avais déjà expliqué qu'il fallait trois choses pour faire un malade alcoolique :
-une construction psychologique fragilisée
-une rencontre agréable avec l'alcool assez tôt
-un élément déclencheur
Essayez de trouver dans vos témoignages ces trois situations.
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Témoignage de SHALE
Bonjour.
Pour rebondir sur la réponse de @lolo6, ces trois rubriques demandent un long travail pour démêler l'écheveau de leurs imbrications et il me semble difficile d’énoncer clairement ces trois points sans une looooooogue analyse de son passé, de ce que l'on a enfoui et de ce que l'environnement et les hasards de la vie ont placé sur notre chemin.
Quand on arrête, on est très loin de tout ça, après s'être longtemps enfermé volontairement (?) dans le monde toujours plus étriqué de l'oubli alcoolique. Et ce qui remonte en premier ce sont les douleurs cachées, mais sans bien savoir de quelles blessures elles émanent. L'origine des blessures quant à elle se situe à un niveau encore inférieur, qui demandera une introspection plus poussée. Ou pas.
Car si la vie sans alcool devient rapidement agréable et "facile" ce travail de fond peut être laissé de côté, après avoir identifié les quelques causes évidentes du recours à l'alcool et trouvé le moyen de les désamorcer.
Dans le cas contraire (un enfer alcoolique trop profond, des déchirures que le seul arrêt de la défonce n'apaise pas) évidemment il est nécessaire de mener ce travail de compréhension. Mais même avec le soutien de professionnels compétents, il n'y a aucune garantie de pouvoir acquérir une vision parfaitement claire de ce qui nous a mené à nous "refugier" dans l'alcoolisme.
Ce qui est vital, c'est de trouver le moyen de se passer de cet "oubli alcoolique", soulagement illusoire, pour reprendre le cours de sa vie et cesser de se détruire. Mais il y a sans doute autant de solutions et de stades différents qu'il y a d'alcooliques.
Pour rebondir sur la réponse de @lolo6, ces trois rubriques demandent un long travail pour démêler l'écheveau de leurs imbrications et il me semble difficile d’énoncer clairement ces trois points sans une looooooogue analyse de son passé, de ce que l'on a enfoui et de ce que l'environnement et les hasards de la vie ont placé sur notre chemin.
Quand on arrête, on est très loin de tout ça, après s'être longtemps enfermé volontairement (?) dans le monde toujours plus étriqué de l'oubli alcoolique. Et ce qui remonte en premier ce sont les douleurs cachées, mais sans bien savoir de quelles blessures elles émanent. L'origine des blessures quant à elle se situe à un niveau encore inférieur, qui demandera une introspection plus poussée. Ou pas.
Car si la vie sans alcool devient rapidement agréable et "facile" ce travail de fond peut être laissé de côté, après avoir identifié les quelques causes évidentes du recours à l'alcool et trouvé le moyen de les désamorcer.
Dans le cas contraire (un enfer alcoolique trop profond, des déchirures que le seul arrêt de la défonce n'apaise pas) évidemment il est nécessaire de mener ce travail de compréhension. Mais même avec le soutien de professionnels compétents, il n'y a aucune garantie de pouvoir acquérir une vision parfaitement claire de ce qui nous a mené à nous "refugier" dans l'alcoolisme.
Ce qui est vital, c'est de trouver le moyen de se passer de cet "oubli alcoolique", soulagement illusoire, pour reprendre le cours de sa vie et cesser de se détruire. Mais il y a sans doute autant de solutions et de stades différents qu'il y a d'alcooliques.
rur@lcoolique- Super Tchatcheur
- 17/03/2021
Re: Témoignage de SHALE
Vos réponses me font réfléchir. Il y a beaucoup à en tirer, je les garde en tête et je vais essayer de voir ce qui peut valider mon explication ou pas. Merci à vous.
SHALE- Admin
- 01/01/2009
Re: Témoignage de SHALE
Bonjour, je partage ton avis. Il y a le vital, et le reste...rur@lcoolique a écrit: même avec le soutien de professionnels compétents, il n'y a aucune garantie de pouvoir acquérir une vision parfaitement claire de ce qui nous a mené à nous "refugier" dans l'alcoolisme.
Ce qui est vital, c'est de trouver le moyen de se passer de cet "oubli alcoolique", soulagement illusoire, pour reprendre le cours de sa vie et cesser de se détruire. Mais il y a sans doute autant de solutions et de stades différents qu'il y a d'alcooliques.
Dans le reste, et par rapport à la notion de nouvelle vie, de reconstruction, l'apprentissage
du "agir en bien pour soi-même" devient petit à petit une priorité. Le grand
ménage commence par l'alcool, après ça peut faire effet domino
Perso, j'ai eu besoin de beaucoup d'aide pour arriver à déterminer ce qui était si bien.
Hors alcool, c'est un peu hors champs si je puis dire, les seuls filets sont les nôtres
en propre, tout comme nos vieux monstres.
Shale, t'inquiète, elle est claire ton explication! ça dépend juste de comment on la lit
lolo6- Super Tchatcheur
- 24/06/2012
Re: Témoignage de SHALE
Oui, ma Lolo, en la lisant à l'envers, tu dois arriver au même résultat en fait...
SHALE- Admin
- 01/01/2009
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