Le maintien de l'abstinence

LE MAINTIEN DE L'ABSTINENCE
L’alcoolodépendance est une maladie qui récidive souvent après un sevrage. Plusieurs tentatives sont souvent nécessaires pour parvenir à une abstinence durable. Les études ont montré que, quatre à dix ans après un sevrage hospitalier, 60 à 85 % des personnes ont rechuté au moins une fois. Mais dans la moitié des cas, après la rechute, la consommation d’alcool reste moindre qu’avant le sevrage.

Pour rester abstinent, il faut absolument suivre une prise en charge psychothérapeutique de longue durée. Elle nous aide à comprendre pourquoi nous sommes devenus alcoolique et nous aide à nous reconstruire. La participation à un mouvement d'entraide, animé par d'anciens buveurs est aussi très importante.
Il y a aussi sur internet des groupes qui aident les malades alcooliques, des forums également et on trouve même des mouvements d'anciens alcooliques en visio.
Ces soutiens aident le patient à rester motiver, à comprendre les situations à risque pour lui, à analyser ce qui peut le pousser à reprendre un verre et comment y résister.
Des médicaments peuvent être prescrits pour renforcer ces traitements.
Pendant un sevrage, les premiers à prendre sont des vitamines B1 et B6, qui évitent d'avoir un syndrome de Korsakoff, du chlorure de magnésium pour aider le corps à se reconstituer et pour son effet antianxiété.
Il y a aussi d'autres médicaments faits pour diminuer l'envie d'alcool et l'anxiété que cachait la prise d'alcool. Mais seul le médecin peut en décider.
Après un sevrage alcoolique, on distingue deux styles de rechutes. Il y en a une que j'appelle rechute, car elle dure longtemps et le malade entre à nouveau dans le déni pour continuer à boire.
Et enfin, il y a ce que j'appelle la réalcoolisation ou le caillou sur la route. Au bout d'un moment d'arrêt, le malade alcoolique reprend un verre ou quelques verres, souvent volontairement, mais il arrête très vite, ne trouvant pas ce qu'il cherche dans l'alcool, les bienfaits du début. Ceux-ci on ne les retrouvera jamais. Cette réalcoolisation agit comme une soupape qui laisse s'échapper la tension maintenue trop haute par l'abstinence. La tension enfuie, le malade reprend le zéro alcool, fréquemment plus fort et mieux armé.
Dans ces deux cas de rechutes, il ne faut pas y voir un échec, mais un moyen de repartir en renforçant notre motivation et en comprenant ce qui nous a poussé à reprendre un verre.