L'ambivalence du malade alcoolique face au produit.

**SHALE** 16/4/2022, 09:56

L'ambivalence du malade alcoolique face au produit.

Il est souvent difficile pour un soignant de comprendre pourquoi un malade alcoolique qui semblait aller bien, les soins avaient été efficaces, il était sorti de l'alcool et vivait à nouveau quasiment normalement Puis, tout à coup, sans trop savoir pourquoi, c'est la rechute….Le malade alcoolique est souvent le premier surpris……
Les soignants se posent tous la même question pourquoi ont-ils repris à consommer alors que la pathologie initiales a été diagnostiquée, il s'agit habituellement de dépression, traitée et que le malade est encore dans un suivi thérapeutique….Ce pourquoi a plusieurs réponses qui ne sont pas si faciles à déceler….
C'est là où on retrouve l'ambivalence du malade alcoolique devant le produit. Le soignant oublie fréquemment ce que représente l'alcool pour ce malade….
Les MA vivent avec l'alcool depuis de nombreuses années. Avec ce produit, Ils ont connu la joie, la liberté de vivre, ils ont dépassé leurs inhibitions, leur dépression . Ils en conservent généralement un bon souvenir qui revient les hanter quand tout commence à aller mal dans leur vie et à aller mal pourtant à cause de leur consommation…..Le malade alcoolique a beaucoup de mal à admettre que c'est l'alcool qui leur cause tant de problèmes, ils cherchent d'autres responsables, en trouvent, les citent haut et fort, mais arrive le moment où ils ne peuvent plus se réfugier dans ce déni, ils sont obligés d'admettre que oui, c'est bien l'alcool qui leur pourrit la vie…..Pourtant, dés qu'ils arrêtent à nouveau l'alcool et qu'ils vont bien, ces images d'alcoolisations heureuses ont tendance à revenir et ils se disent alors: pourquoi pas un verre, un seul.
Mais on sait tous que ce verre ne pourra jamais être le seul…
De plus, chez le malade alcoolique , il existe souvent d'autres pathologies concomitantes qui gênent les soins. Ils peuvent être bipolaires, psychotiques, ils ont souvent des troubles sociaux et psychologiques. Ce n'est pas simple de soigner un alcoolique, il faut tenir compte d'un tas de choses et aucun malade n'a les mêmes problèmes.
Le soignant doit essayer d'entrer en communication avec le malade en tenant compte de là où en est ce malade, sans aller trop vite, sans mettre la barre trop haut, mais pas trop bas non plus.
L'équipe de soignants qui s'occupe d'un malade alcoolique doit établir un protocole de soin quasiment pour chaque malade, ce qui marche pour un ne va pas forcément fonctionner pour l'autre. S'il y a une bonne coordination dans l'équipe, ça peut bien se passer.