une expérience qui m'interroge

Nous sommes conditionnés dès l’enfance à focaliser nos espoirs sur l’ambition d’acheter et de consommer.

et aussi le devoir de gagner beaucoup d'argent. Je n'avais pas vu l'addiction sous cet angle mais c'est vrai que l'alcool compense un mal de vivre en société sans doute parce que nous ne nous sentons pas conforme à ce que les autres attendent de nous  Très interessant comme sujet de reflexion et cette expérience est vraiment troublante. je vais encore y réflechir

Tu fais bien de ramener cette étude-expériences sur ce paradis pour les rats et sur le bien-être qui protège des troubles de l'addiction Shale :-)

Je vais te répondre en te parlant d'un programme mis en place par un organisme montréalais qui agit pour intervenir auprès des personnes dépendantes qui s'injecte et/ou inhalent des drogues, l'organisme est Cactus et le programme qu'ils ont mit en place s'appelle PLASIIRS

Plaisiirs offre un lieu d'accueil, d'implication sociale, de responsabilisation et de solidarité à des personnes UDII (utilisateurs de drogues par injection ou inhalation)

Ce programme a été mis en place au début des années 2000 à Montréal, en basse ville.

Le modèle à pour but de soutenir, de manière très progressive et personnalisé, l'implication sociale des UDII, en proposant un lieu ou elles peuvent se poser, prendre un répis (elles sont souvent dans la rue) et par la suite, au fil du temps, participer à des activités et à la prise de décision à l'intérieur même du programme DÉSIIRS

Donc on a crée  :

- un espace d'accueil et de répit de première nécessité et services sociaux
- un espace collectif où des personnes UDII pourront s'impliquer activement dans le fonctionnement du lieu
- une instance de suivi de projet dans lequel sont impliqué les intervenants du programme et les personnes UDII

Par exemple, les personnes viennent au début pour le répit, ils prennent contact avec le programme, il adhèrent doucement au activités (cuisine collectives, ateliers en art, café philo, ateliers d'écriture, animation radio, thâtre, etc.)

Il y a aussi un volet implication sociale : intervention de rue par les pairs (les messagers de rue), participation à des tables de concertation, rédaction de blogues et texte d'opinion. Il y aussi l'implication dans le projet TOXICO (nettoyage dans le quartier par les personnes UDII et ils recoivent un salaire). Encore il y a le programme repas de quartier (un repas est préparé par les membres de PLAISIIRS pour les gens du quartier (cela contribue à diminuer la stigmatisation).

Vignette clinique :

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C'est intéressant....

C'est intéressant ce Rat Park! 

Cela m'évoque deux notions, que vous développez déjà
- l'environnement social bien sûr, le respect et la "bonne conduite"
induits par un environnement favorable et bien pensé.
- le problème de la solitude aussi, mais c'est là peut-être que la source
du comportement consommateur et addictif se dédouble.

Pour beaucoup d'entre nous, la solitude sociale et affective, l'échec social
normé, sont le déclencheur de la consommation addictive .
Mais déjà là, ça se complique, car le problème de la consommation d'alcool 
n'est pas le même que celui de l'héroïne ou d'autres. L'alcool c'est beaucoup plus
social, et accepté. Facile d'y tomber.

Et quand on creuse, on en arrive tous à se dire qu'il y a une blessure bien plus
ancienne, "ceci expliquant cela". C'est là où j'ai du mal à suivre la comparaison
avec les rats. 
Pour les rats, il s'agit strictement d'un rapport direct entre un
environnement carcéral frustrant et la drogue. Ils vont là où ils peuvent 
se satisfaire, ce qui est normal.
Un Rat Park les satisfait, ils vivent leur vie avec leurs besoins de base comblés, ils
n'ont pas recours à autre chose, c'est logique aussi.
Et il ne précise pas non plus de quel âge sont les rats, des sujets adultes sans doute.

Pour nous, je vois plus la prison comme intérieure, le besoin de s'échapper
n'est pas forcément dû à une vie malheureuse; on doit souvent aller chercher
beaucoup plus loin et strictement individuellement.
On n'a pas le bouton stop, l'a-t-on jamais eu?

Pour les soins oui, bien sûr, le cadre va jouer, pour se soigner et se reconstruire.
Mais pour éviter de tomber, on n'a pas encore la solution.

Pour que ça fonctionne comme Rat Park, c'est à dire une société pensée pour le bien
de tous, je n'y crois pas une minute parce que personne n'aura jamais la capacité
de créer cette société là, et encore heureux d'ailleurs sinon on serait
dans le roman d'Orwell!

La société et ses injonctions a quand même un rôle dans nos malaises,
ça c'est sûr. L'équilibre des petites communautés permet probablement
de mieux gérer la différence et l'exclusion, mais aujourd'hui où peut-on
encore vivre en petit groupe équilibré? urbanisation, augmentation de la
population mondiale, raréfaction des espaces viables... oups!
Et même sans parler de société en général, on sait aussi que le noyau
familial est souvent la cause de nos déséquilibres alors euuuuh 

On ne peut que panser au mieux, et le faire à temps pour le plus de gens
possible, ce serait déjà pas mal.

Tu écris exactement les réflexions que me pose ce texte....J'y pense encore et il y a quelque chose qui me gêne beaucoup et que tu as trouvé toi aussi, je te cite :

"quand on creuse, on en arrive tous à se dire qu'il y a une blessure bien plus
ancienne, "ceci expliquant cela". C'est là où j'ai du mal à suivre la comparaison
avec les rats. "

Ouf, je ne savais pas si tu adhérais à ce parallèle rat/ humain, me voici
rassurée! 

Toutes ces expériences animales sont menées pour expérimenter des
hypothèses. On vérifie sur des rats, ça ne mange pas de pain et personne ne
dit rien quand il s'agit de rongeurs (déjà avec les primates c'est plus difficile,
quand il s'agit de maltraitance)

Ces expériences concernent juste des processus, des relations de cause à effet
entre un organisme, un produit donné et un environnement. Point!
ça donne des pistes, bien sûr.
Et on va essayer de les mettre à profit pour le bien des humains malades,
c'est le process.

Par contre, j'ai du mal à suivre dans la comparaison qui va au delà de
cette expérience qui a ses limites et son cadre.
(cadre de la drogue, l'addiction, le timing, etc, sur un organisme vivant.)

On dit que le rat pourrait remplacer l'homme si ce dernier disparaissait. Le rat
parce qu'il s'adapte ou la fourmi car elle est organisée 'en gros).
Mais justement, le rat ne fait que s'adapter.
Il n'y a aucune commune mesure avec l'humain, et encore moins avec la vie
d'un humain..

Pour les maladies purement physiques, l'expérimentation animale sert, et
peut se transférer, histoire de cellules, de tests sur la toxicité des produits etc.
Mais pour l'alcoolisme ou les addictions, il est tout de même plus réaliste de
considérer cette expérience comme des tas d'autres pour ce qu'elle est, et
rien de plus...

Perso, je me sens beaucoup plus concernée par les observations effectuées
sur les bonobos que par les expériences de pompe à shoot sur les rats! 

Je partage tout à fait ton avis, néanmoins, c'était une lecture que je voulais partager pour montrer justement la limite de ce genre d'expérience à qui on peut faire tout dire....

je pense qu'il y a deux aspects à considérer, le mécanisme instinctif et le psychologique, cette expérience avec le rat montre que le cerveau peut se passer de drogue plaisir si il a un autre plaisir plus fort à coté,c'est "basique" je dirai ,pour le coté psy,il est évident que l'expérience du rat est très limitée car c'est toute notre histoire,nos cassures,notre perception humaine du monde qui nous pousse à boire tout en sachant que cela nous detruit. alors on peut sans doute tirer quelques conculsions sur le fonctionnement du cerveau animal (on en a un aussi ) mais cela s'arrêta là dans la comparaison,en tout cas avec les drogues

Cristal, la psychologie du rat t'es sûre???  Le psychologique chez le rat, là je dis non, non non non non 

mais c'est justement ce que j'explique, il n'y a pas l'aspect psy chez le rat donc l'expérience n'est pas valable!!!

Mais ouiiii 
Nan, je plaisantais car tu avais écrit "pour le coté psy,il est évident que l'expérience 
du rat est très limitée alors qu'on peut juste dire que côté
psy elle tombe plutôt à plat non? 

Elle dessert même les potentiels malades d'addiction, dans le sens où elle
laisse à penser qu'il suffit de les gâter comme des gosses pour éviter
les drogues.
Alors que c'est l'inverse (décidément, à chaque fois qu'on relit on trouve
toujours autre chose ): c'est l'éducation à la frustration qui est la meilleure
prévention, supporter la frustration est un des principaux facteurs boucliers
contre toutes ces saletés psychoactives.

Et vu qu'on frustre de moins en moins nos chérubins, y'a du souci à se faire!!!