La codépendance vu de l'intérieur

Il est 10h du matin, la femme de l'alcoolique se hâte de rentrer chez elle. Elle a du aller à la supérette acheter de l'alcool pour son mari qui n'en avait plus et devenait invivable. Elle a pris les bières qu'il boit habituellement, les plus fortes, elle reconnaît les boîtes du premier coup, combien de fois est-elle venu en acheter….Parfois, elle change de commerce pour que le commerçant ne se pose pas trop de questions….
L'alcoolisme de son mari, on n'en parle pas, c'est un secret bien gardé, pense-t-elle. D'ailleurs, il faut qu'elle appelle son patron, au travail, pour prévenir qu'il est malade et qu'il sera absent aujourd'hui…..
Après avoir monté un sinistre escalier, elle entre chez elle. Bien entendu, son mari est affalé sur le canapé et lui fait des réflexions désagréables sur le temps qu'elle a mis pour aller lui acheter ses boissons. Elle les lui donne tout de suite, avant de ranger les autres courses.
Très souvent, il l'appelle car il a besoin de quelque chose et il ne peut pas se lever de son canapé, tout au moins c'est ce qu'il lui dit….Elle préfère encore aller chercher ce qu'il veut plutôt que de risquer un malaise comme il en a eu un hier soir, malaise où il a vomi partout. Elle a passé toute la soirée à nettoyer, mais l'odeur est encore là, imprégnée dans les murs de la maison….Rien que d'y penser elle a aussi envie de vomir….
Elle ne peut rien faire de sa journée car si elle sort, il aura forcément besoin de son aide . Si elle n'est pas là où ne répond pas, il peut piquer une colère inimaginable, il est capable de tout casser autour de lui. Alors elle reste près de lui, à ses ordres….
 
 
Là je vous ai dressé le portrait d'une personne codépendante… Visiblement elle est aussi dépendante de l'alcoolisme de son mari que lui l'est de l'alcool. Je pense qu'elle ne l'aide pas du tout, elle évite les colères, les cris, les injures, peut-être les coups.
Selon vous, quelles solutions aurait-elle pour se sortir de ce cercle vicieux, de cette vie de malheur qu'elle entretient malgré elle.

Elle doit chercher de l'aide, car elle ne voit pas le problème, c'est évident.

Une femme comme elle pourrait aboutir sur Onsaide en cherchant sur le WEB, et ce serait une bénédiction pour elle.

Après quelques conseils, elle verrait qu'elle doit cesser de nourrir l'alcoolisme de son mari, il doit assumer. Ce sera dur pour elle, mais elle n'a pas le choix.

Donc fini les courses pour son alcool, fini aussi les petits soins durant la journée et les appels au patron de son mari.

Si elle est autonome financièrement, elle doit quitter la maison.

Un ultimatum doit être imposé par elle, il s'occupe de son trouble de consommation en se faisant évaluer et en allant vers les services à la hauteur de sa dépendance, ou elle se sépare de lui. Si non, elle coule avec lui.

Un ami que j'ai rencontré lors de ma cure est entrée en cure de cette façon. Il a eu, ce qu'on appelle, une motivation extérieure. Ce qui est arrivé : 

Il s'est fait arrêter par les policiers alors qu'il était au volant, alcoolisé fortement. Les policiers l'ont reconduit à la maison et on saisi sa voiture. Sa femme lui a alors posé deux questions : "tu te fais soigner où ?" et "quand est-ce que tu y vas?"

Cet ami à choisi le même centre de traitement de la dépendance que moi :-)

Lors d'une réunion d'un MAB ou nous allions tous les deux, un an après son arrêt de l'alcool, il a reçu un jeton devant le groupe. Sa femme était présente et c'est là qu'il a raconté cette histoire. Mais le plus fort de ce moment de remise de jeton de un an, est qu'il avait invité la policière qui l'avait arrêté pour qu'elle lui remette le jeton devant le groupe.