Onsaide, la vie après l'alcool - 

Le déni, oui mais lequel??
On a l'habitude de dire qu'un malade alcoolique est dans le déni quand il nie boire trop et dépasser largement les doses autorisées, quand il est à ramasser à la petite cuillère et qu'il va trouver une vague excuse pour expliquer pourquoi il s'est effondré, mais il y a un autre déni bien plus important.
Le fait d'être alcoolique, même chez ceux qui prétendent que non, est généralement connu du malade qui sait très bien qu'il a un problème avec l'alcool, même s'il soutient que non.
Mais par contre là, où le malade alcoolique peut pousser les choses très loin c'est en ignorant que les autres s'en rendent compte. Quand on titube, on s'efforce de marcher droit, pensant que personne ne verra notre démarche hésitante...Quand on sort des plaisanteries plus que douteuses, on se trouve très drôle et nous sommes persuadés que les autres apprécie notre humour. Nous parlons trop et souvent pour dire n'importe quoi, nous pensons dire des choses passionnantes pour les autres.
Nous n'avons absolument pas l'idée que les autres voient en nous un malade alcoolique. je me souvient d'une anecdote , un jour au travail, j'ouvre mon cartable et il en tombe une bouteille de whisky vide, et ce, devant une de mes collègues. Alors je lui explique en long et en large que j'ai oublié de la mettre dans la poubelle pour les verres et je m'englue dans mes explications sans me rendre compte que je ne suis absolument pas crédible.
En fait nous voulons tellement que ça ne se voit pas, qu'à la limite nous prenons ceux qui nous entourent pour des idiots....Et pourtant au fond de moi, je savais que j'étais alcoolique mais je me serais faite tuer plutôt que de l'avouer. Il m'a fallu passer par la case hôpital pour ensuite oser le reconnaître ouvertement...
Pour moi, c'est ce déni là le plus important car il nous empêche de demander de l'aide.....