besoin de vous parler

Bonjour à tous,

L'an dernier j'avais décidé d'arrêter, à regrets, de me confier sur ce site, car mon conjoint MA, qui m'avait conseillé ce site vivait mal le contenu de mes témoignages et cela engendrait des conflits. J'étais alors en arrêt maladie pour dépression pendant 3 mois. J'ai repris mon activité professionnelle à mi-temps thérapeutique le reste de l'année. Le moral est revenu, les vacances dernières ont été super mais je suis à nouveau arrêtée, suite à un accident domestique stupide, pour des raisons physiques cette fois-ci ! Après la tête, c'est le corps qui me fait défaut (acte manqué, je ne supporte plus mon activité professionnelle). Après quelques années d'enfer, où mon conjoint a touché le fond, la vie quotidienne est redevenue quasi normale. Mais suite à plusieurs périodes d'abstinence plus ou moins longues (8 mois pour la dernière), mon conjoint continue de boire, même si son comportement est beaucoup moins nocif, et s'il me dit vouloir vraiment se débarrasser de l'alcool. Les enfants ont retrouvé leur "vrai" papa et la complicité de leurs relations. Pour eux, il n'y a plus de problèmes et ne comprennent pas que parfois je sois mal encore. Mais, moi, je me sens toujours "co-dépendante", malade de l'alcool. Je me suis longtemps fait aidée par un psy et mon médecin de famille qui ont été des béquilles qui jalonnaient mon parcours de conjointe de MA. J'ai pratiqué le détachement comme j'ai pu pour m'en sortir et cela m'a beaucoup aidée. Mais je reste omnibulée par l'alcool : je continue à chercher les bouteilles (que je découvre relativement facilement), je continue à vérifier les tickets de caisse. Notre situation financière étant à nouveau critique, j'ai décidé de prendre en main les comptes et l'ai fait savoir à mon conjoint. (Il est dépendant au Whisky et également au tabac). Il a reconnu récemment avec difficulté que sa consommation impactait négativement notre budget famlial. La plus grande difficulté que j'éprouve actuellement, c'est que mon conjoint me dit que je mets tous les problèmes sur le compte de l'alcool. Si il s'énerve un peu trop le soir, tout de suite je me dis qu'il a bu. Je ne fais plus la différence entre une dispute justifiée et une dispute alcoolisée. L'alcool dans mon esprit a pris une telle place négative que je finis par douter de mes ressentis. Je sais que le mensonge et la manipulation sont des symptômes de la maladie alcoolique, mais par moments, je me demande si ma perception de la réalité n'est pas complètement altérée à mon tour. Je suis tombée l'autre jour sur une lettre que mon mari ne m'avait jamais donnée et où il écrivait : "Que je sois un problème pour toi et notre couple, j'en conviens. Cependant, j'ai beaucoup avancé, j'ai beaucoup évolué pour que notre vie s'améliore. A priori, il n'en ai rien. Toutes les soirées que d'après toi je gâche, je n'en porte pas seul la responsabilité. Tous les maux que nous vivons ne sont pas uniquement de mon fait. Pour toi, tout repose sur le problème de l'alcool et tu te poses uniquement en victime. Financièrement, tu pourrais faire mieux mais tu ne t'en donnes pas les moyens. Tu trouves plein d'excuses pour ne pas aller plus loin professionnellement. Mon alcoolisme, tu l'as toujours su, mais tu n'as pas pour autant fais en sorte de trouver le bonheur auquel tu aspires. Sincèrement, sans mes enfants, je ne me battrais plus pour toi." Evidemment j'ai ma personnalité et mes défauts et mon mari est brillant intellectuellement. Il dit des vérités sur ma vie professionnnelle, mais en même temps, la vie avec l'alcool m'a pris beaucoup d'énergie. J'ai lutté parce que je tiens à notre famille. J'ai aidé mes enfants de mon mieux en leur disant que leur Papa était quelqu'un de très bien, qui les aimait, et que c'était l'alcool qui était mauvais. Et aussi, qu'ils n"étaient pas responsables de la maladie de leur papa. Mais notre couple a beaucoup souffert, j'avais même baissé les bras à un moment et aujourd'hui, je suis toujours dans la crainte par rapport à mon conjoint. Je n'ose plus aborder certains sujets, pas même celui de cette lettre. D'ailleurs, je ne sais pas si elle a été écrite sous l'emprise de l'alcool ou non. Pour moi, la communication est devenue difficile avec mon mari, nous qui échangions si facilement sur tout. Pouvez-vous m'aider à voir clair en moi ? D'avance merci à tous.

bonjour amie,je ne me souviens plus que tes posts avaient engendrés des conflits ici mais j'irai relire eventuellement,en tout cas,je suis contente que tu reviennes te confier ,ça doit être lourd à porter tout cela

tu es effectivement encore en plein dans la co dépendance et il va falloir que tu réapprennes à appliquer le détachement.Il faut aussi que tu ailles voir un psy et que tu fréquentes un groupe de parole pour te décharger de tout cela et te sentir moins seule pour porter ce fardeau.

il est aussi difficile de se sortir de l'alcool que de la co dependance et tout comme l'alcool,cela ne peut pas se faire seul

alors en premier lieu,va voir un medecin,un psy et un MAB pour te soutenir,reste aussi ici pour vider ton coeur et fais des choses pour TOI en mettant un peu de coté l'alcool qui te bouffe la vie!!
sors,va voir des amis,fais toi des plaisirs mais sors toi un peu de la tête cet alcool que tu ne peux pas controler

si il ne decide pas LUI de s'arrêter,tu ne pourras rien faire alors pense à toi et laisse le a sa maladie Amie,détache toi du produit et recommence a te concentrer sur TOI.

mais on va en reparler,je suis contente de te revoir

Même réflexion que Cristal, la co dépendance ne t'a jamais lâchée, elle est même peut-être encore pire qu'avant. Là, il faut vraiment que tu arrêtes tout contrôle sur ce qu'il boit, c'est à lui de gérer sa maladie et que tu penses à toi....
Essaie d'oublier l'alcool et de ne penser qu'à ce que tu as envie de vivre, seule ou avec lui. Là, tu lui mets une telle pression que même s'il le voulait, il aurait du mal à se détacher de la bouteille... D'ailleurs dans sa lettre, il le dit très bien...
Tu sais je connais un alcoologue, je l'ai déjà dit, qui assure qu'en soignant les proches d'un MA, on agit bien plus sur la maladie qu'en soignant le MA lui même. Je le crois volontiers..
Gros bisous

Bonjour Cristal,

Merci pour ta réponse. Les conflits dont je te parle n'avaient pas lieu sur le site mais entre mon mari et moi.
J'ai l'intention effectivement d'aller rejoindre le groupe de parole de notre ville. Je n'ai jamais participer à des groupes de paroles en tant que co-dépendante. Et c'est ce dont j'ai envie. Cependant, je ressents quand même une sorte d'appréhension en moi. Par exemple, j'avais décidé d'y aller pour la première fois mercredi dernier et...j'ai oublié (acte manqué ?).
En lisant certaines conversations sur ce site, j'ai vu que tu parler de "citations ou quelque chose comme ça" qui t'aidaient à avancer. Je suis très interessée, peux-tu m'envoyer le lien si tu vois de quoi je parle. D'avance merci à toi.

Merci Shale pour ta réponse, je vais travailler à me détacher à nouveau.
Bonne journée

j'ai édité le nom de l'association dont tu parlais car on ne les nomme pas ici mais ce n'est pas grave,tu ne savais pas
en tout cas c'est une très bonne idée d'y aller,je suis sure que tu vas en ressortir soulagée et pleine d'espoir

pour les citations dont je parle,je ne vois pas trop de quoi tu parles,si tu peux m'éclairer un peu,je te répondrai sans souci

Ca y est, j'y suis parvenue. J'ai enfin rejoint un groupe MAB destiné aux co-dépendants. Je suis fière de moi. Je me rends aux réunions avec plaisir, j'y trouve une grande aide (comme sur ce site) : de la bienveillance, de l'écoute de qualité, de la solidarité, de l'humanité et beaucoup d'enseignements pour avancer. Je ne me sens plus seule. Et c'est votre site et la bienveillance de Shale, Cristal, Vola, Laurent et tous les autres qui m'ont fait avancer vers cette démarche, et vers le détachement. Je conseille à tous ceux et celles qui se sentent perdu(e)s de faire cette démarche. Elle permet de confronter les expériences, de constater la grande similitudes des situations et des souffrances rencontrées et réhumanise cette terrible maladie pour les uns et les autres (MA et co-dépendants). La diversité des gens qu'on y côtoie (parents de MA, conjoints, enfants) permet également de percevoir la maladie sous des angles et points de vues différents. Ainsi, l'échange avec une fille de MA m'a apportée un éclairage nouveau sur la situation par rapport à mes propres enfants.
Le problème qui me préoccupe beaucoup en ces périodes d'achats de Noël, c'est l'impact de la consommation d'alcool, malheureusement accrue depuis quelques semaines, sur notre budget. Dois-je retirer sa carte bleue à mon conjoint encore une fois, au risque de l'infantiliser ? Je ne sais vraiment pas comment combattre cet aspect de la maladie, parce que là, je ne peux pas me détacher. Mon salaire seul n'est pas suffisant pour nos charges, donc difficile de faire compte à part. Vos conseils seront les bienvenus. Merci d'avance.

Il faudrait ouvrir trois comptes: un compte joint ou chacune de vous met ce qu'il faut pour les frais de la maison, un compte pour toi où tu places ce qui te reste quand tu as participé aux charges de la famille et un compte pour lui où il fait la même chose, c'est notamment sur ce compte qu'il pourra prendre l'argent pour payer ses bouteilles.....

Bonjour Amie, je suis aussi conjointe d'un MA et comme toi, j'étais dans la codépendance et parfois, je le suis encore. Tu as bien fait de joindre un groupe de parole. Je suis du Québec, mais je vais t'envoyer un lien par MP concernant les slogans d'un MAB qui me suivent et qui me servent régulièrement. Quand j'ai un doute, que je retombe dans la codépendance, je ressors mes feuilles et je les relis.

À chaque jour, j'essaie d'en appliquer un. En ce moment, c'est plus Vivre et laisser vivre.

Ton dernier post est déjà plus positif que le premier tout en haut, je te sens mieux. Je t'encourage à continuer à pratiquer le détachement.

c'est super que tu aies rejoint un groupe de parole,j'etais sure que ça te ferait du bien
c'est une aide extrêmement précieuse qui va te permettre de soulager tes maux et d'avoir enfin une écoute qui correspond a tes besoins
et pour la CB,je dirai comme Shale,3 comptes,c'est indispensable pour que tu ne payes pas son poison!!d'autant plus que ça risque d'aller en empirant
il doit aussi se rendre compte que l'alcool lui enlève l'argent pour vivre,mais le sien,pas le tien ou celui de la maison

tiens nous au courant

Merci à Shale Cristal et Cristal_in pour vos conseils. Je vais essayer de les mettre en place et je vous tiendrais au courant.
Je ne me connecte pas forcément tous les jours c'est pourquoi je réponds avec un peu de retard.
Meric à tous pour tout ce réconfort qui n'a pas de prix.

Ce n'est pas la fréquence des posts qui est important. C'est que tu puisses y trouver l'aide dont tu as besoin pour réussir à vivre pour toi et te détacher de l'homme qui boit. Faire les choses selon tes envies, vivre en fonction de toi et non de l'alcool qui brime notre existence à tout vouloir contrôler.

Pense à toi d'abord.