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Message  SHALE 19/6/2010, 18:25

Mon chemin vers l'abstinence

Abstinent depuis 16 mois aujourd’hui, il m’a fallu 3 tentatives pour arrêter de boire. Je vois l’abstinence non seulement comme l’étape indispensable, mais aussi comme une nouvelle façon de vivre et de se comporter face à l’alcool. Car si la bataille peut paraître difficile les premiers jours, voire infaisable et impensable avant de commencer, il devient au fil du temps de plus en plus facile de renoncer à l’alcool. Ce fut mon cas. Je tiens à préciser que je ne me suis pas fait accompagner par des professionnels ni d’anciens buveurs. Ceci n’est donc qu’un témoignage, et n’as pas valeur de conseils.

Une bataille quasi permanente, pour ne pas prendre ce fameux premier verre. C’est très dur …des pulsions… «allez !…juste un verre… fais une pause…après tu la reprendras ta bataille. » Non ! C’est justement contre ce premier verre que je dois lutter… sinon c’est foutu… ou plutôt non, ce n’est pas contre ce verre. C’est cette petite voix que je dois combattre… C’est elle mon ennemi… Mon ennemi est en moi… Tout chef de guerre vous le dira, localiser son ennemi est primordial. Et bien le connaître aussi. Car alors on peut mettre en place une stratégie et éviter d’être pris en embuscade.
J’ai gagné la première bataille. Elle n’aura duré que 5 jours pour ma part… le sevrage ? Progressivement ces pulsions s’espacent dans le temps, sont moins vigoureuses qu’au début, et surtout je sais mieux me battre ou faire diversion et m’occuper l’esprit, je prends confiance. Je suis en bonne voie mais je dois rester vigilant. Surtout je suis content.

Les jours passent, puis les semaines. La satisfaction de ne plus s’alcooliser fait place à la joie d’être sobre. Car c’est bien ça mon but : rester sobre…pour toujours. Lorsque je croise des gens qui m’ont connu buveur, il m’arrive de mentir pour mieux me protégé et refuser de l’alcool : « j’ai fait la chouille hier, alors je calme un peu » « je dois faire une prise de sang ». Mes camarades de boisson, aujourd’hui je ne les vois plus. Faut dire que je ne vais plus dans les bars et qu’il n’y a plus d’alcool à la maison. Le tri ce fait tout seul et c’est bon signe.

L’abstinence devient pour moi une façon de vivre : « non merci, je ne bois pas d’alcool. » dit avec un ton non agressif et accompagné d’un sourire qui ôtera toute tentative d’insistance à mon interlocuteur. Il croira peut-être que tel a toujours été ma conduite. S’il savait…
Puis vient le jour ou je m’aperçois que je n’ai pas pensé à l’alcool de toute la journée. Cela arrive de plus en plus fréquemment. Je n’ai plus besoin de me battre contre l’alcool, je me suis installé dans l’abstinence. Une abstinence heureuse qui plus est.

De temps en temps j’ai une pulsion. Ca dure dix secondes au maximum, une envie non pas de boire, mais un désir de m’abandonner comme je le faisais avant avec l’alcool. Ca passe comme c’est venu. Ou bien je fais un rêve : J’ai bu de l’alcool et je culpabilise dans ce rêve, déçu. Au réveil, je réalise que c’est mon cerveau qui cherche à sa façon d’intégrer l’abstinence. Et je suis content car dans mon rêve je ne me suis pas vu en train de boire à grosse goulée, dans mon rêve j’étais déçu d’avoir bu. C’est complètement différent.

Au début je cherchais à redevenir celui que j’avais été. Je n’y arrivais pas, et je le vivais mal. Je voulais redevenir cet Olivier, sportif, non alcoolique, plein de certitudes et allant de l’avant. Mais celui-ci ne regardait pas autour de lui, il était égoïste… et ses certitudes je ne les partage plus… Je suis devenu un autre Olivier, moins fort physiquement… plus fragile émotionnellement, du moins en apparence. Mais tellement plus ouvert aux autres et à moi-même. Ce qui paraissait important avant, est considéré comme futile aujourd’hui. Certes, j’étais fort, un chevalier prêt à défendre la veuve et l’orphelin. Mais ignorant et méprisant la faiblesse et la souffrance des autres : les drogués, les dépressifs, les SDF, les phobiques, les alcooliques et autres…considérés comme des faibles que je ne tolérais pas dans mon entourage.

J’ai bien changé depuis. Je remercie la vie et je ne regrette pas ces années…perdues ? .. peut-être pas finalement. Cette abstinence m’apporte tellement aujourd’hui. Notamment comprendre et écouter la détresse d’un inconnu. Ne pas juger. Ne pas croire qu’on peut régler les problèmes de tout le monde, encore moins avec des « y’a qu’à » ou des « il faut ». Ecouter c’est déjà bien. Et merci à vous de m’avoir écouté.

Olivier
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Féminin 01/01/2009

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